Cameroun - Corruption. Tronçon Mbéré-Ngaoundéré : Les 43 milliards à problème

Mutations Vendredi le 10 Juillet 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le ministre des Travaux publics refuse de réceptionner cette route, estimant qu’elle est mal exécutée alors que l’entreprise en charge s’oppose à une reprise des travaux.

ADS



Le projet de construction du lot numéro 2, long de 86 km,  situé dans la région de l’Adamaoua, notamment Mbéré-Meiganga divise l’Etat du Cameroun et le groupement d’entreprise Andraded /Zagope. Tout commence le 20 mars 2010, lorsque l’ancien gouverneur de la région de l’Adamaoua, Enow Abraham’s Egbe, effectue le déplacement pour le village Dibi à 32 km de Ngaoundéré, pour présider la cérémonie officielle de la pose de la première pierre du bitumage du tronçon Mbéré-Ngaoundéré, en lieu et en place de l’ancien Mintp, Bernard Messengue Avom, bloqué à Yaoundé pour des raisons liées à la météo.  Cette cérémonie rituelle enclenchait le début des travaux qui devraient être réceptionnés 24 mois plus tard. Ainsi pour la réhabilitation de ce tronçon situé sur le corridor national, le projet avait été financé conjointement par la Banque mondiale et l’Etat du Cameroun à hauteur de 43 milliards Fcfa environ. Soit 41, 5 milliards pour les travaux et 1,3 pour la surveillance et le contrôle des travaux.

 

Dans les travaux d’aménagement et de  revêtement, on peut citer entre autres,  la réalisation de 7 ouvrages d’art,  de 540 000 m2 de revêtement en enduit superficiel et 611 000 m2 de béton bitumeux. Selon l’ancien Mintp,  l’Etat camerounais  voulait  ainsi mener une politique soutenue de maintien du réseau routier à un niveau de service acceptable, à travers la réalisation de nouveaux investissements programmés dans le cadre du Plan directeur routier et la conduite de programmes annuels.

Discorde   

Alors que la mise en circulation définitive des trois lots situés dans la région de l’Est et celle de l’Adamaoua devrait intervenir vers le dernier trimestre 2012, une relation conflictuelle occupe le devant de la scène. Le Mintp Patrice Amba Salla refuse de réceptionner  les travaux, car, semble t-il, les clauses contractuelles n’auraient pas été respectées. Le 23 octobre 2014, lors de la tenue à Ngaoundal, de la réunion de coordination administrative et technique et de coordination de maintien de l’ordre, le délégué régional Mintp de l’Adamaoua, Jean Marie Mpoam Ngoembang  a fait un exposé spectaculaire devant le public, mettant à nue l’incompétence du groupement d’entreprises. « Après analyse, il ressort que des dégradations sont apparues sur la chaussée ; c’est ce qu’on devrait observer après l’utilisation d’une route pour un minima de 10 à 15 ans. En conclusion, le groupement d’entreprises a un personnel incompétent, une qualité de matériel et des intrants (bitume, gravier), non conforme. 70% des travaux ont été mal exécutés, il faut la reprise des couches de roulement et la couche de base ponctuellement », indiquait-il.  

Le gouverneur de la région de l’Adamaoua,  en colère, avait décidé de prendre personnellement le dossier en main. « Quoi qu’il arrive, l’entreprise doit absolument reprendre le chantier, sans condition  », avait-il martelé. Dix mois après ces assises régionales, aucune pioche, ni une pelle n’est visible sur le chantier, l’entreprise aurait déserté. «  Cette entreprise ne peut ne pas remplir ses obligations, sinon elle va perdre les 8 milliards qui lui restent à prendre, ensuite elle va sortir du système international des marchés publics », confie un ingénieur d’Etat proche du dossier. Pour l’heure, près de 36 milliards ont été enterrés pour la réhabilitation de cette route estimée mal exécutée d’après les ingénieurs.

Esaie Meidogo Shakur (Cp)  

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS