Cameroun - Energie. Prix des carburants, un soutien très lourd

BADJANG ba NKEN | Cameroon-Tribune Jeudi le 19 Juillet 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Jugée utile, voire indispensable durant de longues années, la subvention des prix des carburants à la pompe apparaît au fil des ans insoutenable pour le budget de l’Etat.

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Parmi les produits les plus consommés au Cameroun, tant par les ménages, l’administration que les industries, figurent en bonne place les carburants. Le gasoil, le super et le pétrole lampant sont utilisés notamment dans les transports, l’industrie, l’agriculture, l’éclairage–aussi bien en zone rurale qu’en zone urbaine. En raison de la grande fluctuation des prix du brent (pétrole brut) sur le marché international et du coût élevé des prix de revient des carburants à la pompe, le gouvernement a décidé dès 1986 de subventionner ces produits au titre du soutien à la lutte contre la vie chère. En décidant de bloquer les prix des carburants à la pompe, les plus hautes autorités de l’Etat voulaient préserver le pouvoir d’achat des couches les plus défavorisées, la marge de la population la plus importante.

Les dépenses au titre du soutien à la consommation des carburants sont évaluées à 1089 milliards pour la période allant de 2008 à 2012. En 2011, ces dépenses étaient de 323 milliards, les projections les fixent à au moins 400 milliards en 2012. Lorsqu’on sait que le budget de l’Etat pour l’exercice en cours s’élève à 2800 milliards de FCFA, on ne peut s’empêcher de se poser des questions sur la soutenabilité des payements de la subvention des carburants à la pompe qui prend des proportions de plus en plus importantes. Surtout qu’on se rend compte, au fil des ans que l’efficacité de la mesure n’est plus avérée.

En effet, une enquête menée il y a quelque années par l’Institut National de la Statistique et dénommée Enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM) révèle que « quel que soit le produit pétrolier considéré, les prix subventionnés à la pompe bénéficient plus aux ménages à haut revenu qu’aux ménages à faible revenu. » Ce qui suggère que « les subventions implicites ou explicites au prix domestiques des produits pétroliers sont des mécanismes peu efficaces, comparés aux subvention ciblées pour protéger les ménages pauvres. » Dans le même sens, une étude publiée en juillet 2007 par David Coady et Moataz El Said du Département Afrique du FMI sur les effets budgétaires et distributifs des différentes politiques de tarification des combustibles laisse apparaître qu’en 2003 et 2004, « les ménages le plus pauvres ont reçu moins de 1% des subventions à l’essence. » Sur la base de ces deux études apparaît une inégalité dans l’accès aux subventions sur les carburants à la pompe.

A l’heure où l’Etat a besoin de financements pour réaliser les Grandes réalisations, peut-il continuer à emprunter à des taux d’intérêts parfois exorbitants des fonds qu’il peut trouver sur place,en procédant simplement à des réajustements dans l’affectation des enveloppes ? Il convient d’ y méditer sérieusement quand on sait que les 400 milliards de subventions pour l’achat des carburants à la pompe en 2012 pouvaient financer la construction du barrage de Lom Pangar, ainsi que plusieurs écoles et hôpitaux.

En attendant l’aboutissement du débat en cours, il apparaît important d’encourager la réorientation de l’affection des ressources budgétaires vers des projets visant la réduction de la pauvreté et plus tard le développement par le truchement de l’investissement.

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