Législatives et Municipales 2013. Cameroun : l'UNDP, 2e parti d'opposition, dénonce de graves irrégularités aux législatives et municipales (PAPIER GENERAL)

Raphaël MVOGO | Xinhua Vendredi le 04 Octobre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
YAOUNDE, 3 octobre (Xinhua) -- Jusque-là troisième force politique du Cameroun derrière le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) et le Social Democratic Front (SDF), l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) a dénoncé jeudi de graves irrégularités dans le dépouillement des élections législatives et municipales tenues le 30 septembre.

ADS



Parti de l'actuel ministre d'Etat en charge du Tourisme et des Loisirs, Maïgari Bello Bouba, l'UNDP, créé depuis plus de 20 ans et présent avec 6 députés sur 180 dans l'Assemblée nationale (Chambre basse du Parlement) sortante majoritairement contrôlée par le RDPC du président Paul Biya avec 153 députés, se plaint d'une décision arbitraire des autorités électorales et administratives d'organiser le dépouillement des suffrages hors des bureaux de vote dans son fief du Nord du pays.

Une circonscription à quatre sièges de députés où la deuxième formation d'opposition rappelle d'enregistrer une assise appréciable, le département du Mayo-Louti dans cette région camerounaise se divise en trois arrondissements : Mayo-Oulo, Guider et Figuil.

"Dans les arrondissements de Figuil et de Mayo-Oulo, le dépouillement ne s'est pas fait dans les bureaux de vote, mais à l'antenne Elecam, où nos représentants ont été interdits d'accès, mais les procès verbaux ont été remplis", a déclaré à la presse jeudi à Yaoundé le secrétaire général de l'UNDP, Pierre Flambeau Ngayap, par ailleurs un des 100 premiers membres élus et nommés du Sénat devenu opérationnel depuis avril au Cameroun.

Pour ce dirigeant, cet acte qu'il décrit de manière implicite comme une manœuvre visant à favoriser les adversaires du RDPC traduit la manifestation d'une grave irrégularité qui intrigue, car, "on ne peut pas prétexter que nous n'étions pas présents, puisque nous avons toujours eu des élus dans cette région et on a toujours eu des représentants dans les bureaux de vote".

"Nos informations actuelles qui sont pratiquement définitives indiquent que cette circonscription sera, comme par le passé, partagée entre les deux principaux partis, l'UNDP et le RDC, deux sièges pour l'un et deux sièges pour l'autre. Donc, nous ne sommes pas en train de dire que nous nous plaignons, parce qu'on a deux sièges garantis comme dans la législature passée ", a-t-il précisé.

A en croire le sénateur, le résultat serait autrement si le dépouillement s'était normalement déroulé dans les bureaux de vote, comme le prévoit la loi électorale. "Nous estimons qu'au vu du travail qui a été fait, au vu des votes que nous avons effectivement comptabilisés, nous devons normalement remporter les quatre sièges".

"Bien entendu, on a tous les chiffres, notamment pour l'arrondissement de Guider qui est deux fois plus grand que les deux autres arrondissements réunis, où nous avons été plus forts pour empêcher que les procès verbaux soient dépouillés à l'antenne communale d'ELECAM. A ce niveau-là, nous avons exigé que les dépouillements soient faits dans les bureaux de vote", a-t-il fit valoir.

L'UNDP, qui annonce avoir déposé une requête auprès de la Cour suprême, évoque les mêmes irrégularités dans la circonscription de Boura dans le Mayo-Tsanaga, une circonscription législative à siège unique.

"Nous avons écrit au président d'Elections Cameroon la veille du scrutin pour indiquer que les informations que nous avions montraient que le chef d'antenne ELECAM avec le sous-préfet avait décidé déjà la veille qu'il n'y aurait pas de dépouillement dans les bureaux de vote", soutient le secrétaire général du parti, des accusations rejetées par le président du conseil électoral d'ELECAM, Samuel Fonkam Azu'u.

Dans un entretien à Xinhua, le dirigeant électoral s'est défendu d'être informé des faits dénoncés par l'UNDP. "Non, non, non, je n'ai pas eu cette information ; je la tiens de lui. Maintenant, je vais vérifier. Puisqu'il a été spécifique, il aurait dû peut-être dire là où ça s'est passé. Il a parlé dans des généralités. Et je puis vous dire que cette plainte a été analysée, je n'étais pas à Yaoundé", a-t-il réagi.

Fonkam Azu'u reconnaît tout de même la saisine d'ELECAM d'une plainte de ce parti d'opposition qui est lié par une alliance politique avec le RDPC pour élections présidentielles par laquelle son leader a toujours accepté de ne pas se présenter pour soutenir la candidature du président Paul Biya, depuis 1997.

De l'avis du président du conseil électoral d'ELECAM, la plainte citée "a été analysée par mon collaborateur et on avait chargé le membre du conseil électoral en charge de cette région pour qu'il puisse suivre. Et lui, sa réaction était qu'on a vérifié, mais en fin de compte il y avait des accusations sans fondement".

Pour conclure, il renvoie l'UNDP aux autorités judiciaires compétentes. "Monsieur Ngayap connaît la loi. Si ça a été le cas et s'il y a des preuves, on va annuler. C'est aussi simple que ça", a-t-il indiqué.

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS