Cameroun. Cameroun : La guerre d’indépendance

Boris Bertolt | Le Jour Lundi le 28 Février 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Affluence. « Kamerun! Une guerre cachée aux origines de la françafrique (1948-1971) ». Environ 250 personnes ont assisté samedi dernier à la cérémonie de dédicace du livre.

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La dédicace de l’ouvrage « Kamerun! Une guerre cachée aux origines de la françafrique (1948-1971) »  a eu lieu samedi dernier à la librairie des Peuples noirs à Tsinga en présence de deux des trois auteurs :

Jacob Tatsitsa et Thomas Deltombe. Rarement la librairie des Peuples Noirs, de la veuve de Mongo Beti, Odile Tobner, n’aura connu une telle affluence. Près de 250 personnes se sont massées dans cette librairie exiguë pour chercher à retrouver et à comprendre « une histoire cachée de leur pays ».
Tout a commencé  par la projection, pour la première fois au Cameroun, d’un documentaire de 26 minutes, « Contre-censure »,  portant  sur la censure en France en 1972 de son ouvrage Main basse sur le Cameroun. On retrouve là un Mongo Beti jeune, fougueux, mais dont le son visage laisse transparaître toute l’amertume qu’il éprouve à l’égard du régime d’Ahmadou Ahidjo. Les auteurs le reconnaîtront plus tard : « Nombre de sujets traités  dans cet ouvrage ont été abordés dans Main basse sur le Cameroun. »

Fabien Eboussi Boulaga, qui a joué le rôle de modérateur, s’est livré, d’entrée de jeu,  à un décorticage du livre. Dans un registre simple, il en fait une brève note de lecture. Mais ses premiers propos disent tout de ce qu’il pense  : « Le livre est une bonne introduction à l’histoire du Cameroun d’aujourd’hui », lance-t-’il. Un peu plus loin, sur un ton emprunt d’émotion, il affirme : « Le Cameroun a servi de laboratoire à la francafrique. »   Puis s’en  suit Thomas Deltombe et Jacob Tatsitsa, qui vont raconter l’histoire de l’ouvrage et les difficultés rencontrés pendant la rédaction. La phase des questions et remarques du public sera  très riche. Ambroise Kom, Owona Nguini, Celestin Lingo, entre autres, prendront la parole. Leurs propos rejoignent ceux des auteurs : « C’est l’histoire d’un régime en guerre perpétuelle contre son propre peuple. »

Il existe des ouvrages fort documentés et pertinents sur l’histoire du Cameroun. A ce sujet, le Mouvement nationaliste camerounais de Richard Joseph et les Ecrits sous maquis d’Achille Mbembe sont considérés comme des références. Mais, aujourd’hui s’est ajouté un autre et pas des moindres : Kamerun! Une guerre cachée aux origines de la françafrique (1948-1971).  La guerre dont il s’agit ici, c’est la « guerre contre-révolutionnaire » menée par la France au Cameroun contre les militants nationalistes de l’Union des populations du Cameroun (Upc).  Une guerre qui aura causé des milliers de morts et dont la simple évocation nous plonge dans toute l’atrocité et l’injustice de la colonisation. Mais comble de malheurs, la classe politique française semble ne pas y accorder d’importance. Pour preuve, les déclarations du Premier ministre français, François Fillon, en visite au Cameroun en 2009, qui n’a pas hésité à nier la responsabilité des soldats français dans les massacres en pays bamiléké et bassa.  Ignorance ou déni de vérité ? Pour Deltombe, co-auteur de l’ouvrage, il s’agit d’une simple ignorance de la part du Premier ministre français, parce que, soutient-il, ce sujet ne l’intéresse point.

 

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