Législatives 2013. Cameroun - Municipales et legislatives: Les Fons redoutent les violences dans le Nord-Ouest

Donat Suffo | Le Messager Vendredi le 16 Aout 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Un service œcuménique pour conjurer la vilolence

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Les séquelles de la violence post-électorale de 1992 - qui a conduit au décès par calcination de Tita Fomekong dans sa résidence de Ngomgham, l’incendie des maisons dont l’ex-chefferie de Mankon en plein cœur de la ville de Bamenda, le pillage ou destruction des autres biens- restent gravées dans la mémoire des populations du Nord-Ouest. On se souvient aussi des violences physiques sur certaines personnes soupçonnées d’acheter les bulletins de vote de certains partis au sortir des urnes ou encore des personnes attrapées avec plusieurs cartes d’électeurs, ou enfin d’autres qui votaient plusieurs fois lors de la présidentielle de 2011. Les Fons du Nord-Ouest, réunis au sein de leur association dénommée Nowefu entendez NorthWest Fons Union ont certainement tiré les leçons des violences lors des précédentes consultations. C’est à ce titre qu’ils ont organisé vendredi dernier 9 août au palais des congrès de Bamenda, un service œcuménique pour la paix dans la région du Nord-Ouest avant, pendant et après le double scrutin couplé (municipal et législative) du 30 septembre prochain. Pour Fon Teche Njei II sénateur Rdpc « la chefferie est considérée comme un melting- pot. Les Fons doivent recevoir tous les partis politiques qui y viennent demander leur bénédiction. Certains Fons ont par le passé dressé leurs élites à attaquer d’autres villages voisins. Nous, leaders de nos villages, devons semer la graine de la paix ». L’Imam Aladji Mallam s’est réjouie du fait que la convocation de cette séance de prière - pour la paix avant, pendant et après les élections municipales et législatives de septembre - se passe un vendredi, jour sacré pour la communauté musulmane. « Nous croyons que la paix est un ingrédient de la vie sans laquelle quoi la politique est sombre, l’église dans le maquis. Nous pasteurs, prêtres, Imams devrons intensifier la prière pour que le Cameroun reste en paix pour l’éternité ». Il a saisi cette opportunité pour lancer un appel afin que ce service œcuménique serve de tremplin pour la création d’un conseil interreligieux pour la paix au Cameroun. Une structure qui se chargera de régler pacifiquement les conflits entre les religions.

Mgr Engelbert Kofon de l’archidiocèse de Bamenda croit pour sa part que la paix est un don de Dieu et il l’a donne à ceux qui l’aime. S’inspirant tour à tour d’Isaïe 48 (22), Jean 14(27-28) St Augustin, ce responsable de l’église catholique a philosophé sur cette notion. Citant une chrétienne qui lui demande pourquoi prions-nous toujours pour la paix quand on annonce les élections, alors « que nous ne prions également pas pour la justice ? », l’homme de l’église est d’avis qu’on prie pour la paix parce qu’on a besoin d’une bonne politique. Une politique au service de l’être humain, une politique au service de la vérité, de la générosité, bref une politique qui prône la bonté, la justice sociale.

Le révérend Felix Fimba de l’église Baptiste s’interroge sur la pratique de la politique. « Est-ce que les politiciens font de la politique avec humilité ? Est-ce que les Fons gèrent leurs villages avec humilité ? ». Et d’ajouter « sachez qu’un jour vous serrez jugés par Dieu si vous ne tournez pas le dos à la politique politicienne, la sale politique. Regardons la politique dans la perspective de la divinité ». Le révérend pasteur Ignatius Njum de la Pcc pour sa part, prévient les politiciens de « trop parler de la paix pendant ce service œcuménique alors qu’assidument nous préparons la guerre ». Et de poursuivre « prions pour qu’il n’y ait pas de favoritisme, de tribalisme, de partialité », ces maux qui fragilisent, la paix entraînant les violences. Le révérend Ndifor de l’Eglise du Plein Evangile ne dit pas moins.

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