Né à l’issue d’une marche historique le 26 mai 1990 à Bamenda dans le sang des martyrs, le Social democratic front (Sdf), qui fête ses 25 ans ce mardi 26 mai 2015, est au cœur de plusieurs grands moments de la vie politique camerounaise. Son parcours a été jalonné de nombreuses embûches.

ADS

 

 

 

Ayant émergé le 26 mai 1990 à Bamenda lors d’une marche réprimée dans le sang des martyrs, le Social democratic Front (Sdf) a su se frayer son chemin dans une période de tension politique et se hisser jusqu’à ce jour comme le principal parti d’une opposition essoufflée et désemparée face à la difficulté de parvenir à une alternance pacifique. Le Sdf est l’un des tous premiers partis politiques à être légalisés à la faveur de la promulgation la loi n°90/056 du 19 décembre 1990 relative aux partis politiques. Si la Démocratie intégrale du Cameroun (Dic) de feu Gustave Essaka est officiellement le premier parti politique à être légalisé – avec comme date de création le 12 février 1991 - , le Social democratic Front (Sdf), qui partage la date officielle de création le 1 er mars 1991 avec l’Union des forces démocratiques du Cameroun (Ufdc) de Victorin Hameni Mbieleu et le Parti républicain du peuple camerounais (Prpc) d’André Ateba Ngoa, est en réalité le parti qui aura, dès le 26 mai 1990 à Bamenda, pris date avec l’histoire.

 

Le Sdf a survécu aux manœuvres de déstabilisation

 

Le Sdf a marqué durablement la vie sociopolitique du Cameroun. Ce n’est pas hasard que le Chairman du Social democratic Front (Sdf) John Fru Ndi a été récemment invité à Los Angeles, aux Etats-Unis où il a reçu un prix. Un prestigieux prix décerné par une Ong américaine pour sa contribution à la paix au Cameroun dans la période qui va de 1990 à 2015: «Je dédie ce prix au peuple camerounais qui a participé au combat pour la liberté et la démocratie dans notre pays (…) C’est un prix d’encouragement pour le combat mené pour la démocratie au Cameroun. Nous allons poursuivre cette lutte pour avoir des élections libres, transparentes et démocratiques. Ce prix est aussi adressé aux leaders africains. Je pense à Nelson Mandela. Ainsi qu’au président nigérian Goodluck Jonathan et au président élu nigérian Muhammadou Buhari. Ils ont montré l’exemple à suivre lors d’une élection démocratique et transparente qui a débouché sur l’alternance», avait déclaré John Fru Ndi.

En ce qui concerne le célèbre article 8, alinéa 2 des statuts du Sdf, article relatif à la perte de la qualité de membre et à l’origine d’une véritable hémorragie des cadres de ce parti depuis sa création, le Chairman du Sdf a été suffisamment clair lors de la conférence de presse qu’il avait donnée à Douala lors de son retour des Etats-Unis : «Le parti n’exclut personne. Ce sont des personnes qui s’auto-excluent du Sdf par leurs actes ou par leur comportement. Si quelqu’un se comporte de manière à se trouver en marge du parti, il s’auto-exclut pour activités antiparti. Le Sdf est un parti bien structuré. Un parti organisé et discipliné. La discipline est une valeur au sein du parti. Nous ne croyons pas à l’anarchie», avait ajouté Ni John Fru Ndi. Convaincu que cet article a permis au Sdf de survivre aux manœuvres de déstabilisation et de division.

 

Pas de problème de leadership avec les jeunes

 

Le 25ème anniversaire du Sdf est une occasion de faire un bilan critique, de tirer les leçons des manquements, des lacunes et autres faiblesses aussi bien dans la gestion interne du parti que dans la qualité des rapports du Sdf avec les autres partis de l’opposition qui lui reprochent son attitudes condescendante et sa nouvelle proximité avec le Rdpc de Paul Biya qui frise la connivence ou une sorte de complicité politique à peine voilée. Lors des sénatoriales du 14 avril 2013, le mot d’ordre du Rdpc à l’Ouest du pays était de voter la liste Sdf. Au détriment de la liste que présentait l’Union démocratique du Cameroun (Udc) d’Adamou Ndam Njoya. Cela n’a pas été bien perçu dans l’opposition. Le Sdf doit aussi envisager des perspectives pour les 25 prochaines années. A commencer par les échéances électorales de 2018. Ni John Fru Ndi, que certains observateurs souhaitent voir jouer le rôle de

président d’honneur du Sdf, avait tenu récemment lever l’équivoque sur la place des jeunes au sein du Sdf et sur le renouvellement des cadres dirigeants.

 

John Fru Ndi dit n’avoir pas de problème de leadership avec les jeunes du parti : «Je n’ai aucun problème avec les jeunes du parti. J’ai des jeunes députés à l’Assemblée nationale et des jeunes sénateurs et sénatrices au Sénat. Ils vont acquérir de l’expérience au sein de ces augustes institutions. Le président du groupe parlementaire Sdf au Sénat Jean Tsomelou est un jeune que j’ai vu évoluer, que j’encourage parce qu’il a fait ses preuves sur le terrain», avait souligné John Fru Ndi qui a gardé des fortes convictions pour un Cameroun uni, stable, juste et démocratique : «J’aurai pu rejoindre le Southern Cameroons national Council (Scnc) qui prône ouvertement la sécession. Je pouvais aussi former un gouvernement parallèle ou faire la guerre après que ma victoire à l’élection présidentielle de 1992 a été volée. Je ne l’ai pas fait parce j’aime mon pays. Je ne l’ai pas fait pour préserver la paix au pays dans une sous-région plongée dans de crises politiques, des conflits interethniques, des guerres et autres conflits interminables», avait-il conclu.

 

 

ADS

 

Lire aussi : Ce que pense Maurice Kamto du tribalisme au Cameroun
Lire aussi : Abdouraman Hamadou Babba : «Le Président du Conseil constitutionnel, est obligé d'expliquer pourquoi le Président de la République veut prolonger le mandat des députés»
Lire aussi : L’honorable Nourane Fotsing appelle à la libération de Bibou Nissack le porte parole de Maurice Kamto