Cameroun - Communication Banda Kani : “Le Cnc n’est pas dans sa mission”
Le leader du parti politique Nouveau mouvement populaire, qui intervient régulièrement sur la chaîne Afrique média, estime que l’instance de régulation du secteur de la communication au Cameroun viole le droit.
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Pourquoi vous opposez-vous à la mise sous scellés des locaux d’Afrique Media à Douala ?
A Yaoundé, lorsqu’ils sont arrivés dans nos locaux, il n’y avait pratiquement personne. Ils nous ont pris presque par surprise. Que l’on comprenne bien ce qui se passe : nous ne sommes pas opposés à la fermeture de nos locaux. Nous sommes opposés à des voies de fait. Des gens ne peuvent pas marcher dans l’illégalité en plein jour et nous obliger à nous soumettre à cette illégalité ! Le délai d’exécution de la sanction est forclos depuis le mois de juin. Dans le document libellant la sanction d’Afrique Media, il est dit « à compter de ». Nous sommes en août.
Dans un Etat de droit, nous ne pouvons pas laisser une institution de la République violer aussi éhontée le droit. Le mandat du Cnc est forclos depuis bientôt un an. Le décret qui crée le Cnc dit qu’en cas de vacance à la présidence de l’institution, l’intérim est assuré pour six mois par le viceprésident. Passé le délai de six mois, le Cnc est illégal. Le document libellant la sanction d’Afrique Media est forclos depuis deux mois. Sans compter que nous avons obtenu un sursis à exécution à la Cour suprême qui est traduit par un certificat de droit administratif qui est la preuve. Ce qui signifie que la décision est suspendue jusqu’à ce que les instances tranchent. Evidemment face à tout cela, nous avons défendu nos locaux. C’est une entreprise. Lorsqu’elle ferme un seul jour, elle a des pertes.
L’on vous reproche le fait d’avoir un ton très dur, d’appeler à la haine, de dire du mal de pays étrangers…Vous reconnaissez-vous dans ces accusations ?
Cela ne relève pas des missions du Cnc. Quand vous lisez le décret de création du Cnc, sa mission est bien précise. Il n’est pas dans cette mission. Les fautes qu’il énonce existent dans quel jargon ? Des concepts comme « encadrement des panélistes », « porter atteinte aux personnalités et institutions étrangères » relèvent de la diplomatie. Si c’est le trouble à l’ordre public, cela relève de l’administration.
Ce sont les autorités administratives qui sont chargées de constater et de qualifier de tels délits. Mais depuis quand le Cnc se substitue à l’autorité administrative, au président de la République qui est garant de la politique étrangère de notre pays, au ministre des affaires étrangères pour apprécier les propos des panélistes portant atteinte aux supposés pays étrangers ? Plus grave, ces pays ne se sont pas plaints. Le Cnc s’est autosaisi. Or, il y a plusieurs cas pareils où non seulement les journalistes de ces pays concernés ont tenu des propos extrêmement graves à l’égard des dirigeants africains. Le Cnc n’a jamais réagi. Plus grave, le ministre de la Communication, qui défend les intérêts de l’Etat en matière de communication, a interpellé le Cnc sur certaines dérives qui portaient atteinte à la personne du chef de l’Etat. Le Cnc a débouté violemment le ministre de la Communication. Il est clair qu’on a là, deux poids deux mesures.
Propos recueillis par Pierre Arnaud Ntchapda
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