Cameroun - Politique. Et si en 2013 on assistait à un remake de février 2008

Yvana Claire Owona | Germinal Lundi le 14 Janvier 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Si rien n'est fait, en 2013 les Camerounais assisteront à un remake des émeutes de février 2008. Alerte!

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Du 25 au 29 février 2008, le Cameroun a été le théâtre de violentes manifestations sociales que les observateurs nationaux et internationaux ont tôt fait d'appeler «les émeutes de la faim». A la différence d'autres pays africains qui ont connu le même type d'évènements (Sénégal, Côte d'Ivoire, Burkina-Faso...), c'est un facteur politique le projet de modification de la constitution, perçu comme une perspective de prolongement de la mauvaise gouvernance du régime de Paul Biya qui, conjugué avec la hausse des prix des carburants et des denrées alimentaires, a servi de déclencheur au soulèvement populaire.

On se souvient qu’à la suite de l’appel de grève des principaux syndicats de transporteurs contre la hausse du prix du carburant, les populations, notamment les jeunes avaient pris d'assaut les rues des principales villes de cinq provinces du sud Cameroun les provinces du Sud-Ouest, Nord-Ouest, Ouest, Centre et Littoral avec des revendications socio-économiques, civiques et politiques. Face à l'ampleur du mouvement social, les forces de sécurité (policiers, gendarmes et militaires) ont été déployées en nombre sur le terrain, avec des moyens souvent disproportionnels pour contenir des populations aux mains nues. Dans ce contexte, les forces de sécurités se sont livrées à une répression sanglante de la population et ont commis de graves violations des droits de l'Homme, causant la mort d'au moins 139 personnes.

Près de six ans après ce soulèvement populaire d'une rare violence, les problèmes sociaux des Camerounais sont restés les mêmes. «Que s'est-il donc passé pour qu’un tel soulèvement ait lieu en février 2008 alors que les populations connaissaient déjà auparavant les affres d'une paupérisation spectaculaire et la reconduction inéluctable du régime porté par Paul Biya? C'est une combinaison aléatoire de facteurs qui expliquent que le feu qui couvait depuis une décennie ait propulsé le couvercle qui recouvrait les frustrations au-devant de la scène nationale et internationale. Jusque-là, l'augmentation croissante du coût de la vie donnait déjà lieu à une couverture régulière de la part de la presse camerounaise. Et le prix du carburant et des denrées de première nécessité en particulier mettait déjà la majorité des ménages face à des équations insolubles dans leur vie quotidienne», s'interrogeait le sociologue Fred Eboko. Avant de conclure: «les émeutes de février 2008» auront été l'expression du désarroi social face à «la vie chère» et d'un ras-le-bol généralisé à l'égard de la «démocrature» en place. En sommes-nous si éloignés en 2013. Les mêmes causes risquent de produire les mêmes effets, si rien n'est fait.


 

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