Cameroun - USA. Droits de l’Homme : Le Cameroun vu par les Etats-Unis

Georges Alain Boyomo | Mutations Mardi le 07 Juillet 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Dans son rapport 2014, le département d’Etat américain peint le pays en noir.

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Médiocre. Cette mention pourrait être attribuée au Cameroun au terme de la lecture du rapport 2014 des Etats-Unis sur la situation des droits de l’Homme dans ce pays. De nombreux manquements relevés dans le précédent rapport (2013) ont stagné à défaut de s’aggraver.

D’après les Etats-Unis, les problèmes de droits de l’Homme les plus importants sont relatifs aux abus et tortures exercés par les forces de sécurité, notamment à l’égard des détenus et prisonniers, au manque de célérité et d’équité dans les procès publics et aux mauvaises conditions carcérales.

Les autres  « grandes violations des droits humains » recensées par le département d’Etat américain relèvent des arrestations et détentions arbitraires et la violation de la vie privée. Le rapport indique que le gouvernement camerounais a « harcelé » des journalistes, a restreint la liberté d’expression, la liberté de presse et entravé la liberté de mouvement. Les cas du journaliste Yannick Kenne (La Nouvelle Expression)- « tabassé par la police » dans l’exercice de ses fonctions, et Félix Ebole Bola (Mutations), Rodrigue Tongue (ancien du Messager) et Baba Wame (enseignant à l’Esstic), placés sous surveillance judiciaire pour « non dénonciation », sont cités.

Le même gouvernement « a intensifié les mesures de sécurité en réponse à des attaques répétées de Boko Haram, conduisant à des violations des droits de l’Homme, y compris les arrestations arbitraires ». S’agissant des « disparitions », le cas Guerandi Mbara est évoqué. « Le gouvernement n’a pas répondu aux allégations » y relatives, note le rapport. L’oncle Sam ajoute que « la traite des personnes et la discrimination contre les membres de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre (Lgbt) sont préoccupantes ».

Marafa Hamidou Yaya

Au sujet de la corruption, les Etats-Unis observent qu’elle est « omniprésente à tous les niveaux du gouvernement » camerounais. « La corruption de la justice est également un problème. Selon des rapports de presse, les autorités judiciaires ont accepté des paiements illicites des familles des détenus, en échange d’une réduction de peine ou la libération pure et simple de leurs parents. Les juges ont souvent arrêté ou retardé des procédures judiciaires sous la pression du gouvernement. Beaucoup de puissants intérêts politiques ou commerciaux ont eu une quasi-immunité contre les poursuites, et les cas politiquement sensibles ont été parfois réglés par la corruption », apprend-on. Les autorités camerounaises ont abusé des dispositions de la loi (code pénal) concernant la diffamation « pour empêcher les journalistes d’exposer la corruption et les comportements abusifs», relèvent les Etats-Unis.

Au chapitre consacré aux « prisonniers et détenus politiques », le rapport souligne que le nombre officiel de prisonniers politiques n’est pas rendu public. Comme en 2012 et 2013, les Américains estiment que «l’ancien ministre d’Etat en charge de l’Administration territoriale, Marafa Hamidou Yaya, condamné en 2012 sur des accusations de corruption à 25 ans de prison, sans preuves tangibles, au cours d’un procès, est resté en détention. Au cours de l’année [2014], le gouvernement a refusé de délivrer l’autorisation nécessaire pour permettre aux Ong d’avoir un accès régulier au prisonnier ».

Enfin, les Etats-Unis maintiennent que l’élection de Paul Biya, en octobre 2011, a été entachée d’irrégularités. Même si les observateurs sont d’avis que celles-ci n’ont pas eu « d’impact significatif » sur l’issue de cette consultation électorale.

 

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