Cameroun - Transport. Cameroun - Autoroute Douala-Yaoundé: Des lourdeurs administratives plombent le démarrage des travaux

Ludovic AMARA | Le Messager Lundi le 22 Septembre 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Installé dans sa base-vie depuis près de deux ans, le maître d’œuvre grogne d’impatience. Le ministère des Travaux publics se plaint des lenteurs du département des Marchés publics qui, en retour l’accuse de surfacturation des contrats.

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Vendredi dernier à Yaoundé, devant les journalistes de l’Union internationale de la presse francophone, section du Cameroun, le ministre des Travaux publics (Mintp) s’exprime sur l’autoroute Douala-Yaoundé, notamment sur les raisons qui expliquent l’énorme retard dans le démarrage des travaux. «Nous n’avons pas encore tous les contrats», lâche simplement Patrice Amba Salla, chef de ce département ministériel. Et de poursuivre, «On peut commencer les travaux, mais nous n’aurons pas toutes les dispositions légales pour suivre l’entreprise qui va entreprendre l’ouvrage». L’entreprise en question est la China first highway engineering company (Cfhec) qui, depuis près de deux ans, en est réduite à entretenir ses jardins dans sa base-vie de Nkolnkoumou, non loin de Yaoundé, en attendant le feu vert des autorités pour mettre en branle bulldozers et pelleteuses.

Mais pour ce faire, il faut que le maître d’ouvrage, le ministère des Travaux publics se soit au préalable procuré tout le cadre juridique - ici les contrats de construction nécessaires et légaux lui permettant de donner son feu vert. Et c’est là que semble se trouver le nœud gordien, selon le ministre Patrice Amba Salla. Pour le Mintp, quatre contrats de construction sont nécessaires avant le démarrage des travaux, et pour l’heure, seuls trois sont déjà disponibles, à savoir le contrat de contrôle technique, le contrat d’assistance du maître d’ouvrage et le contrat de conception et réalisation des travaux. Manque à l’appel, le contrat d’assistance géotechnique. Sur les raisons de cette absence le Mintp affirme dans un haussement d’épaules que ce n’est pas lui «l’autorité contractante» et que le dossier se trouve encore chez cette dernière.

Renvoyé à la Saint glin glin

L’autorité contractante, en l’occurrence, est le ministère des Marchés publics que dirige Abba Sadou. Celui-ci, selon son collègue des Travaux publics, n’a pas encore émis le dernier contrat. Patrice Amba Salla constate en filigrane les grands intervalles qu’il y a entre les émissions de chaque contrat de construction, qui freinent le lancement des travaux. Une accusation de lenteur qu’on rejette en bloc au ministère des Marchés publics (Minmap). Des indiscrétions dans ce département ministériel font état de ce que les responsables s’émeuvent à chaque fois «de surfacturations» observées dans le montage des dossiers soumis au Minmap. C’est la raison pour laquelle les dossiers de contrats sont régulièrement retournés au Mintp pour ré-étude.

Ces bisbilles administratives ne permettraient pas, à l’heure actuelle, d’avoir une idée précise sur le démarrage des travaux sur autostrade devant relier Douala et Yaoundé. Patrice Amba Salla est le premier à ne pas maîtriser ce calendrier, lui qui évalue à «douze mois» le premier coup de pioche des travaux de cet ouvrage. Une incompréhension quand on sait que les financements nécessaires, quelque 241 milliards Fcfa, sont débloqués depuis longtemps par Eximbank China, le partenaire financier du projet. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas demain la veille que les deux principales villes du Cameroun seront reliées car le projet en cours ne concerne que les 80 à 100 km sur les 216 requis pour rallier les deux villes, soit la distance Yaoundé-Boumnyebel.

La seconde phase du projet n’ayant pas encore fait l’objet de discussions formelles. Ce qui, selon un proche du dossier, explique pourquoi l’itinéraire qui longe presqu’en parallèle l’actuel axe routier Douala-Yaoundé, a été retenu au détriment de celui en étoile, plus économique à long terme qui reliait d’une seule traite Douala-Yaoundé et Bafoussam, en passant par le Nkam. «Nous n’avons pas eu gain de cause dans le schéma étoile», reconnaît le Mintp. « Le fait est qu’on ne sait pas actuellement quand ce projet sera terminé. Personne ne peut vous dire exactement quand l’autoroute Douala-Yaoundé sera entièrement construite. La première phase qui n’a pas encore commencé ne vous dit pas quand la seconde va démarrer. C’est pour cela que l’itinéraire en étoile n’a pas été choisi car il demandait quelque 800 milliards Fcfa que l’Etat ne s’est pas engagé à mobiliser», confie une source proche du dossier… à l’épreuve du provisoirement définitif.

Ludovic AMARA (Stagiaire)

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