Gabon GABON: QUE RETENIR FINALEMENT DE CETTE ELECTION PRESIDENTIELLE QUI S'ACHEVE ?
Nonobstant l'évidence Africaine qui veuille désormais que tout processus électoral soit crisogenique, il importe à notre avis le devoir d'exhumer quelques faits parfois anodins qui s'imposent dans le déroulé de la vie sociopolitique Gabonaise entre 2009 (arrivée d'Ali Bongo au pouvoir) et le 23 septembre 2016 (confirmation et validation de sa victoire par le conseil constitutionnel) et qui permettent de structurer notre analyse.
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Ali bongo porté au pouvoir en 2009 par les pontes et caciques du PDG !
Dans les schémas qui se dessinent au vesperal de la vie du vieux Omar, affaibli par la maladie, c'est beaucoup d'espoir en termes de préservation de prébendes, de marchandages politique ,d'assurance de la reproduction sociale... Qui commencent à se dissiper du côté des caciques du PDG à l'instar des Casimir Oye Mba, Eyegue Ndong, Guy Nzouba Ndama, Jean Ping.... Et les autres.Il faut désormais accepter cette réalité implacable :"Le vieux est entrain de partir. Que faire pour continuer à garder les prébendes ? ".Il ne faudra pas beaucoup de temps pour que le dévolu soit jeté sur le jeune Ali. Au moins lui, vue sa docilité apparente pourrait continuer à défendre les intérêts des caciques du système s'étaient-ils dit.
En effet, la notion d'Etat providence au sens restrictif des intérêts égoïstes des opposants de façade de Libreville et des apparatchik du système n'avait jamais aussi bien fonctionné que sous les 42 ans du règne du vieux Omar. C'est bien de notoriété que de dire que le vieux comme l'appelaient les Librevillois avait l'habitude de faire de grosses concessions surtout en ''valises d'argent ''liquide à tous ceux des opposants apparents, fictifs, imaginaires, qui parfois présentaient de façon sporadique quelques velléités au strapontin du vieux Omar. Même Paris le savait. Un petit chantage suffisait pour que le vieux ouvre le cabinet à sou pour tout faire taire. Il suffisait parfois que l'on instrumentalise un ''opposant de Libreville ''sur RFI pour que le vieux soit poussé à lâcher du lest.
La théorie du chantage subtil et permanent était donc devenue la règle et cela fonctionnait puisque cela arrangeait tout le monde (''opposants, caciques, Paris...) mais ce, au grand dam de la populace.
Ali asseoit son pouvoir et coupe le robinet !!! Trop c'est Trop il doit partir !
Ali Bongo est donc adoubé par les caciques du PDG qui ont tous la même idée derrière la tête. ''Le petit sait lui même qu'il n'a pas d'étoffe et donc c'est nous qui allons diriger à sa place ''.Les barons du PDG voulaient faire ainsi d'Ali leur marionnette et eux ses marionnettistes. Ces vieux barons devront pour cela écarter les ambitions "un peu trop démesurées '' de certains fils putatifs d'Omar à l'instar d'André Mba Obame et même de Jean Ping. Le premier est meilleur ami d'Ali mais le trouve incompétent et trouve qu'il n'a pas assez d'aura pour assumer la haute charge de l'Etat.En plus, le fait qu'il soit de l'ethnie majoritaire Fang lui donne une ''légitimité '' qui selon lui ne serait que justice rendue parce que selon lui plus représentatif. Le second plus opportuniste ,longtemps dans le cabinet d'Omar est allé jusqu'à faire deux gosses à Pascaline la soeur aînée d'Ali et très appréciée du vieux.
Leurs ambitions ont donc été stoppées net à l'intérieur du PDG. AMO ira quand même se présenter. C'était sans oublier avec les grandes manoeuvres de la Francafrique qui devraient assurer la continuité avec le fils pour mieux assurer la préservation de leurs intérêts. Bien entendu, c'était sans compter avec celui qui au fond de lui avait attendu ce moment en vain tout silencieux et sans rechigner mais en mettant à profit ses réseaux bien tissés lors de ses passages dans deux ministères de souveraineté à savoir celui des relations extérieures et celui de la défense.
Ali,ayant marre de voir que tous ses faits et gestes étaient systématiquement associés à l'image de son père va finalement se décider à prendre des décisions iconoclaste au risque de perdre son strapontin ou même au péril de sa vie.
- Tout d'abord, il ordonnera le redressement fiscal à Total de l'ordre de 400 milliards de francs CFA.
- Ensuite, il imposera que soit désormais transformé les grumes de bois directement au Gabon avant toute exportation.
-Enfin, les entreprises Françaises devront désormais recruter 60 pour cent de cadres nationaux.
Tout ceci sonnait comme un affront à la francafrique et Ali allait l'apprendre à ses dépens !!
Bien avant, la plupart des caciques du PDG avaient déjà vus leurs avantages et autres strapontins ramolir de façon inexplicable. Ceux qui cumulaient parfois deux, trois parfois jusqu'à 6 fonctions (Ministre, Pca, administrateur,DG...etc) se feront systématiquement décharger sans aucune autre forme de mesure. La plupart se retrouveront avec un seul poste. Même la toute puissante directrice de cabinet civil et soeur aînée d'Ali, Pascaline Bongo en fera les frais.
