Cameroun - Emploi. Offres d’emploi et formations:Les jeunes à la merci des arnaques

Inès Ntsama | Le Jour Dimanche le 12 Juillet 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
De nombreux postulants se font piéger par les propositions affichées à tous les coins de rue.Après un an au chômage, Laura, 28 ans, est désespérément à la recherche d’une expérience professionnelle. Licenciée en droit public de l’Université de Yaoundé 2 à Soa, elle n’a reçu aucune formation lors de son cursus.

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Son diplôme n’est pas un diplôme professionnel et elle n’a jamais été confrontée au monde de l’emploi. Alors, c’est à corps perdu que l’ancienne étudiante se jette dans la recherche d’un stage de vacances. Pour elle, une proposition sera la bienvenue ; elle lui permettra d’avoir une expérience professionnelle, et à se préparer à mieux affronter le monde de l’emploi.

Il y a près d’un mois, en parcourant les appels d’offres affichés sur les murs et poteaux de son quartier, Laura relève un numéro de téléphone. L’affiche disait : « recherche de stagiaires, urgent ! » Au bas de l’affiche deux contacts téléphoniques sont inscrits. Le postulant doit voir une certaine madame Noah. C’est convaincu d’être tombée sur une réelle opportunité que Laura contacte les numéros de l’affiche. Son interlocuteur lui donne rendez-vous dans un immeuble du centre-ville de Yaoundé. Une fois au lieu du rendez-vous, ce n’est pas une femme que Laura va rencontrer, mais deux hommes qui lui proposent de travailler pour une firme venue de l’étranger, qui fait dans la vente de matériel informatique.

Seul hic, la société n’a aucun siège social, ne fournit aucune garantie à ses employés, aucun contrat de travail. En retour, les responsables de la société exigent de leurs recrues qu’elles réalisent  au moins 10 ventes par jour.

Jusque-là, rien n’alarme la jeune fille. Ses deux recruteurs lui demandent de déposer un dossier au plus vite, composé d’une copie conforme de son diplôme le plus élevé, d’une copie de son acte de naissance, d’une lettre de motivation et des frais d’ouverture d’un dossier s’élevant à 10.000Fcfa.

Deux jours après, Laura parcoure les rues de la ville pour proposer aux passants et dans les entreprises des gadgets internet. « La véritable difficulté qu’on avait c’est que les employeurs ne donnaient même aucun échantillon pour que les potentiels clients puissent voir ce qu’ils vont acheter. Et n’ayant aucun badge, rien ne prouvait que je représentais réellement cette société », explique la licenciée.

Au bout d’une semaine, les employeurs exigent plus de résultat. Le salaire fixé à la base à 25.000 F.Cfa, additionné à 20°/° des ventes mensuelles est revu au rabais parce que la commerciale n’a enregistré que deux commandes.

Au bout des trois semaines, les tâches s’accumulent et les heures de travail s’allongent. De six heures par jour, on passe à huit heures du lundi au samedi. Sans compter les appels des patrons à toute heure pour l’envoyer chez des potentiels clients. Epuisée par les horaires qui lui sont imposées, Laura dépose sa démission, en exigeant une rémunération poutous les efforts qu’elle a fournis durant tout ce temps. Ce qu’elle n’a jamais reçu. Au jour d’aujourd’hui, la diplômée de Soa ne regarde plus les affiches d’offre d’emploi ou de stage de vacances dans la rue.

Elle a préféré reprendre ses recherches en frappant à la porte de toutes les sociétés de la place, ou dans les études d’avocats de Yaoundé. En approchant ladite société, un rendez-vous est donné au reporter du Jour. Une fois sur les lieux, c’est face à un bâtiment délabré, sans aucune enseigne et des branchements électriques obsolètes que l’on se retrouve. La dame qui sert de réceptionniste à chaque appel n’est absente lors de l’entretien. Et, les deux messieurs responsables de la boite font preuve de désinvolture à la moindre question concernant leur activité. Ils répondent aux interrogations d’un ton sec : « ici c’est nous qui posons les questions, si vous n’êtes pas intéressés par notre proposition, la porte est grande ouverte ».

Des expériences comme celle de Laura n’empêchent pas des jeunes et même des adultes de sauter sur la première occasion lorsque de proposition d’emploi dans la rue. Les placardes d’offres d’emploi envahissent de plus en plus les ruelles. Et, « la conjoncture économique actuelle aidant, les arnaqueurs derrière ce système continuent de faire des victimes », comme s’en désole Laura.
 

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