Syrie. Daesh ou le festin des charognards

Ria Novosti Dimanche le 01 Mars 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Outre le commerce de pétrole, de biens culturels volés et de rançons, le soi-disant Etat Islamique du Levant ou le Daesh profiterait aussi des revenus tirés de la vente d'organes des exécutés. L'information précitée a pour source les révélations de Mohamed Alhakim, représentant permanent de l'Irak au Conseil de sécurité de l'ONU.

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Morbides en soi, les crimes commis par les fanatiques leur rapporteraient également un pactole en sonnant et trébuchant. Ce qui n'est pas sans rappeler les nazis qui vendaient la peau des exécutés aux entreprises spécialisées en maroquinerie sans parler des cheveux et des prothèses dentaires en or.

 

En principe tout est possible et rien n'est nouveau ici-bas. Le même exercice écoeurant, une véritable chasse à l'homme, se déroulait en Syrie pendant la période active de la guerre qui y fait toujours rage. Il y a 2 ans, Alain Jules, journaliste indépendant, expert en relations internationales, a consenti à répondre à la question de Sputnik portant sur la réalité de ce commerce en Syrie:

 

Alain Jules. Ce qui est sûr, quand on voit ce qui se passe sur le terrain (…), quand les combattants étrangers meurent en Syrie (…), on s'aperçoit que ces gens-là n'ont pas de sépultures. Soit leurs corps devraient être incinérés — ce qui n'est pas le cas, or, il y a énormément de cadavres — soit ils devraient être enterrés, ce qui n'est pas le cas non plus. Qu'est-ce qu'on en fait alors? 

 

Je me demande! Alors il est probable qu'il y ait prélèvement d'organes et puis comme les terroristes d'Al Nosra ont démantelé beaucoup d'usines — toutes les usines dans les environs d'Alep ont été démantelées — au profit de la Turquie, pourquoi ne pas en faire autant avec les organes des Syriens tués ou blessés au profit de Téhéran? (…). Voyez-vous, comme ces gens vendent tout ce qu'ils peuvent vendre, pourquoi ne pas vendre un rein ou un poumon? Ce ne sont pas de vrais combattants, ce ne sont pas de vrais croyants. Ce sont des chasseurs de primes (…).

 

Il est également vrai qu'avant la Syrie les dépeceurs ont su s'insérer dans le contexte de la pacification de la Yougoslavie où ils pratiquaient les mêmes actes immondes. Suite à un rapport présenté par Dick Marty à la Commission Européenne ce trafic aurait été maîtrisé. En Serbie, cependant, on a atteint le paroxysme de violence avec la découpe des soldats faits prisonniers et même non-anesthésiés quand ils passaient au bistouri. Notre rédaction a mené des investigations et un fin spécialiste de la question, l'éditeur suisse Slobodan Despot, très proche des cercles politiques de son pays respectif, a mis alors le doigt sur la touche:

 

Sputnik. Existe-t-il un moyen de mettre fin à ce trafic?

Slobodan Despot. Je crois que c'est très simple: on dispose d'une enquête… On dispose des preuves… On dispose du lieu. En plus vous n'êtes pas sans savoir que le Ministère public serbe a recueilli un témoignage direct d'un des participants au trafic d'organes. Il est placé sous protection de la police serbe actuellement. Il suffirait pour le Conseil de l'Europe de diligenter une enquête européenne et non pas locale pour savoir ce qu'il en est et prendre des sanctions. Mais je doute très fort que quelqu'un ait vraiment envie de mettre fin à ce trafic. » 

 

Sputnik. En Syrie, les gens ont peur de sortir dans la rue à cause des chasseurs d'organes. Et en Serbie?

 

Slobodan Despot. Bien sûr! Les Serbes du Kosovo sont sous la menace permanente. C'est celle de se faire enlever pour le trafic d'organes ou tout simplement de se faire tuer dans la rue. C'est une région où la minorité est dans une situation totalement précaire et la preuve de la mauvaise volonté de l'Europe Occidentale l'UE ci-incluse, qu'ils ont reconnu cet Etat qui ne remplit pas les conditions élémentaires du respect des droits humains! Si les gens se font pourchasser dans la rue, si les églises sont brûlées au Kosovo, et que personne ne réagit, pourquoi réagirait-on contre le trafic d'organes?

 

Et finalement cette opinion est également partagée par un militant de la droite française, professeur de droit international Olivier Tournafond qui non seulement s'indigne du laxisme international, mais demande de strictes mesures de contrôle de ces flux d'organes:

 

Olivier Tournafond. La question de la vente d'organes de manière criminelle et illicite est prévue par le Droit Français. Le corps humaine est inaliénable et les organes ne peuvent être commercialisés que dans les cas absolument stricts: la loi sur le prélèvement d'organes, etc. Aucun organe produit de manière illicite ne peut être utilisé par voie officielle en tout cas. D'autre part, il n'y aucune possibilité de les utiliser sur le territoire européen, à mon avis! Sans compter qu'il faut quand même remettre les chiffres en perspective: il y a beaucoup d'actes de barbarie effroyables, notamment, des décapitations, des crucifixions… Mais fort heureusement, cela ne touche que quelques dizaines, voire quelques centaines de victimes par an ou à la rigueur, quelques milliers. Mais c'est très médiatisé! Cela étant dit, vous avez plus de chances de mourir en tombant d'une échelle de toit ou dans un accident de circulation que de mourir sous les coups de Daesh! Il faut quand même relativiser! Ce n'est pas des hécatombes énormes qui permettraient d'alimenter le commerce à l'échelle industrielle. 

 

Ainsi donc le danger serait un peu surestimé, mais les actes commis sont appelés à faire comprendre à tous les intéressés que l'Etat du Levant entend aller jusqu'au bout.

 

Autrement dit même si le trafic d'organes il y a, cela ne représente qu'une infime partie des atrocités commises par Daesh à titre quotidien.


Le problème nucléaire iranien, pomme de discorde entre les USA et Israël?

Le 24 février, le journal britannique The Guardian publiait des informations sur les activités nucléaires de l'Iran, basées sur les fuites des services de renseignement d'Israël et de l'Afrique du Sud. Presque simultanément, les dissidents iraniens déclaraient que Téhéran développait secrètement des armes nucléaires dans un site clandestin souterrain, malgré les négociations avec les six médiateurs internationaux. Ces derniers temps, de telles fuites ne sont pas rares — elles sont même devenues la norme. Dans ce cas précis, il faut surtout observer le moment choisi pour divulguer ces informations. 

 

Les données secrètes de l'agence de renseignement israélienne (Mossad) publiées par le journal contredisent de nombreuses déclarations du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui prétend que l'Iran serait sur le point de créer une bombe atomique. Quand en 2012, il avait prononcé à l'Onu un discours retentissant déclarant que l'Iran allait développer des armes nucléaires en moins d'un an, son propre service secret n'était pas d'accord avec lui.

 

Voici un extrait du rapport secret du Mossad de l'époque: "Bien que l'Iran ait amassé assez d'uranium enrichi à 5%, ce qui suffirait pour la production de plusieurs bombes, et en a enrichi une partie jusqu'à 20%, il apparaît qu'actuellement, Téhéran n'est pas prêt à l'enrichir davantage, jusqu'à des taux plus élevés. Une partie de cet uranium a été utilisée par l'Iran pour la production de combustible nucléaire pour son réacteur de recherche à Téhéran, donc la quantité d'uranium avec un taux d'enrichissement de 20% n'a pas augmenté". 

 

Premièrement, l'uranium doit être enrichi à 90% pour la charge nucléaire. Deuxièmement, les Iraniens ont par la suite complètement appauvri l'uranium à 20% ou l'ont transformé en combustible pour les réacteurs, en conformité avec les Accords de Genève de 2013, c'est-à-dire avec le "Plan d'action commun".

 

Tout ce qui est dit dans le rapport est tout à fait juste. Mais une question se pose: pourquoi les informations d'il y a deux ans n'ont été publiées que maintenant, fin février 2015? Très certainement parce que le 3 mars, Benyamin Netanyahou envisage prononcer un discours au Congrès américain critiquant fortement le programme nucléaire iranien et les négociations des médiateurs internationaux avec l'Iran sur le problème nucléaire. Le premier ministre israélien a promis de faire tout son possible pour empêcher la signature de l'accord à venir sur le règlement du problème nucléaire iranien. 

 

L'administration Obama, qui a mis en jeu sa propre autorité politique pour la signature d'un accord global et défini du "Groupe 5+1" (la Russie, les États-Unis, la Chine, la Grande-Bretagne, la France plus l'Allemagne) avec l'Iran, craint que l'allocution du leader israélien au Congrès puisse nuire aux négociations déjà très difficiles entre Téhéran et les Six.

 

Le Secrétaire d'État américain John Kerry a déclaré que la position du premier ministre israélien "pouvait être considérée comme incorrecte". "Israël est maintenant plus en sécurité qu'avant la signature du "Plan d'action commun", auquel, d'ailleurs, le premier ministre s'était opposé. Il avait tort". 

 

Il n'est pas exclu que les informations secrètes du Mossad et des services de renseignement de l'Afrique du Sud aient été transmises au journal The Guardian afin de neutraliser la future intervention de Netanyahou à Washington.


 

Iran: l'enrichissement d'uranium pourrait reprendre en cas de nouvelles sanctions

La réponse des partisans du premier ministre a suivi immédiatement. L'opposition iranienne, représentée par le Centre national de la résistance iranienne (CNRI), où le rôle principal est joué par l'Organisation des moudjahidines du peuple iranien, a décidé de prouver que, depuis des années, Téhéran avait trompé la communauté internationale. Les dissidents iraniens affirment que depuis 2008, la République islamique d'Iran conduit en secret des activités d'enrichissement d'uranium sur le site Lavizan-3, caché profondément sous la terre dans les banlieues nord-est de Téhéran. On y mène également des activités de recherche nucléaire et de développement au moyen de centrifugeuses perfectionnées IR-2m et IR-4. 

 

Les déclarations du CNRI ne sont pas pour l'instant confirmées. Cependant, cette organisation a clairement des sources dans la communauté nucléaire iranienne: ces dernières années, ses membres ont déjà fait plusieurs déclarations — par la suite confirmées — concernant différentes activités de Téhéran. Sans entrer dans les détails des investigations dissidentes, il faut souligner que le moment de ces déclarations n'a pas été choisi par hasard. C'est un atout de propagande, un cadeau à Netanyahou dans sa lutte contre tous les accords nucléaires possibles avec l'Iran.

 

D'autre part, l'escalade de l'activité israélienne contre les accords nucléaires est également un cadeau aux opposants du président Rohani en Iran qui, tout comme les partisans du premier ministre israélien, n'acceptent aucun accord avec les Six. Désormais, on peut s'attendre à ce que les opposants des présidents en Iran comme aux États-Unis jouent encore plus activement des cartes anti-présidentielles dans leurs jeux politiques. 

 

Sans aucun doute, le problème nucléaire iranien est devenu, avant tout, une pomme de discorde dans les relations entre deux hommes politiques — Barack Obama et Benyamin Netanyahou. En ce qui concerne les relations entre les États-Unis et Israël, les différends personnels des leaders actuels sont peu susceptibles de secouer les liens profonds et étroits entre les deux États, qui ont beaucoup d'intérêts communs dans la région et dans le monde.


