Cameroun - Politique. MILITANTISME : TITUS EDZOA DE RETOUR DANS LES RANGS DU RDPC

Eitel Elessa Mbassi | Le Jour Samedi le 14 Février 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Après 17 ans passés en prison, l’ancien secrétaire général de la présidence de la République vient de se procurer une nouvelle carte d’adhésion au Rassemblement démocratique du peuple camerounais.

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Le 22 novembre 2014, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) a lancé une  opération « spéciale » de placement des cartes d’adhésion dans les différentes sections à travers le territoire national. Bouclée le 31 décembre 2014, c’est au cours de cette campagnemenée auprès des nouveaux et anciens membres du parti (ce processus n’avait plus eu lieu depuis deux ans) que Titus Edzoa, ancien secrétaire général de la présidence de la République, sorti de prison il y a 11 mois, a acquis contre 500 FCfa une nouvelle carte d’adhésion au parti des flammes.

 

Un document qui fait de l’ex-bagnard unmilitant du Rdpc, mieux quimarque sa (ré) appartenance au parti au pouvoir que dirige Paul Biya. Rien de surprenant si l’on s’en tient aux déclarations de l’ex-ministre (Enseignement supérieur, Santé publique), évoquant son engagement politique et son militantisme au sein du Rdpc. Propos tenus à sa résidence de Simbock, à Yaoundé, quelques jours seulement après sa libération. « Pour lemoment je prends du recul et ce recul veut dire me taire. J’ai appris ce que c’est que le silence, et le silence n’est pas un comportement négatif. Je vous prie de me laisser souffler.

 

20 avril 1997

 

On a le temps. Evidement, il n’est pas exclu que dans les mois ou les années qui viennent que je fasse de la politique. Vous savez que je suis un homme d’action. J’ai démissionné du gouvernement mais je n’ai pas démissionné du Rdpc. C’est clair. A moins que vous me démissionnez vous-même », avait déclaré l’ancien pensionnaire du Sed d’une voix un brin cassée, de retour à la vie. A cette occasion où Titus Edzoa prononçait ses premières paroles d’homme libre après 17 ans de réclusion, il jouait l’apaisement, refusant de polémiquer même bien quand les journalistes l’y poussaient, refusant de s’installer dans une posture de victime, assurant qu’il a pardonné et qu’il n’entend entrer en guerre avec personne. En rejoignant à nouveau les rangs du Rdpc où il avait jadis milité, Titus Edzoa s’inscrit en droite ligne avec cette sortie du 2mars 2014.

 

Toutefois, en 1997, 18 ans plus tôt, lorsque Titus Edzoa démissionnait de son poste de ministre de la Santé publique, il a toute une autre posture. Son discours de cette période-là tranche avec les récents événements qui ont suivi sa libération. En effet, le 20 avril 1997 au dixième étage de l’hôtel Hilton de Yaoundé, Titus Edzoa annonce sa démission du gouvernement et sa candidature à l’élection présidentielle du 11 octobre de la même année. Et pour la circonstance voici ce qu’il déclare : « Il y a environ quinze ans, je m’engageai en politique pour un idéal, pour un système de valeurs sociales bien défini. J’y consacrai ma vie, professionnelle et privée, avec foi, sans regret, m’impliquant nuit et jour avec générosité, quelquefois même avec obstination, fier de servir mon pays.

 

Aujourd’hui, à l’heure du bilan du système, le constat pour peu qu’on veuille bien être honnête, est hélas dramatiquement désolant sur les plans institutionnels, économique, social, culturel. Aujourd’hui, dans notre société, le rêve et la foi en l’avenir ont disparu, faisant la place au désespoir, à la résignation collective…Devant cette situation de dépit et dans l’impossibilité personnelle de participation libre et active à la construction de notre pays, droit et devoir de tout Camerounais, après une profonde réflexion, loin de toute pression et en harmonie avec ma conscience, j’ai décidé : de mettre un terme, à partir de cet instant, à mes fonctions de ministre de la Santé publique. Libre de tout engagement politique, j’ai décidé de me déclarer candidat aux prochaines élections présidentielles. Je donne ainsi aux Camerounais une autre possibilité d’alternance, de mon droit le plus légitime j’en fais un devoir », jurait Edzoa.

 

 

 Convictions politiques

Titus Edzoa annonçait par là même, les couleurs d’un futur parti politique qu’il créera et qu’il présidera : « J’ai cru nécessaire d’annoncer ces deux décisions bien avant l’échéance des élections législatives, afin de lever toute équivoque et surtout réaffirmer la transparence de mes convictions politiques. Tous les militants et les non militants des partis politiques, les femmes et les hommes, les jeunes et les moins jeunes de la société civile qui ont pu apprécier au bout de ces longues années mon action et mes convictions veuillent bien tenir compte de ce message au cours de ces élections législatives ».

 

Le parti politique ne naitra jamais. Titus Edzoa est arrêté le 21 avril 1997, le lendemain de cette annonce fracassante. Il passera 17 ans en prison. « Je peux vous assurer quemes pensées politiques sont ce qu’elles ont été il y a 17 ans. Mais avec des ouvertures plus puissantes », affirmait Edzoa à sa sortie de prison. Aujourd’hui, Titus Edzoa a-t-il finalement fait le choix de défendre ces « pensées » là au sein du Rdpc ? Ayant clairement marqué sa volonté de rester dans le jeu politique, se positionne- t-il au sein du Rdpc pour les futures échéances même présidentielle ?

 

 

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