Cameroun - Energie. Conspiration : LES DESSEINS FUNESTES DE LA BANQUE MONDIALE ET DU FMI POUR LE CAMEROUN !

C.P: RACE Mardi le 22 Juillet 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, l'association de consommateur d'énergie s'insurgent contre les institutions de Bretton Woods que sont le FMI et la Banque Mondiale

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Conspiration

      LES DESSEINS FUNESTES DE LA BANQUE MONDIALE ET DU FMI POUR LE CAMEROUN !



    Lorsque nous disons que les institutions financières de Bretton-Woods (Banque mondiale et FMI) sont les bras armés des multinationales au service de l’impérialisme, on nous traite de « gauchistes ringards ». Pourtant, derrière la prétendue aide au développement se cache en réalité une redoutable machine à broyer les nations en difficulté, suivant un canevas cynique bien défini. Conscients de leur position hégémonique et quasi-monopolistique dans la pensée économique mondiale, ces 02 bailleurs de fonds ont élaboré un agenda qui prévoit une recolonisation pure et simple d’une partie du monde. Et le Cameroun figure en bonne place sur cet almanach machiavélique.

En guise d’illustration, pendant que le fonds britannique ACTIS est activement engagé en ce moment dans une sordide campagne de harcèlement visant les consommateurs d’électricité débiteurs… « pour récupérer 34 milliards Fcfa », la Banque mondiale, à travers sa filiale la MIGA (Agence Multilatérale de Garantie des Investissements), a annoncé le 14 juillet 2014, qu’elle va « assurer » les hypothétiques investissements de cet opérateur au Cameroun. C'est-à-dire qu’elle compte lui apporter exactement la même protection juridique que celle dont avait bénéficié le groupe américain AES CORPORATION durant ses 13 ans de présence dans notre pays. Seulement, cette fois-ci, la « police d’assurance » couvre non seulement le risque de rupture avant terme du contrat de cession des actifs signé le 23 mai 2014, mais elle est élargie… tenez-vous bien, « … aux risques de troubles sociaux et de guerre civile…).

Sachant que depuis belle lurette, le « grand capitalisme » se nourrit et se régénère par le sang et les larmes, en fomentant sous des prétextes fallacieux des crises sociopolitiques et des conflits armés dans plusieurs régions du monde, doit-on croire en une simple déclaration de circonstance ou y voir une annonce prémonitoire sur ce qui attend le berceau nos ancêtres dans un futur proche ?

Quoiqu’il en soit, abordant dans le même sens, dans un bref échange avec le Président du RACE Paul Gérémie BIKIDIK sur un réseau social bien connu, voici ce qu’en pense notre compatriote Eugène NYAMBAL, économiste et expert financier spécialiste des questions énergétiques : « Les Camerounais sont irresponsables. J’ai vainement conseillé au Gouvernement d'exercer son droit de préemption pour reprendre la SONEL lorsque AES a décidé de revendre sa participation. J'ai également commis une tribune à ce sujet pour empêcher la SONEL d'être reprise par un fonds d'investissement. Conscient de l'entourloupe, ACTIS vient de prendre une assurance auprès de MIGA (Banque mondiale) contre les risques politiques et une rupture éventuelle de contrat. En clair, quelle que soit la performance de cet opérateur, si les autorités essaient de modifier la concession, elles auront affaire à la Banque mondiale et à son tribunal arbitral pour verser une indemnité exorbitante à ACTIS. Dans le passé, pour chasser AES, j'ai conseillé au Gouvernement d'utiliser l'agence de régulation pour donner une série de sommations à AES pour manquements contractuels afin de constituer un dossier juridique solide en suggérant, après l'atteinte du Point d'Achèvement du PPTE, de donner une amende supérieure à 50% du prix d'achat à AES pour le pousser a une sortie sans indemnisation. Les Camerounais paieront cher tous ces manquements. ».

Vous pouvez retrouver l’intégralité de cet échange citoyen sur le lien :
http://www.agenceecofin.com/assurance/1407-21507-la-banque-mondiale-couvre-les-risques-d-actis-dans-le-secteur-de-l-electricite-au-cameroun?fb_comment_id=fbc_923153731044083_924318540927602_924318540927602#f2febe5d4eb7d5c

Sans la moindre concertation préalable, la réaction d’indignation de ce compatriote - dont l’expertise en la matière est avérée et sur lequel ne pèse à priori aucune présomption de « gauchisme » - résume parfaitement l’essentiel du combat du RACE pour une reprise en main par la puissance publique de notre secteur d’électricité. Ses propos sur les enjeux actuels autour du secteur de l’énergie électrique au Cameroun, sont un condensé de nos récriminations contre la perte inexorable de la souveraineté nationale et le contenu des différents plaidoyers que nous portons à l’attention des sphères décisionnaires depuis le 26 juin 2006, date de création du RACE.
Pour mémoire, nous rappelons qu’en 2011, la même Banque mondiale avait obligé le gouvernement à faire adopter en 2ème lecture la nouvelle loi N°2011/022 du 14 décembre 2011 régissant le secteur de l’électricité, en la faisant tailler sur mesure en faveur de l’opérateur AES CORPORATION, après avoir obtenu la modification de 8 articles, dont celui qui renforçait les prérogatives de l’ARSEL.

