Cameroun - Politique. Cameroun - An 53 de la Réunification: Le drapeau du SCNC flotte sur Bamenda

Donat SUFFO , Edking | Le Messager Jeudi le 02 Octobre 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Malgré le quadrillage de la ville par les forces de l’ordre, les activistes ont réussi l’exploit de hisser leur drapeau à certains endroits de la cité capitale du Nord-Ouest.

ADS


Le mouvement irrédentiste la Southern Cameroon  national council (Scnc) a refait parler de lui hier, mercredi 1er octobre 2014. C’était à l’occasion de ce que les activistes dudit mouvement appellent la commémoration de l’indépendance de leur territoire, la Southern Cameroon. Malgré la forte militarisation de la ville quadrillée par des  patrouilles mixtes gendarmerie et police, les activistes du Scnc ont semé les forces de l’ordre et hissé leur drapeau à deux endroits de la cité capitale du Nord-Ouest. Notamment à Mile 5 Sentapo et à Mile 2 Nkwen dans l’arrondissement de Bamenda III. La tactique de ces activistes a consisté à hisser le drapeau à des heures indues dans la nuit de mardi 30 septembre à mercredi 1er octobre 2014. Après leur acte, ils ont disparu dans la nuit noire sans laisser de trace. C’est aux premières heures du petit matin du 1er octobre, que les forces de l’ordre et quelques citoyens de passage dans les environs, ont découvert ces drapeaux. Tout naturellement, les forces mixtes qui assuraient les patrouilles dans la ville afin d’empêcher toute manifestation de ces activistes, ont enlevé ces drapeaux et les ont emportés. Toujours est-il que de source introduite, aucune interpellation ou arrestation d’activiste n’a eu lieu.


Referendum

Quelques jours auparavant, Nwacham Thomas, leader d’une des factions de ce mouvement avait commis un communiqué suspendant la célébration du 53e anniversaire de l’indépendance du Southern Cameroon. Il insinuait que cette décision avait été prise lors de l’inhumation du chairman dudit mouvement Chief Ayamba Ette Otung à Mamfe.  A contrario, Nfor Ngala Nfor, chairman d’une autre faction a maintenu la célébration, taxant Nwacham Thomas de mèche avec le régime de Yaoundé pour empêcher les manifestations commémoratives de l’autonomie et de l’indépendance de leur territoire.  

Il est à noter que depuis environ deux décennies, les adeptes de ce mouvement réclament à cor et à cris, l’autonomie et l’indépendance de leur territoire, la Southern Cameroon (la partie anglophone du Cameroun). Par le passé les manifestations s’étaient soldées par l’arrestation des activistes.  Le référendum organisé récemment au  Royaume-Uni relative à l’indépendance de l’Ecosse avait boosté le moral des activistes de la Scnc au Cameroun. Ces derniers voyaient en ce référendum un signe prémonitoire à l’indépendance de la Southern Cameroon.

Malgré la victoire du « Non » sur le « Oui » au Royaume-Uni, les activistes du Scnc gardent espoir sur l’éventualité de l’indépendance de leur territoire de la Southern Cameroon. Ils mettent au défi le régime de Yaoundé d’organiser aussi un référendum dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest. Ceci afin de jauger le désir des anglophones de se « libérer du joug de la République du Cameroun ».

Donat SUFFO     


Focal: Les revendications du Scnc

Bien que le mouvement se soit essoufflé sous les coups de boutoirs de l’appareil sécuritaire et les conflits internes de leadership entre les ‘séparatistes’, les revendications du Scnc portent sur plusieurs aspects : la loi N° 84-1 du 4 février 1984 élimine les deux étoiles sur le drapeau pour les remplacer par une seule, et change une fois de plus le nom de la nation en «La République du Cameroun», nom du Cameroun francophone avant la Réunification. Pour les anglophones, « il s'agit d'une mise à mort symbolique de leur partie du Cameroun » ; la péréquation des ressources naturelles se fait, selon le Scnc «de manière inéquitable et en défaveur des anglophones. Pendant que les collectivités territoriales qui produisent le bois (et qui se situent en zone francophone) reçoivent les retombées de cette ressource naturelle, celles qui produisent le pétrole, n'en reçoivent aucune retombée et se retrouvent dans l'une des situations de développement les plus désastreuses du pays (pas de routes, peu de structures sanitaires, écoles en état de délabrement total) etc. ; les opportunités économiques sont très limitées pour les Camerounais anglophones. » Grande est leur amertume quand ils constatent que la Sonara, située en pleine zone anglophone, «recrute presqu'exclusivement des cadres francophones, logés dans de belles villas dans un des plus beaux quartiers de Limbe!» ; Les postes de vice-président, directeur adjoint, secrétaire général adjoint, etc. sont ceux réservés aux anglophones. «Les anglophones se lassent d'être toujours en seconde position. Toujours adjoints! Comme s’ils n'avaient pas les qualifications ou l'intelligence suffisante et nécessaire pour être des dirigeants de premier ordre»etc.

Selon Kah Walla qui s’exprimait en février dernier sur le cinquantenaire de la réunification, «que cette Réunification se célèbre dans une fausse année, une fausse date, avec des slogans creux est révélateur et, en tout état de cause, ne saurait apporter une solution à ce problème. Au contraire. Je suis de ceux qui pensent qu'il est temps de nous débarrasser de nos identités coloniales et de vivre véritablement comme des Camerounais. Comment parvenir à un Cameroun où tous les Camerounais se sentent chez eux? II faut poser le «problème anglophone» de manière frontale, prendre le temps et suivre les étapes nécessaires pour exorciser ce mal de notre mémoire et de notre histoire collective». Avec l’omission officielle de la date anniversaire du 1er octobre 2014, il semble que le pouvoir ait opté pour le statuquo, tablant sur la lassitude des sympathisants du Scnc…et comme pour la date anniversaire de l’indépendance le 1er janvier 1960 qui est passé aux calendes grecques, l’oubli du passé. Et si l’histoire du Cameroun commençait le 4 novembre 1982 ?

Edking

ADS

 

Lire aussi : Ce que pense Maurice Kamto du tribalisme au Cameroun
Lire aussi : Abdouraman Hamadou Babba : «Le Président du Conseil constitutionnel, est obligé d'expliquer pourquoi le Président de la République veut prolonger le mandat des députés»
Lire aussi : L’honorable Nourane Fotsing appelle à la libération de Bibou Nissack le porte parole de Maurice Kamto

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS