Législatives 2013. Cameroun - Reconfiguration politique: Fissures sur le front "Anglo-Bami"

Guy Modeste DZUDIE | Le Messager Mardi le 08 Octobre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le parti au pouvoir a augmenté son nombre de municipalités à l’Ouest et au Nord-Ouest mais a légèrement regressé au Sud-Ouest. Visiblement, les relais du pouvoir dans lesdites régions tiennent à la construction d’un axe de pouvoir avec le Centre-Sud-Est, majoritairement acquis au Rdpc.

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Le parti au pouvoir a augmenté son nombre de municipalités à l’Ouest et au Nord-Ouest mais a légèrement regressé au Sud-Ouest. Visiblement, les relais du pouvoir dans lesdites régions tiennent à la construction d’un axe de pouvoir avec le Centre-Sud-Est, majoritairement acquis au Rdpc.

C’est bien simple. La liste conduite par Rosette Mboutchouang, la belle-mère de Paul Biya rempile à la commune de Bangou, avec le plus fort score de la région, 90%, face à l’Union des populations du Cameroun (Upc). Marcel Niat Njifendji tient à son maintien au perchoir du Sénat tout comme Philémon Yang veut rester à l’immeuble Etoile.

Rayer le Sdf de la carte politique de la région de l’Ouest est donc l’objectif que s’est fixé Marcel Niat Njifendji, président du Sénat et président de la commission régionale de campagne du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) dans cette partie du pays dans le cadre des élections couplées du 30 septembre dernier. Pour ce faire, le baron de Bangangté et ses émissaires devaient mouiller le maillot pour au moins maintenir la domination du parti du flambeau sur les 30 communes tombées sous son giron en 2007 ainsi que les 15 sièges de député acquis de haute lutte il y a six ans.

«Le peuple de l’Ouest qui détient déjà le pouvoir économique et une bonne partie du pouvoir politique du fait de sa présence à la tête du Sénat et son rang protocolaire de 2e personnalité du pays», devrait se comporter en allié sûr de Paul Biya, a plaidé Marcel Niat Njifendji tout au long de la campagne électorale. Une invitation particulièrement adressée aux milliardaires originaires de la région, qui n’ont point lésiné sur les moyens, et aux chefs traditionnels qui se sont mouillés avec leurs notables pour la cause des listes Rdpc. Cet engagement participe du renforcement de l’axe « Grand Ouest -Centre-Sud » voulu par certains orateurs lors du méga meeting régional du 12 février 2012 tenue à la place des fêtes de Bafoussam sous la coordination de Dr Madeleine Tchuinté, ministre de la Recherche scientifique et de l’innovation (Minresi) et membre du bureau national du Rdpc.


35 communes

Pour ce qui concerne les municipalités, le parti de Paul Biya a progressé dans la région de l’Ouest. Il a conservé celles déjà sous ses couleurs et arraché cinq nouvelles mairies à l’opposition. Ce qui porte à 35 son nombre de communes. Surtout que la liste conduite par Rosette Mboutchouang, la belle-mère de Paul Biya rempile à la commune de Bangou, avec le plus fort score de la région, 90%, face à l’Union des populations du Cameroun (Upc). Les nouvelles communes conquises sont celles de Foumbot, Bangourain, Kouptamo dans le département du Noun et celles de Bafoussam III et Bafoussam I dans le département de la Mifi. La conquête de cette dernière avec une majorité relative lors des élections municipales du 30 septembre dernier devant le Sdf et le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) du Pr Maurice Kamto constitue tout un symbole pour Marcel Niat Njifendji, Madeleine Tchuinté, Victor Fotso, Kadji Defosso, Sylvestre Ngouchinghé et compagnie.

Car, c’est à Bafoussam que se trouve le siège des institutions de la région de l’Ouest, notamment les services et la résidence du gouverneur de la région, tout comme la résidence locale du président de la République. C’est ainsi que pendant la campagne électorale, Jean Nkueté, secrétaire général du Rdpc, Marcel Niat Njifendji, Sylvestre Ngouchinghé, operateur économique et vice-président de la commission départementale de campagne électorale dans la Mifi, se sont déployés pour amener le Fo’o Njitack Ngompé de Bafoussam à sortir de son palais pour ouvertement battre campagne pour la liste Rdpc conduite par Jules Hilaire Focka Focka -parfois en inimitié prononcée avec l’autorité traditionnelle. Un peu comme Adamou Ndam Njoya et le sultan roi des Bamoun et sénateur, Ibrahim Mbombo Njoya. Reste que ces deux dignitaires appartiennent à deux formations politiques distinctes. Ce qui justifie l’âpreté des hostilités sur le terrain. Le maintien de l’Union démocratique du Cameroun à la commune de Foumban constitue une nouvelle victoire pour Ndam Njoya. Et tout un symbole ! Surtout que l’Udc conserve les quatre sièges de député du Noun Centre, c'est-à-dire à Foumban et dans les communes voisines, hormis celle de Magba, fief du Rdpc dans le Noun. Au total donc, le Rdpc reste leader dans la région avec 20 sièges de député contre 1 au Sdf et 4 à l’Udc.


Mission accomplie

Dans la région voisine du Nord-Ouest, les hommes de Paul Biya dans les grassfield, ont remporté une autre victoire importante : la prise de la commune de Bamenda I. Paul Atanga Nji, émissaire du Comité central du Rdpc ne s’est point encombré de scrupule pour célébrer cette «prise». Surtout qu’au finish, le Rdpc passe de 18 à 19 communes. Mais, il reste avec 7 sièges de députés alors que le Sdf en comptabilise 13. Des acquis que l’on place à l’actif du Premier ministre, Philémon Yang, qui tient à conserver son poste. Un léger bouleversement dans le Sud-Ouest où l’on dénombre 27 municipalités, les trois communes de Kumba étant tombées dans les mains du Sdf. Le siège de député de ce pôle urbain se trouve entre les mains du parti de Fru Ndi. Mais le Rdpc conserve les 14 autres. Une baisse pour le Rdpc tenaillé par des divisions liées à l’incarcération de l’ex-Premier ministre, chief Inoni Ephraim dans le cadre de l’Opération épervier.

Le message semble plutôt clair : sans un pourvoyeur jouissant d’une légitimité décrétale, le réseau clientéliste ne fonctionne toujours pas à merveille. Est-ce cela la démocratie ?
 

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