En fait, cette scandaleuse information relative à « l’assurance tous risques » que la Banque mondiale apporte au fonds ACTIS, dévoile sans équivoque, la connivence criminelle de ce bailleur de fonds dans la prédation de notre économie. Et en la juxtaposant avec le rôle insidieux joué ces dernières semaines par le FMI dans la décision antisociale de suppression des subventions publiques sur les prix du carburant à la pompe, on comprend aisément que ces 02 institutions nourrissent bien des desseins funestes pour le Cameroun. Non contents de nous avoir enfoncés dans la spirale infernale de l’endettement sans fin et réduit des millions de consommateurs à l’extrême misère, à travers des décennies de plans d’ajustements structurels inhumains, elles s'obstinent maintenant à voir notre pays sombrer dans un chaos social de grande ampleur.

D’ailleurs, notre assertion concernant ce plan diabolique des « grands argentiers » pour notre pays est corroborée par un article écrit en avril 2001 par Gregory Palast, un journaliste d’investigation américain. En effet, dans ce papier intitulé « Les quatre étapes de la damnation par le FMI » - disponible au lien http://www.guardian.co.uk/business/2001/apr/29/business.mbas?INTCMP=SRCH - Greg Palast fait une démonstration implacable de l’inutilité de ces 02 institutions. Il montre, preuves à l’appui, qu’elles ne sont que des outils de pillage et de viol des nations et des peuples. Des instruments de souffrance. Il revient entre autre sur un entretien qu’il avait eu avec Joseph Stiglitz, économiste néolibéral américain, ancien chef conseiller du Président américain Bill Clinton et surtout, ancien économiste en chef de la Banque mondiale. Dans un acte de contrition inédit, M. Stiglitz, dont la potion théorique fut pourtant mise en application à la fois à la Banque mondiale et au FMI jusqu’en 1999, avoue l’existence dans la démarche de ces 02 institutions d’une « stratégie d’asservissement en quatre étapes des pays quémandeurs ». Ce scénario obscène prévoit premièrement les privatisations massives, deuxièmement la libéralisation à tout crin du marché local, troisièmement la tarification (en fait l’augmentation généralisée des prix des produits et services de première nécessité), cette étape ayant pour corollaire immédiat une autre que M. Stiglitz nomme « l’étape trois et demi ou Emeutes FMI » qui, comme vous le devinez, débouche directement sur une explosion sociale et une désagrégation de l’Etat, pouvant aller jusqu’à la guerre civile. Ce fût le cas, lorsque le FMI supprima les aides alimentaires et les subventions sur le carburant en Indonésie en 1998 ; ce pays explosa en émeutes. Le même chaos social se produisit en Bolivie en 2000 après l’augmentation du prix de l’eau et en Equateur en 2001 à cause de la hausse des prix du gaz décidée par la Banque mondiale. Pour M. Stiglitz : « Les émeutes FMI - par “émeutes”, j’entends des manifestations pacifiques dispersées  à coup de balles réelles, de gaz lacrymogène et de chars - provoquent un nouvel exode d’argent et des banqueroutes des gouvernements. Le vandalisme économique a son bon côté… pour les étrangers, qui peuvent acheter ce qui reste du pays à des prix de brocante d’école ». Enfin, l’ultime étape intervient lorsqu’ils imposent le « libre échange » à leur victime, avec en prime l’entrée en scène de l’OMC (Organisation mondiale du commerce), dont le rôle consiste à : « bousculer toutes les barrières douanières pour vendre en Asie, en Amérique Latine et en Afrique, tout en barricadant leur propres marchés contre l’agriculture du Tiers-monde ». Toute chose qui nous amène droit sur la controverse qui a cours en moment autour de la signature par le Cameroun des APE (Accords de partenariat économique). Signalons également qu’un autre universitaire américain de renom, M. Allan Meltzer évalue à 75% le taux d’échec des programmes de la Banque mondiale dans les pays africains.  
Cette enquête révélatrice de Greg Palast reflète en tous points le vécu et le ressenti des Camerounais après bientôt 40 ans de cures d’austérité drastiques et stériles. Ayant encore fraichement en mémoire les sanglantes émeutes de février 2008, notre souci est de savoir à quelle étape de cet agenda lugubre se trouve le Cameroun ?

En tout cas, face à ce qui apparait comme une conspiration réactionnaire de l’oligarchie financière internationale, mais surtout à l’attitude inconséquente et antipatriotique du gouvernement de la République, le RACE (Réseau Associatif des Consommateurs de l’Energie) appelle la communauté nationale des citoyens/consommateurs à la plus grande vigilance. Nous devons absolument restés mobilisés pour faire échouer toutes ces manœuvres perfides des pseudo-partenaires au développement et leurs suppôts locaux, visant à déstabiliser et assujettir notre pays.

L’accès à l’énergie est un droit essentiel et inaliénable !



Fait à Douala, le 21 juillet 2014

Pour le Bureau Exécutif du RACE

Jean Baudelaire BELENGUE, Secrétaire général adjoint

Jean Célestin PEP, Trésorier général

Patrice NYEMB, Membre du bureau.

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