Cameroun - Corruption. Ministère des Affaires sociales: comment Bakang Mbock et son époux vidaient les caisses

Michel Tafou | La Météo Vendredi le 09 Octobre 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
On pointe pêle-mêle parmi les griefs formulés contre l’ex-ministre des Affaires sociales, le scandale des marchés de fourniture du matériel de bureau de 100 centres sociaux, en passant par les marchés des centres de rééducation.

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Après avoir été éjecté du gouvernement le 2 octobre dernier, les prisons ne devraient pas tarder à s’ouvrir pour Catherine Bakang Mbock. Dans le collimateur du Contrôle supérieur de l’État (Consupe) depuis des mois, l’ancienne ministre des Affaires sociales (Minas) était présentée comme une prisonnière en sursis. En effet, il n’y a pas longtemps, les médias relevaient le passage d’une mission du Consupe conduite par l’inspecteur d’État Ndzié Ndzié, pour éplucher un certain nombre de dossiers parmi lesquels le projet Ppte, intitulé : « Efficience et efficacité des services sociaux de base en faveur des populations camerounaises vivant en dessous du seuil de pauvreté». Un projet qui avait, en son temps, fait l’objet de dénonciations d’un collectif d’assistants sociaux à travers un mémorandum adressé au président de la Commission nationale anti-corruption (Conac). Le collectif ajoute en précisant que la Minas ne s’était pas encombrée de précautions pour torpiller d’autres projets
d’envergure à l’instar du projet « enfants de la rue », ou encore celui dénommé Sigipes (Système informatique de gestion intégrée des personnels de l’État et de la solde).
Dans le cas particulier du projet Sigipes, le mémorandum du collectif relève que malgré les 40 millions de Fcfa débloqués pour la cause, le matériel informatique est quasi inexistant. Plus loin, il fustige le fait que la grande partie des dossiers d’avancement ou de reclassement du personnel et plus précisément, ceux des inspecteurs et inspecteurs principaux, sont bloqués dans les tiroirs au ministère. Pire, il parle de l’attribution des subventions aux œuvres sociales privées et associations fictives, sans le moindre avis techniques des délégués régionaux et départementaux.

Prête-nom
Côté passation des marchés publics, Catherine Bakang Mbock n’était pas loin d’être une experte en pirouettes. Le mémo des assistants sociaux évoque par exemple comme elle aurait réussi, on ne sait trop comment, à servir sur un plateau d’or, plusieurs marchés, sans aucun appel d’offres concurrentiel, à son époux. Le collectif d’assistants sociaux décrit à grand trait comment M. Raymond Bakang Mbock (du nom de son époux), a reçu à travers son établissement, sous prête-nom, le marché de fourniture du matériel de bureau de 100 centres sociaux, s’élevant à plus de 100 millions de Fcfa. Il en est de même des marchés des centres de rééducation à l‘instar de l’Ice de Bétamba, Borstal Institute of Buea et le Cao de Douala, tous obtenus toujours par M. Bakang Mbock, à travers des sociétés satellites, à hauteur de 900 millions Fcfa. et le mémo ne s’arrête pas là. À en croire, le collectif des assistants sociaux, Catherine Bakang Mbock aurait également gratifié son époux du marché Iadm, projet Ppte d’un montant de 51 millions Fcfa au Borstal Institute of Buea, au courant du mois de mai 2008.
Quant à la rubrique baptisée « enfants de la rue », la Minas aurait été sans pitié. Selon le mémorandum des assistants sociaux, sur les plus de 3 milliards Fcfa octroyés dans cette rubrique, on peine à voir les résultats sur le terrain. N’allez surtout pas provoquer les confidences du coordonnateur de cette rubrique, Luc Bayomock, vous en rentrerez bredouille ! Ainsi caricaturés, ces quelques clichés des griefs portés à l’attention de la Conac démontrent à suffire comment Catherine Bakang Mbock avait réussi à surpasser les hommes du gouvernement Yang, en idées très blâmables.

 

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