Les djihadistes de l'EI lancent une nouvelle offensive

 

Tout le monde arabe a frémi il y a quelques jours en apprenant les nouveaux actes barbares des djihadistes de l'État islamique (EI), qui ont massacré 20 coptes égyptiens travaillant sous contrat en Libye, écrit jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Ces derniers mois les chefs de l'organisation terroriste, chapeautés par le calife Ibrahim, ont renforcé leur activité dans le Sinaï et au nord de l'Afrique, où ils ont créé des "unités" spéciales pour l'Algérie et la Libye. Désormais les drapeaux noirs du califat flottent dans plusieurs villes libyennes. Les combattants de l'EI ont attaqué en janvier l'hôtel Corinthia de Tripoli, tuant un Américain et un Français. Ils ont également exécuté plusieurs journalistes à Deraa à l'est du pays, occupé pour un certain temps le gisement pétrolier de Mabrouk et attaqué d'autres sites près de la ville de Syrte.

Le gouvernement libyen de Tobrouk, reconnu par la majorité de la communauté internationale, tente de mobiliser les forces pour riposter aux djihadistes de l'EI à l'aide des troupes du général Khalifa Haftar, mais ces efforts sont vain. Quant au gouvernement de Tripoli, les extrémistes de l'EI l'accusent d'apostasie bien que ce dernier ait été formé par le Congrès général national, présidé par les islamistes.

 

D'après Al-Arabiya, les unités de l'EI recrutent activement de nouveaux combattants dans les tribus du pays et tentent même d'attirer les rebelles de Misrata et les activistes de l'Aube libyenne.

 

D'après les chefs de l'organisation terroriste, les atrocités commises contre les chrétiens égyptiens doivent non seulement faire peur aux Libyens, mais aussi montrer la force des islamistes en Libye. Cela signifie donc un renforcement rapide des tendances extrémistes au Proche-Orient et en Afrique du Nord.

Il est de notoriété publique que les bombardements de l'Otan ont provoqué la scission non seulement de la Libye, mais aussi d'un autre État: le Mali. La région connaît également une mobilisation des extrémistes de Boko Haram au Nigéria, qui ont obtenu une partie des armes libyennes après la chute du régime de Kadhafi et constituent aujourd'hui une menace sérieuse pour leur pays ainsi que pour les États voisins, notamment le Tchad et le Cameroun.

 

Pour un observateur objectif, il est tout à fait évident que cette série incessante d'attentats, d'explosions et de violences constitue une réaction à la politique de l'Occident, qui veut atteindre ses objectifs sans tenir compte d'autres peuples ou même au détriment de leurs intérêts.

Cette volonté des pays occidentaux de garantir à tout prix leurs intérêts frise la folie. En essayant de détacher l'Ukraine de la Russie et de créer un conflit pénible sur le continent européen, les pays de l'UE semblent avoir oublié les horreurs des guerres du passé et la réalité de la menace imprévisible de l'extrémisme islamique.

 

Le seul moyen de répondre à ce danger est d'agir en commun, notamment en coopération étroite avec la Russie.


Syrie: l'Europe prise au piège de sa propre position

Les chefs d'Etat européens sont de plus en plus gênés en raison de la position politique qu'ils ont adoptée à l'égard de la Syrie, a déclaré mardi à Sputnik le ministre syrien de l'Information Omrane al-Zohbi.

"Les Européens sont de plus en plus gênés à cause de leur position politique, non pas parce qu'ils reconnaissant leur erreur, mais parce qu'ils craignent pour leur propre sécurité après ce qui est arrivé récemment à un journal français", a estimé le ministre.

 

Et de rappeler que dès le début de la crise syrienne, Damas avait mis en garde contre une telle évolution, compte tenu de l'approche adoptée par l'Occident.

La rédaction de l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo a été attaquée à l'arme automatique le 7 janvier dernier. Douze personnes, dont huit journalistes et deux policiers, ont été tuées dans l'attaque, et onze personnes ont été blessées, dont quatre grièvement.

 

 

 

 

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