Cameroun - Santé. Cameroun : décès d'une militante de la défense des droits des malades du sida

Xinhua Mardi le 23 Septembre 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
YAOUNDE, (Xinhua) -- Une Camerounaise militante de la défense des droits des malades du sida, Huguette Atchomou, 37 ans, contaminée après avoir été mariée à un homme infecté dont le statut lui avait été caché, est décédée lundi à Yaoundé après une longue souffrance liée au manque de soins dû à un diagnostic erroné sur sa résistance au traitement.

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La jeune femme, mère de deux enfants sains, dont un petit garçon de 9 ans et une petite fille de près de 5 ans nés d'une union avec leur père lui aussi sain, contrairement à leurs deux aînés n'ayant pas survécu à leur géniteur porteur du VIH et décédé trois ans après son mariage forcé avec Huguette, a rendu l'âme après deux jours d'hospitalisation dans une clinique privée de Yaoundé, selon ses proches.

C'était à la suite d'une nouvelle dégradation soudaine de son état de santé, deux mois après la récente hospitalisation en juillet,précise-t-on.

"Elle n'avait plus de traitement depuis deux mois. Le traitement qu'elle prenait ne le convenait pas : les ARV ( antirétroviraux) de deuxième ligne. Elle devait être en troisième ligne", a confié à Xinhua un membre de son entourage sous couvert d'anonymat un membre de son entourage.

Huguette Atchomou, dépistée séropositive au VIH en 1996, avait été déclarée par des examens cliniques à Yaoundé résistante à ce traitement, avant de découvrir qu'elle faisait l'objet d'un diagnostic erroné par d'autres examens réalisés en Afrique du Sud en 2012, à en croire cette source issue de son association "Espoir et vie Cameroun" créée en 2007.

Elle faisait partie depuis 2002 d'à peu près la moitié des quelque 570.000 malades sous traitement ARV recensés par les autorités sanitaires camerounaises, après avoir "fait la maladie jusqu'à la phase terminale", selon ses propres termes.

Très courageuse, elle avait pris l'habitude de témoigner, sans pudeur, à visage découvert dans les médias dont Xinhua en 2010 sur son statut.

Par le biais de son association, membre du Réseau camerounais des associations des personnes vivant avec le VIH/sida (RéCAP), elle menait des activités de sensibilisation sur cette pandémie dans des établissements scolaires et des églises.

"Mon histoire est longue. Je suis originaire du Nord. On m'a donnée en mariage précoce à un homme qui était déjà malade, à qui il fallait faire un enfant", avait-elle relaté à Xinhua. Ce conjoint décède trois ans plus tard, suivis des deux enfants issus du couple.

Avec son nouveau partenaire dépisté séronégatif, elle retrouve l'espoir, d'où le nom de son association. De cette union naissent deux autres enfants qui échappent eux aussi à la maladie.

D'une prévalence estimée à 4,3% en 2013 de la population totale répartie entre 5,6% chez les femmes et 2,9% chez les hommes, le Cameroun est classé pays à épidémie généralisée où les besoins de financement se révèlent importants.

Ces besoins se chiffraient à 27 milliards de francs CFA (54 millions de dollars américains) en 2013 par exemple pour l'achat des ARV de première et deuxième lignes en faveur de plus de 120. 000 malades sur environ 570.000 personnes éligibles. Les ruptures des stocks de médicaments sont courantes.
 

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