Mali. Mali: excédés par la guerre dans le nord, des soldats se révoltent à Bamako

AFP Mercredi le 21 Mars 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
BAMAKO (AFP) - (AFP) - Des dizaines de militaires maliens se disant excédés par le manque de moyens pour combattre la rébellion touareg et les groupes armés dans le nord de leur pays, ont manifesté mercredi en tirant en l'air à Bamako où ils ont investi le siège de la radio-télévision publique.

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"Nous en avons marre de la situation dans le nord" du pays, en proie à une rébellion touareg et aux activités de groupes islamistes radicaux, a affirmé à l'AFP l'un de ces militaires qui étaient plusieurs dizaines dans les rues, tirant en l'air et semant la panique parmi la population.

Les militaires qui ont investi l'Office de la radio-télévision du Mali (ORTM, public) qu'ils occupaient toujours dans la soirée, sont des jeunes agissant à visage découvert. Ils ont tiré en l'air dans le siège de l'ORTM et en fait sortir le personnel. Télévision et radio n'émettent plus depuis cette occupation.

Des soldats parachutistes d'élite, les "Bérets rouges" loyaux au président malien Amadou Toumani Touré, surveillaient plusieurs bâtiments officiels, dont le siège de l'ORTM, l'Assemblée nationale et le Trésor public.

Le président Touré se trouvait toujours dans son palais de Koulouba et pourrait y prononcer une allocution dans la soirée, selon un de ses conseillers.

Une vie normale reprenait progressivement dans plusieurs quartiers de la capitale malienne.

La mutinerie avait débuté quelques heures plus tôt dans un camp militaire de Kati, ville-garnison à quinze kilomètres de Bamako, où des soldats avaient manifesté en tirant en l'air afin de réclamer un armement adapté pour combattre dans le nord.

Présidentielle programmée

"Nous voulons des munitions pour aller combattre les rebelles touareg, trop c'est trop", a déclaré un caporal du camp, sous couvert de l'anonymat. Il a affirmé que les soldats ne voulaient pas "le départ du président", un ancien militaire lui-même, "mais il faut qu'il règle les choses".

La France, ex-puissance coloniale, a appelé "au respect de l'ordre constitutionnel" et condamné "tout recours à la violence".


Début février, des femmes et proches de soldats avaient manifesté dans plusieurs villes maliennes, dont Bamako, pour dénoncer le silence sur la situation de ces soldats et la "mollesse du pouvoir" face aux rebelles touareg.

Certaines de ces manifestations avaient tourné à la violence et des propriétés appartenant à des Touareg saccagées. Les manifestants s'en étaient également pris aux biens d'autres communautés à la peau claire, comme les Arabes du Mali ou des Mauritaniens installés dans le pays.

Le président Touré avait réussi à calmer l'ardeur des femmes de soldats en prenant en compte leurs demandes, en particulier qu'elles puissent avoir des nouvelles de leurs maris au front.

Le Mali est confronté depuis le 17 janvier à des attaques du Mouvement nationale pour la libération de l'Azawad (MNLA) et d'autres rebelles touareg, dont des hommes lourdement armés qui avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi, qui ont pris plusieurs villes du nord du pays.

Un mouvement islamiste armé touareg, Ançar Dine (Défenseur de l'islam) qui veut imposer la charia (loi islamique) au Mali par la lutte armée, a affirmé contrôler trois villes dans le nord-est du pays, près de la frontière algérienne: Tinzawaten, Tessalit, Aguelhok.

Dans une vidéo diffusée le 13 mars, Ançar Dine avait montré des images de soldats maliens morts à Aguelhok, ainsi qu'une trentaine d'autres faits prisonniers.

Le gouvernement malien a en outre accusé Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a des bases dans le nord du Mali d'où elle opère dans plusieurs pays du Sahel, de combattre avec le MNLA. Aqmi retient en otages treize Occidentaux, dont six Français.

Aqmi a été en particulier accusée d'avoir exécuté sommairement près d'une centaine de soldats maliens à Agulhok.

Le premier tour de l'élection présidentielle, à laquelle le président Touré qui a épuisé ses deux mandats de cinq ans ne se représente pas, est en théorie prévu le 29 avril au Mali, couplé à un referendum constitutionnel.

Mais des observateurs s'interrogent sur la tenue d'un tel scrutin alors que la moitié du territoire du pays est en proie à un conflit armé.

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