Cameroun - Communication Libertés publiques: les patrons de presse accentuent la pression
Après le ministre de la communication et le président du Cnc, ils rencontrent ce jour le ministre du travail et de la sécurité sociale. Et annoncent la création d’une fédération patronale pour défendre leurs droits.
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Peut-être un pas de plus vers le bras de fer. Comme convenu à l’issue de la rencontre initiale du 27 novembre 2013, les éditeurs de presse se sont une nouvelle fois réunis hier mercredi 11 décembre 2013 au siège du quotidien Le Jour sis au quartier Nlongkak à Yaoundé. Pour remarquer, dans un communiqué de presse publié à l’issue de leurs travaux, que « deux semaines après avoir rencontré le ministre de la Communication et le président du CNC, les éditeurs de presse du Cameroun, tout en prenant acte du timide dialogue en cours, constatent l’absence d’une véritable avancée dans la prise en compte de leurs préoccupations ». Ces dernières préoccupations, formulées à la suite des sanctions prises le 15 novembre 2013 à l’encontre des journaux Ouest-Littoral et The Guardian Post ; ainsi que des professionnels Xavier Messè de Mutations et GuibaiGatama de L’œil du Sahel, portaient entre autres sur la levée immédiate et inconditionnelle puis le réexamen de ces mesures « iniques » ;l’adoption d’accord partie avec les professionnels de la presse d’un code de procédure d’examen des plaintes du CNC ;la publication d’une nomenclature des sanctions en fonction des fautes ; etla définition claire des manquements professionnels susceptibles d’être soumis à l’examen du CNC.Ils n’ont donc pas été compris. Et durcissent désormais le ton. D’après le même communiqué, une délégation des éditeurs de presse devrait rencontrer, ce 12 décembre 2013, le ministre du travail et de la sécurité sociale, Grégoire Owona. Afin de limiter les effets sociaux des fermetures de journaux prescrites par le Cnc.
Jusqu'au bout
«Nous comptons défendre nos intérêts jusqu’au bout», a expliqué, déterminé, un des participants à la réunion. Les patrons, appartenant majoritairement à la presse écrite, ont également confirmé la mise sur pied d’une fédération des éditeurs de presse, déjà en gestation au cours de la réunion du 27 novembre. Afin de défendre les intérêts des éditeurs car, explique l’un d’entre eux, «si l’on devait fermer les journaux à tout de champ, plus aucune banque ne nous consentirait de crédit car notre activité sera rendue précaire». D’une seule voix donc, les patrons ont décidé de reconduire les exigences déjà formulées ; tout en interpellant à nouveau le gouvernement, y compris le Premier ministre à qui a été faite une ampliation du communiqué de presse. «Les éditeurs de presse invitent le gouvernement à prêter une attention particulière à cette situation qui porte gravement atteinte à l’image de marque du Cameroun et constitue un recul des libertés publiques», lit-on. La nouvelle fédération a par ailleurs été dotée d’un bureau intérimaire dirigé par Haman Mana, le directeur de publication du quotidien Le Jour. Il sera chargé de préparer l’Assemblée générale de laquelle sortira un bureau définitif à la mi-janvier 2014. Sévérin Tchounkeu, le directeur de publication de La Nouvelle Expression et Benjamin Zebaze du quotidien Ouest-Littoral assurent le Conseil des Sages.
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