Opération Epervier. Cameroun - Liquidation des ex-sociétés d’État: Koung à Bessiké entendue au TCS

Mamouda Labaran | La Météo Lundi le 26 Janvier 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le Tribunal criminel spécial (Tcs) cuisine le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières (Mindcaf) pour une affaire de 10 milliards de francs Cfa, liée aux titres fonciers des anciennes sociétés d’État.

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Depuis quelques semaines, le Mindcaf fait l’objet d’une attention particulière du Tcs. Jacqueline Koung à Bessiké y est passée, le 20 janvier, pour répondre d’une distraction de près de 10 milliards de francs Cfa, en rapport à la vente de 11 titres fonciers appartenant à certaines sociétés d’État liquidées, telles que l’ex-Régie nationale des chemins de fer du Cameroun (Regifercam), l’ex-Office national de commercialisation des produits de base (Oncpb), etc.

Si rien n’a filtré de la rencontre du Mindcaf avec les fins limiers du Tcs, nos sources indiquent par contre que les enquêteurs ont pu trouver du bon grain à moudre dans un dossier détonant où plusieurs personnalités ont marqué leurs empreintes. Après sa comparution, l’on estime que le sort du patron des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, bien que dépendant de l’audition d’un certain nombre d’acteurs clés, semble scellé. Tant les faits qui accablent ce membre du gouvernement dans ce scandale semblent évidents. En tout cas, des sources confidentielles signalent Mme Koung à Bessiké que votre bihebdomadaire a vainement tenté de joindre, dans une liste bien longue de personnalités et autres sangsues en tout genre, soupçonnés d’avoir bradé le patrimoine des actifs résiduels des sociétés d’État privatisées ou liquidées.

On pense, dans un premier temps, à l’ex-Mindcaf, Pascal Anong Adibimé, dont le nom revient en gros caractère dans ce scandale qui a fait perdre à l’État de nombreux titres fonciers. Nos sources indiquent qu’il serait la première cible suspectée d’avoir participé à une série d’opérations foncières douteuses, susceptibles de donner lieu à des poursuites judiciaires. Il en est de même pour l’ancien ministre des Finances, Essimi Menye dont le nom cristallise davantage des soupçons au niveau du Tcs.


Prédateurs.

Dans le cas singulier de l’ex-Minfi, dont le passage est à nouveau annoncé demain mardi devant les enquêteurs du Tcs, la liquidation des ex-Oncpb, Régifercam et autre Onpc aurait servi, susurre-t-on, de prétexte à son réseau pour piller les caisses de l'État. Ceux qui en parlent se référent à son obsession à mettre hors course, le cabinet Atou pourtant autorisé par son prédécesseur Polycarpe Abah Abah à s'occuper de la liquidation des ex-sociétés d'État. Les mauvaises langues rappellent à souhait aujourd’hui comment, le 26 novembre 2007 et par lettre n° 220/Minfi/Cab, Essimi Menye, sans l'avis de la Commission technique de privatisation et des liquidations (Ctpl) «donne mandat au cabinet d'audit financier et bancaire Challenger corporation» pour, dit le document, agir en son nom, afin de «recenser les contrats d'occupations des immeubles bâtis ou non bâtis des liquidations Rncf, Oncpb et Onpc; de procéder à l’analyse juridique et comptable desdits contrats, puis enfin d’identifier et au besoin évaluer les actifs mobiles résiduels des liquidations concernées».

Seulement, en dépit des malversations qui paraissent ne souffrir d’aucune contestation pour le parquet général du Tcs, il serait handicapé par les casquettes portées par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader). Vrai ou faux ? Toujours est-il que depuis le lancement du processus de liquidation de certaines entreprises appartenant à l’État, la gestion de leur patrimoine fait l’objet de tripatouillages des plus scandaleux. «Non seulement les liquidations ont été clôturées sans bilan crédible pour la plupart, mais la gestion mafieuse de leurs actifs résiduels qui, somme toute, s’évaluent en des milliards de francs Cfa, attisent toutes les convoitises des coquins et des copains de la haute administration publique. Au détriment des créanciers désespérés et du Trésor public», regrette un cadre du Ctpl. Joint hier au téléphone par le reporter de La Météo, au sujet de sa prochaine comparution devant le Tcs, le Minader a refusé de se prononcer. Tout juste, il s’est contenté de dire, d’un ton menaçant : «écrivez ce que vous voulez !»

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