Cameroun - Consommation. Les prix du sable baissent

Sorèle GUEBEDIANG à BESSONG | Cameroon Tribune Mercredi le 06 Février 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
A l’origine, le bas niveau des eaux du fleuve Sanaga en cette saison sèche.

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Mardi 5 février 2013 à la section II de vente de sable au quartier Olembé, à la sortie Nord de Yaoundé, les revendeurs de sable ne se tournaient pas les pouces. Le bal des camions remplis de sable de deux variétés « Sanaga » et « fin » était incessant. « Depuis le matin, nous avons déjà vendu plus de 10 camions. Vous savez que la saison sèche est propice aux activités de construction. Les particuliers, tout comme les entreprises relancent leurs différents chantiers », déclare Roger Efouba, vendeur. La fréquence des camions chargés, sortant à tour de rôle et aussitôt remplacée par l’arrivée des autres, vides, pour un nouveau chargement. Ici les affaires baignent parce que la demande en sable est forte et l’offre abondante. Les vendeurs tout comme les acheteurs sont unanimes sur les prix. « Contrairement à la saison pluvieuse, les prix sont abordables et négociables », indique un acheteur.

En cette période de saison sèche, les plongeurs vendent une pirogue de sable de type « Sanaga » à 4000 F voire 3000 F en fonction du marchandage du revendeur contre 7 000 F en saison de pluies. Soit 30 000 à 40 000 F, le camion de 20 tonnes contre 60 000 et 65 000 voire 70 000 F et 80 000 F pendant la saison des pluies où la hausse du niveau des eaux du fleuve entre août et septembre, rend la plongée difficile. « Lorsque nous achetons un chargement à ce prix, nous le revendons à Yaoundé entre 130 000 à 150 000 F en fonction du lieu de livraison. « Pour le client qui habite le quartier Mendong, par exemple, nous livrons à 150 000 F », lance Germain Manga, un autre revendeur. En saison pluvieuse, les prix passent à 180 000 F et 200 000 F le camion de 20 tonnes. Pour le sable fin, très prisé par les maçons pour le crépissage, les prix actuels oscillent entre 105 000 F et 110 000 F contre 125 000 et 150 000 F pendant la saison pluvieuse, pour le camion de 20 tonnes.

Cependant, cette activité est loin d’être un fleuve tranquille. Les revendeurs font face à de nombreuses difficultés liées au matériel de transport en raison de la vétusté des camions, le montant élevé de la recette journalière qui est de 50 000 F par camion imposés par les propriétaires. Très souvent, certaines entreprises préfèrent se ravitailler directement auprès des plongeurs. Une situation qui ralentit les activités des revendeurs. « Certaines entreprises reviennent vers nous lorsqu’elles se sentent flouées par les plongeurs qui ne sont plus naïfs. » A cette kyrielle de problèmes, s’ajoutent les amendes liées au pesage dans les stations et les tracasseries policières. « Lorsque la bascule augmente d’une tonne c’est-à-dire affiche 21 tonnes au lieu de 20, on paye une amende allant de 100 000 F à 200 000 F », poursuit notre interlocuteur. Heureusement qu’en cette saison sèche, chacun réussit à tirer son épingle du jeu.

La loi de la nature

Comme tous les métiers, celui de plongeur revêt des risques énormes. Des risques qui ont des incidences sur le prix final du sable « Sanaga » auprès du consommateur. Dans ce métier où les plongeurs sont exposés aux noyades, notamment en saison pluvieuse, il faut une rémunération conséquente comme une sorte de compensation en cas de décès parce que le contact avec la profondeur des eaux est dangereux. En sus, le mauvais état des routes avec les bourbiers qui ne facilitent pas l’accès aux forêts influence le prix du sable fin.

En saison pluvieuse, synonyme de hausse du niveau des eaux du fleuve Sanaga, principal lieu de production pour desservir Yaoundé, la plongée est difficile. « A cette période, les prix du sable augmentent. Une pirogue de sable « Sanaga » coûte 7000 F voire 8000 F sans aucune négociation, parce que le risque est grand. Une situation qui connaît une amélioration en saison sèche.

« Actuellement, il ne pleut pas et le niveau des eaux est très bas. Résultat, c’est plus facile de faire sortir du sable », explique un revendeur. Et de poursuivre que : « c’est pour cette raison qu’une pirogue coûte 3000 F voire 4000 F et pas plus ». A ce facteur, s’ajoutent les amendes liées au pesage soit 100 000 F par tonne de plus et des tracasseries policières sans oublier le montant de la recette journalière par camion que le chauffeur doit verser au propriétaire. Un montant qui se chiffre à 50 000 F, peu importe la situation du marché. Aussi faut-il admettre que les camions bennes sont vieux, avec à la clé, de nombreuses pannes. Il est ainsi difficile pour les revendeurs de faire des bénéfices en saison pluvieuse quand les chantiers sont à l’arrêt.
 

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