Cameroun - Politique. Dipanda Mouelle et Rissouk à Moulong, admis à faire valoir leurs droits à la retraite

YANICK YEMGA | Mutations Vendredi le 19 Décembre 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les amateurs de sensations fortes en ont certainement eu pour leur patience hier, en écoutant le journal radiodiffusé de 20 heures, sur les ondes de la Cameroon radio télévision (Crtv).

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Les différentes décisions rendues par le Conseil supérieur de la magistrature (Csm), qui a tenu sa session le jour même, exhalaient pour certaines, des remugles de sanctions. Tant elles semblaient irréalistes, eu égard aux qualités et titres des personnes concernées.

En hibernation depuis le 18 avril 2012, personne ne pouvait imaginer que ce Conseil qui, au demeurant, a suscité une attente haletante, déciderait d’envoyer en retraite Alexis Dipanda Mouelle et Rissouk à Moulong. Le premier cité, dont le nom est gravé dans le marbre de l’histoire du Cameroun, en raison de son rôle dans la publication des résultats de l’élection présidentielle contestée de 1992 qui avaient reconduit Paul Biya à la magistrature suprême exerçait sans discontinuer, depuis plus de vingt ans, les fonctions de premier président de la Cour suprême.

Un record, pour ce magistrat hors hiérarchie qui était par ailleurs président de la Chambre administrative de la Cour suprême. Malgré les tempérances des oracles politiques qui ont vite fait le lien entre cette mise à la retraite d’un des piliers du régime, et un chemin tout balisé vers un siège au futur Conseil constitutionnel, la surprise reste immense. Ce, quoique le cinquième point à l’ordre du jour de la session du Csm d’hier, était l’examen des propositions de nominations à cette institution.

Le successeur de l’ex-patron de la plus haute juridiction du pays, en l’occurrence, Mekobe Sone (précédemment conseiller à la Cour suprême), étant originaire du Littoral, le sort de Dipanda semble scellé. D’autant qu’il est difficile d’imaginer pratique de l’équilibre régional oblige un scénario dans lequel les présidents du Conseil constitutionnel et de la Cour suprême, seraient tous originaires de la même région.

Rallonges

Il faut dire que la loi prévoit que les fonctionnaires et agents de l’État, selon leur catégorie, partent à la retraite à 50, 55 ou 65 ans (pour les universitaires, par exemple). La pratique des rallonges permet cependant à certains de rester plus longtemps en activité. Ce fut notamment le cas en 2008, quand plusieurs membres de la Cour suprême ont obtenu un an de rab. Celui d’Alexis Dipanda Mouelle avait expiré le 25 mai 2009, tandis que celui du procureur général, Martin  Rissouk à Moulong, prenait fin le 11 mars 2009.

La « disgrâce » de l’ancien premier président de la Cour suprême est d’autant plus grande, qu’il a été au passage déchu de son fauteuil de président de la Chambre judiciaire de ladite institution au profit de Dagobert Bisseck. La Chambre administrative a quant à elle été confiée aux bons soins d’André Belombe, au détriment de Clément Atangana, également « expédié » à la retraite.

La révolution opérée à la Cour suprême hier par Paul Biya, a donc fini par mettre sous le boisseau d’autres décisions toutes aussi importantes du Csm. Entre autres, il y a l’intégration de ces 447 auditeurs de justice, issus des promotions 2012, 2013 et 2014 de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam), qui depuis hier ont accédé au statut de magistrat. Représentants quasiment la moitié des magistrats en activité sur l’ensemble du territoire, leur affectation permettra à coup sûr une meilleure administration de la justice.

Il y a également cette « réhabilitation » de Pascal Magnaguemabe. Le sort de ce magistrat de quatrième grade, impliqué dans la conduite des enquêtes judiciaires dans le cadre de l’affaire de l’avion présidentiel, était très attendu. Son cas faisait d’ailleurs partie des quatre dossiers disciplinaires examinés par le Csm hier. Pascal Magnaguemabe a finalement été nommé avocat général. Conformément à ses attributions, le Csm a également procédé aux mutations et aux promotions aux grades supérieurs de plusieurs magistrats.
 

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