Ça grogne de partout désormais.. Beaucoup plus au sein du PDG ou les premiers éclats de voix se font entendre.Ali ne reçoit plus personne. Il gère désormais le pays avec ce qu'on appelle ''la légion étrangère "(son garde du corps emblématique le coréen Park, son directeur de cabinet le Beninois Accrombessi, ses conseillers techniques Angolais,Americains etc...)
L'impératif départ d'Ali à tout prix. Il est devenu incontrôlable...!
Beaucoup ont traité Ali Bongo de naïf après ces options sus evoquees. Comment peut-on s'en prendre frontalement avec ceux qui vous ont fait roi ? L'élection présidentielle qui vient de s'achever aura donc dévoilé des scènes de cinéma digne des courts métrages de noolywood.
Jean ping qui incarne selon lui le ''changement ''et la ''rupture '' a rallié à sa candidature Casimir oye Mba, ancien ponte du régime et ancien Gouverneur de la Beac. Puis, Guy Nzouba Ndama, jusqu'à il y'a peu de temps tout puissant Président de l'assemblée nationale. Et bien d'autres.... Tous ont fait de leurs slogan de campagne visiblement creux:''Le Gabon aux Gabonais. Ali doit retourner au Biafra '' une thèse défendue l'été dernier par le journaliste français Pierre Péan qui affirmait mordicus qu'Ali devrait etre inéligible du fait de ''son adoption en 1967 lors de la guerre du biafra(1967-1970).Bien après, manuel valls sur un plateau de télévision en France peinait à reconnaître à mots voilés la légitimité d'Ali Bongo.
C'est tout ceci qui aura constitué du pain béni pour l'opposition conjonctuelle Gabonaise portée par Ping qui a fait de ce postulat sa Maxime durant toute la campagne présidentielle.
Cela a t-il suffit ???
Bien entendu ,il est profondément démagogique de prétendre à un changement en surfant uniquement sur un discours sentimentaliste. Dire aux gabonais ceux qu'ils veulent entendre sur la prétendue vraie fausse nationalité d'ali, sur sa gestion calamiteuse du pays où même sur la patrimonialisation de l'Etat dont cette opposition accusait Ali d'en être le symbole. S'il faut ainsi reconnaître qu'il y'a des parts de vérité dans ces postures, il n'en demeure pas moins vrai que les néo -opposants gabonais d'aujourd'hui en ont largement contribué à bâtir cet édifice dont ils crachent dessus.
Tout compte fait, Que ce soit Bongo ou Ping tous sont issus de la même mamelle. Celle de la Francafrique.Le premier à pris des décisions iconoclastes et téméraire en tordant le coup à quelques pans de la francafrique et l'autre, plus ego-pouvoiriste est prêt à faire toutes les concessions de la terre à la mère patrie pour jouir aussi du privilège présidentiel.
Quelle est désormais la position de la France ou mieux du réseau francafricain ?????
La France a voulu corriger Ali pour son affront mais c'était sans compter que le petit avait grandi et qu'il avait eu le temps de verrouiller l'appareil securitaro-politique et même millitaro-politique. Elle s'est donc rendue à l'évidence. Il faut encore travailler avec le petit bien qu'il ne soit pas dupe. Il sait qu'il a falli être lâché. Ceci pourrait lui donner plus de marge de manoeuvre dans ce mandat ou il se dirait :"je ne dois rien à personne ''.et donc, pour ne pas tout perdre, elle se trouve obligé de renégocier avec le petit pour ne pas perdre les derniers intérêts dans ce pays. Pour cela, la France doit jouer de nouveau avec la sensibilité de ce dernier et c'est à juste titre que le journal français Midi Libre a été choisi pour entrer dans la danse. Il aura suffit d'une photo montrant le jeune Alain Bongo en 1965 assis avec ses camarades du Gard.Pour l'occasion, on a même retrouvé son instituteur et recueilli des témoignages de ces derniers. Tous se souviennent comme par enchantement de ce jeune noir qui leur disait que son papa était vice président en Afrique. Belle histoire n'est ce pas ? Mais pour tous ceux qui ont gardé leurs neurones en bon état, ils pourraient se demander pourquoi cette photo datant de 1965 au gard en France n'avait pas été diffusée pendant que Péan affirmait que Bongo Ali avait été adopté au biafra en 1967 soit deux ans plus tard. Peut être péan aurait voulu nous faire comprendre qu'après que le petit Alain Bongo qui deviendra Ali se soit retrouvé au Gard en 1965 en France va finalement se retrouver deux ans plus tard au Biafra ou il sera adopté. Difficile exercice !!
Mais toujours est-il que cette photo du Gard à bien fait plaisir à Ali Bongo à en témoigner l'émotion qui se dégageait dans sa voix de gratitude au lendemain de cette trouvaille. Sacrée France !
Donc, l'envoi du dossier de Ping à la CPI, les arrestations des personnalités pro-ping,les consultations prochaine pour le gouvernement d'union nationale ne sont que des ingrédients qui contribueront au marchandage pour l'apaisement futur de toutes les parties qui ont pris part à cette élection .
Finalement une histoire de famille n'est ce pas ?!!!!!! À bientôt !
Un peu long mais..... Il le fallait !
Prit sur le mur facebook de David Eboutou