FIFAGATE Football: La Fifa programme la mort de Michel Platini
La chambre d’instruction du Comité d’éthique de la Fifa propose le bannissement à vie de l’ex capitaine des Bleus.
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Selon des informations du quotidien français Libération, «la chambre d’instruction du comité d’éthique de la Fifa a remis en fin de semaine son rapport à la chambre de jugement, laissant à cette occasion entendre qu’elle avait recommandé une sanction envers l’actuel président de l’Union européenne de football». Citant Vanessa Allard, qui pilote l’instruction, «la préconisation dépasse de beaucoup les prévisions les plus pessimistes», notamment «le bannissement à vie». Une progression pour le moins à la vitesse supersonique. Après avoir déjà pris une première décision de suspendre pour 90 jours le président de l’Uefa, de toute activité liée au football tant à l’échelle nationale qu’internationale. Une décision qui compromettait déjà les chances du Français dans la course pour la présidence de la Fédération internationale de football association (Fifa). Même si le dossier de candidature de l’homme, arrivé le 8 octobre dernier à Fifa, reste cependant acceptable. En attendant la fin des enquêtes diligentées par la Commission d’éthique de l’instance mondiale du football.
Avant même l’épuisement des quatre-vingt-dix jours, et toute ouverture de son dossier, l’aventure de l’ancien capitaine de l’équipe nationale de France avec le football, sa passion, est sur le point de s’arrêter. La Chambre d’instruction, une des deux composantes de la Commission d’éthique de la Fifa, veut monter de plusieurs crans pour assommer définitivement l’homme à qui l’on reproche d’avoir touché «frauduleusement» 2 millions de francs suisses, soit u peu plus d’un milliard de francs Cfa en 2011, pour un travail effectué pour la Fifa entre 1999 et 2002. Un «travail qui n’a donné lieu à aucune contractualisation mais dans le cadre duquel Platini avait sous sa responsabilité deux employés qui, eux, avaient un contrat de travail avec la Fifa», indiquait déjà Libération, journal français, en octobre sur son site internet.
Rouleau compresseur
A cette allure, toute bouée de sauvetage semble désormais trouée pour le nageur Platini qui a saisi le Tribunal arbitral du sport (TAS) pour solliciter la levée de sa suspension de 90 jours le 7 octobre dernier par la Commission d’éthique. La même peine avait été prise à l’encontre de Joseph Sepp Blatter, le président sortant de la Fifa. Mais ce dernier n’a plus rien à perdre, puisqu’il est à l’origine des réformes en cours à la Fifa, après avoir démissionné de son poste quelques jours seulement après sa réélection à la tête de l’instance mondiale du football.
Son coaccusé dans l’affaire, lui, risque de tourner définitivement la page du football dans sa vie. La Chambre d’instruction de la Commission d’éthique ayant visiblement accumulé assez d’éléments pour traquer l’ancien soutien de Blatter qui a subitement replié la veste une fois que l’ancien patron s’est retrouvé dans les sales draps du Fifagate engagé sur la base du dossier de l’attribution des Coupes du monde 2018 et 2022. L’article 28 al. 3 disposant que «s’il existe cas prima facie (à savoir des éléments de preuve suffisants, Ndlr), la chambre d’instruction ouvre une procédure d’instruction et mène les enquêtes adéquates. Elle analyse les circonstances aggravantes et atténuantes de la même manière». Ce qui se serait ainsi traduit par cette autre sanction requise. Laquelle devrait certainement être retenue par la Chambre de jugement, deuxième chambre de la Commission d’éthique.
La première sanction prise au départ montrait déjà clairement la voie que veut prendre la Commission d’éthique de la Fifa, puisqu’elle a décidé de la suspension, 8ème sur les neuf sanctions graduelles que prévoit le Code d’éthique de la Fifa. Notamment l’«interdiction d’exercer toute activité relative au football devoir poursuivre déjà deux lièvres à la fois». Les carottes semblent être cuites. Puisque même si Michel Platini parvient à avoir gain de cause au Tribunal arbitral du sport (TAS), pour tenter d’annuler sa suspension de 90 jours décidée en octobre par la Commission d’éthique, il lui manquerait du temps pour battre campagne. La première sanction courant jusqu’au 5 janvier, soit à quelques deux semaines de la clôture du dépôt des dossiers. Il n’a pas le droit de le faire pour l’instant, malgré le fait que sa candidature reste retenue, mais mise entre parenthèses. Le temps de voir plus clair dans son affaire. Et même si l’ancien Tricolore pouvait encore croire au miracle, le brin d’espoir qu’il gardait encore est en train de se fondre avec la requête de la Chambre d’instruction du Comité éthique.
Par ailleurs, le Code d’éthique donne le pouvoir à la Chambre d’instruction de relancer le dossier à tout moment. L’alinéa 6 de l’article 28 prévoit que «si une procédure a été close, la chambre d’instruction peut rouvrir l’instruction si de nouveaux faits ou preuves surviennent et suggèrent une infraction potentielle». A l’allure où vont les choses, on n’est pas loin de la «mort footballistique» préméditée de celui qui doit sa renommée mondiale au football. Sauf si l’euphorie de l’élection du successeur de Sepp Blatter s’estompe après le 26 février et que la nouvelle Fifa décide de réhabiliter le Coq français.
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