Cameroun - Politique. Mouvement d’humeur à Douala: La gendarmerie disperse une manifestation dans le canton Bassa

Etame Kouoh | Le Messager Lundi le 12 Novembre 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Plus de trois cent natifs de cette communauté ont été interdits de manifester pour revendiquer la paternité des mille hectares attribués (abusivement?) à un particulier par la Cour suprême, vendredi 9 novembre 2012.

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Plus de trois cent natifs de cette communauté ont été interdits de manifester pour revendiquer la paternité des mille hectares attribués (abusivement?) à un particulier par la Cour suprême, vendredi 9 novembre 2012.

C’est dans une ambiance chaude caractérisée par une revendication populaire que les populations des villages Ngombè, Ngoma et Lendi ont été stoppées dans leur élan vendredi 9 novembre 2012 entre les villages Logbessou et Ngoma. Ces dernières qui après des menaces de manifestations publiques (pacifiques) avec cerise sur le gâteau des correspondances adressées au sous-préfet de Douala Vè sont descendues dans la rue pour dire non au verdict de la Chambre administrative de la Cour suprême rendu le 24 octobre 2012. Lequel par la décision de Clément Atangana, attribue mille hectares à Benjamin Matip, ex-magistrat alors «qu’il n’est pas natif de ces villages. Personne ne le connait chez nous. Qu’il nous dise comment il a fait pour entrer en possession de toutes ces terres qui par hasard traversent des cours d’eau de trois villages», dit Frédéric Nguéma Ndamè, un natif de Lendi.

Interdits de manifester sur le tronçon Logbessou-Ngoma par le commandant de la brigade de Pk 14, ces populations ont été conviées à une discussion par le commandant de la compagnie de Ndog-bong. «Le commandant voulait seulement les trois chefs qui étaient là avec nous mais c’est tout le monde qui est parti à Ndogbong pour encadrer nos chefs. Nous avons expliqué au commandant ce que nous entendons faire. Il a dit qu’il a des informations selon lesquelles nous voulons incendier la maison de Matip. Pourtant nous faisons une marche pacifique pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur cette injustice».

A l’état-major de la compagnie de Ndogbong, cette censure s’explique par la non-conformité avec la loi. «Il n’y a pas eu de déclaration de manifestation. C’est la raison pour laquelle nous avons interdit cette marche. Mais personne n’a été retenu ici. On s’est contenté de disperser la foule pour ne pas causer un trouble à l’ordre public», dit un maréchal des logis. Après négociations entre les pandores et les contestations, l’interdiction a finalement été levée par le commandant de brigade qui a autorisé la procession. «Nous avons fait des rites sur ce site, demandé aux ancêtres de ne pas nous laisser tomber car nous nous battons pas pour nous, mais pour la postérité», dit Honoré Ngompé, natif de Lendi. A la chefferie du canton Bassa sise à Ndog-bong, un notable critique cette démarche. «Le désordre ne paie pas. Les Bassa ont un chef digne et respecté en la personne de sa Majesté Mbodi. C’est un éminent juriste qui peut servir de conseil et de tuteur à ses sujets. Tant pis pour eux s’ils l’ont ignoré mais à l’avenir les chefs de 3è degré doivent se rapprocher de leur hiérarchie pour trouver ensemble des solutions». En attendant, ces populations comptent saisir la chambre plénière de la Cour suprême pour arbitrage en dernier ressort.

Etame Kouoh


Réaction

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Qu’est-ce qui explique la procession effectuée par les collectivités dans le rayon du site objet des 1000 hectares litigieux de Benjamin Matip?

Le juge Clément Atangana, président de la Chambre administrative ne pouvait pas ignorer qu’en rendant sa décision scandaleuse du 24 octobre 2012, il décrétait l’état à trouble de l’ordre public dans la zone objet des 1000 hectares. Comme le déclarait Martin Luther King «une injustice commise quelque part est une menace pour la Justice dans le monde entier».

Les originaires de ces collectivités encouragés par tous les compatriotes de cette localité sont mobilisés même au prix de leur vie à défendre l’état de déshonneur dans lequel la décision sans commune mesure de M. Atangana les a mis. A travers cette procession, nous voulons rendre compte à nos ancêtres de l’évolution de l’affaire et passer un message à l’opinion que ces terres de nos ancêtre restent et demeurent les nôtres malgré les faux titres fonciers détenus par Matip. M. Atangana Clément a voulu valider le 24 Octobre dernier malgré les fortes irrégularités relevées par le Mindaf. Notre démarche avait également pour but de soutenir le moral de nos populations face à cette épreuve. C’est pour cette raison que lors de cette procession nous avons tenu à placer à certains endroits du site les pancartes annonçant l’interdiction à quiconque : géomètres, démarcheur, lotisseurs, propriétaire, des engins, futurs acquéreurs de terrain que toute introduction à ce site sera considérée comme une provocation.


La violence est-elle la seule issue possible ?

Nous ne prônons pas la violence. Cette procession, malgré les provocations de M. Matip en témoigne mais, nous ne saurons garantir la maîtrise totale de la situation vu le niveau de frustration atteint par nos populations. Par ailleurs les diligences appropriées ont été faites à plusieurs niveaux de la hiérarchie de notre pays. En un mot le scandale créé par le juge Clément Atangana au lieu de nous paralyser a plutôt dynamisé nos énergies à défendre notre honneur même jusqu'à la mort. Nous remercions déjà toutes les personnes de près ou de loin qui prennent faits et causes pour nous. Ce verdict dépasse mon entendement car comment peut-on concevoir qu’un seul individu qui n’est natif d’aucun des villages Lendi, Ngoma et Ngombé soit propriétaire de mille hectares de terres. C’est du jamais vu au Cameroun. Est-ce que le juge Clément Atangana peut accepter qu’une pareille chose se passe chez lui ? Nous allons continuer à nous battre avec des moyens légaux afin que nous enfants puissent jouir d ces terres ancestrales.

Entretien avec Etame Kouoh 

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