Cameroun - Energie. Cameroun : trois traders suisses contrôlent près de 50% des achats du pétrole brut de la SNH

Agence Ecofin Lundi le 28 Juillet 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
(Agence Ecofin) - Dans un rapport intitulé «Les traders suisses, le pétrole africain et les risques d’opacité», publié le 20 juillet 2014, un groupe de trois organisations constitué de la Déclaration de Berne, Swissaid et du Natural Resource Governance Institute (US), révèle que trois traders suisses ont acheté, au cours de l’année 2013, près de 50% de la production pétrolière camerounaise revenant à la Société nationale des hydrocarbures (SNH).

ADS



«En 2013, les traders suisses Glencore, Vitol et Gunvor ont, ensemble, acheté près de la moitié du pétrole brut vendu par la SNH. Ces achats ont abouti au paiement à l'Etat camerounais, de près de 600 millions de dollars (environ 300 milliards de FCfa), représentant 12% des recettes de l’Etat», indique le rapport.

Au demeurant, précise le document susmentionné, «le cas du Cameroun permet de démontrer comment les ventes de pétrole effectuées (par les pays africains) peuvent être d'une importance capitale pour les Etats vendeurs, alors que pour les traders, cela ne représente pas grand-chose». Pour justifier cet argument, le rapport révèle, par exemple, qu’en 2013, «Glencore a acheté pour près de 400 millions de dollars (environ 200 milliards de FCfa) de pétrole brut à la SNH», alors que le chiffre d'affaires (volume des ventes brutes) de ce trader, la même année, a culminé à «233 milliards de dollars, et représente 9 fois le PIB du Cameroun en 2012».

Une invitation à la transparence des transactions

Mais au-delà de ces chiffres, les auteurs du rapport font remarquer que les transactions effectuées par les firmes helvétiques«présentent d’importants risques de gouvernance, puisqu’elles se produisent dans des contextes caractérisés par des institutions faibles et une corruption endémique. En dépit de leur importance, apprend-on, ces ventes échappent à toute régulation et ne profitent pas comme elles le devraient aux populations concernées. Les sociétés de négoce contribuent en outre à rendre ces transactions opaques».

Fort de ce dernier constat, les rapporteurs recommandent aux «gouvernements des pays africains producteurs de pétrole et aux compagnies pétrolières publiques, de se doter de normes encourageant l’intégrité dans le choix des acheteurs et la détermination du prix de vente, en incluant la publication du détail des ventes de la part étatique du pétrole».

Dans le même temps, poursuit le rapport, la Suisse est invitée à «assumer sa responsabilité de numéro un mondial du négoce de matières premières, en adoptant une régulation contraignant les firmes de ce secteur à divulguer la totalité des paiements qu’elles versent aux gouvernements et aux compagnies pétrolières publiques, y compris les paiements associés à l’activité de négoce. Le Conseil fédéral devrait donc revoir son projet de réglementation présenté le 25 juin 2014, lequel excluait le négoce».

Par ailleurs, «les gouvernements des autres places de négoce, notamment l’Union européenne, les Etats-Unis et la Chine, devraient également inclure l’activité de négoce dans leur législation relative à la transparence des paiements aux gouvernements», suggère encore le rapport rédigé sur la base de données provenant des «10 principaux pays exportateurs de pétrole d’Afrique subsaharienne».

Brice R. Mbodiam
 

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS