Grippe aviaire Cameroun : un mois après la découverte de foyers de grippe aviaire, la filière avicole a perdu 10 milliards de FCfa
Depuis la découverte, fin mai 2016, d’un foyer de grippe aviaire dans la ferme du Complexe avicole de Mvog-Betsi à Yaoundé, le 4ème accouveur du Cameroun, dont le virus H5N1 a décimé 75% du cheptel et entraîné la destruction du reste de la production ; la filière avicole nationale a déjà perdu environ 10 milliards de francs Cfa.
ADS
|
Ce chiffre a été révélé le 20 juin 2016 à Yaoundé par François Djonou, le président de l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic). C’était au cours d’une réunion des opérateurs de la filière avicole avec le Comité de compétitivité, structure placée sous la tutelle du ministère de l’Economie.
Ces pertes sont d’autant plus plausibles que depuis un mois, le commerce du poulet est officiellement interdit dans la capitale camerounaise, principal lieu de transit des exportations de poulets à destination des pays voisins tels que la Guinée équatoriale et le Gabon. Ce dernier pays a d’ailleurs interdit les importations de volailles camerounaises sur son territoire dès la découverte d’un foyer de grippe aviaire à Yaoundé.
Cette mesure d’interdiction qui frappe le commerce du poulet dans la capitale s’est étendue à partir du 3 juin 2016 aux villes de Bafoussam et de Bayangam, toutes deux situées dans la région de l’Ouest, qui pèse, à elle seule, environ 80% dans la production avicole nationale, selon les statistiques des opérateurs.
En effet, soutiennent les experts de la filière, la région de l’Ouest au Cameroun c’est environ 300 000 poussins produits par jour, lesquels ont dû être étouffés depuis trois semaines pour éviter des coûts supplémentaires aux accouveurs (provende, produits vétérinaires, etc.) du fait de la paralysie du marché.
L’Ouest, c’est aussi 500 000 tonnes de maïs (pour une valeur d’environ 110 milliards de francs Cfa) consommés par an, dont une bonne partie par les producteurs de provende ; et environ 8 milliards de francs Cfa de dépenses annuelles pour les produits vétérinaires utilisés dans l’élevage. Autant de chiffres qui ont été impactés ces dernières semaines, du fait de l’apparition de la grippe aviaire dans ce grand bassin de production de poulets.
Brice R. Mbodiam
ADS