Cameroun - Politique. Sandrine Mpessa Essoh, Je suis membre du directoire national du Mrc

Jean-Philippe Nguemeta | Le Jour Mercredi le 04 Février 2015 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Depuis 2012, cette étudiante de 23 ans milite aux côtés de Maurice Kamto, tout en préparant un master gouvernance et intégration régionale. Son rêve est de changer l’Afrique et son pays.

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Mpessa Essoh Sandrine. Elle porte bien ce nom. Chez les Mbô dans le Moungo, « Mpessa » signifie la beauté. Ceux qui ont d’ailleurs l’occasion d’être en contact avec la présidente nationale des jeunes du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc) qu’elle est, se rendent immédiatement compte que ses parents ne s’étaient pas trompés en lui attribuant ce nom. Il fautmême se retenir pour ne pas tomber sous son charme. Tellement sa mise extérieure, sa forte culture, son opiniâtreté et sa personnalité forcent le respect. Quoi de plus normal, elle n’avait que 5 ans, que son papa, Issac Essoh, l’appelait déjà « dame de fer ». C’était sans savoir jusqu’où cette jeune étudiante pouvait aller pour se faire remarquer positivement.

Son nom inspire du respect dans l’univers politique au Cameroun et surtout au sein du Mrc qu’elle a intégré il y a 3 ans déjà. Sandrine Mpessa Essoh fait partie de ces rares jeunes qui ont compris que la jeunesse et la politique ne sont pas incompatibles. Depuis quelques années déjà, elle essaye courageusement de modifier le rapport établi par Achille Mbembe dans Les jeunes et l’ordre politique en Afrique. Pour elle, les jeunes doivent faire de la politique, oser, car s’ils sont écartés de la chose politique, la relève ne sera pas assurée.

Cursus scolaire et vie familiale

Née le 02mai 1992 à Yaoundé, elle fait l’essentiel de ses études à l’école publique d’Ekounou à Yaoundé. Sandrine Mpessa Essoh obtient son baccalauréat en 2010 et s’inscrit à l’université de Yaoundé II Soa où elle décroche la licence en science politique option relations internationales. En 2013-2014, elle s’inscrit en master I en science politique, mais ambitieuse, elle est reçue au concours d’entrée à l’école panafricaine créée en 2012 où elle prépare un master. « Je fais partie des rares élues de la deuxième promotion de l’université panafricaine lancée en 2012. Il y a dans cette université 15 Camerounais sur les 28 nationalités. Vous comprenez qu’il fallait se mettre au travail », affirme- t-elle.

Comme expérience professionnelle, elle a participé à plusieurs formations en lutte contre la fraude électorale avec l’Ong Transparency international, reçu une attestation de formation en communication politique à la fondation Friedrich Ebert Stiftung. Elle a également oeuvré comme facilitatrice à plusieurs conférences nationales de la jeunesse. Quatrième enfant d’une famille de six enfants, Sandrine Mpessa Essoh croit à la famille. A propos de l’homosexualité, elle s’abstient de juger les gens, mais précise que « Dieu n’était pas fou pour créer deux sexes distincts. Je suis de ceux qui croient en la fonction reproductrice, elle est essentielle à la vie ».

Sur ses options politiques et le choix du Mrc

Membre du directoire national du Mrc, elle est de ceux qui ont contribué véritablement à la naissance duMrc. Lors du lancement du parti de Maurice Kamto en 2012, elle a participé à une réunion au carrefour Meec vers Oyomabang. « J’avoue que j’avais fait l’objet d’une curiosité. Tout le monde était surpris de voir une jeune fille se présenter à cette réunion et, surtout, déterminée. Je crois, le professeur Fogue a été très impressionné. Il en a beaucoup parlé. Pour lui, c’était encourageant de voir une jeune fille s’intéresser à la politique », se souvient-elle. Au regard de la trajectoire choisie, elle dit être souvent calomniée. « Les gens confondent la calomnie et la critique, et il ne faut pas àmon sens confondre les deux. Heureusement, les membres de ma famille et mes véritables amis me soutiennent.

Vous savez, on est toujours critiqué pour ses positions, il faudrait d’ailleurs être un ange pour être sans…Le Christ a été critiqué et condamné, à plus forte raison un être humain ». SandrineMpessa Essoh ne regrette pas le choix du Mrc. « Le Mrc m’a semblé le parti politique qui avait compris ce qu’il fallait faire pour leCameroun.Au lieu de multiplier les formations politiques, il fallait procéder à une fusion pour constituer une force à même d’ébranler la machine du Rdpc. L’idée d’union et les solides ressources humaines ont forcé ma totale adhésion », a-t-elle tranché. Selon elle, l’opposition peine à sortir de l’étau à cause des égoïsmes qui prédominent, les partis d’opposition refusent de s’unir « alors qu’il y a en face une machine bien huilée. Les leaders d’opposition restent divisés, ce qui arrange les plus forts. Dans tous les cas, nous allons continuer le combat ». La présidente nationale des jeunes du Mrc reconnaît que le Rdpc est le parti politique le mieux implanté au Cameroun, mais regrette l’idéal de ce parti. « C’est un parti qui ne prend pas en considération les aspirations du peuple camerounais. Je ne sais pas si c’est de la mauvaise foi ou alors de la mauvaise volonté, mais ses militants recherchent leurs intérêts personnels au détriment de l’intérêt général ». Sandrine Essoh indique que si elle avait la possibilité de dire un mot au président Biya, elle lui dirait de donner réellement de la place aux jeunes. « Qu’il le fasse et il verra de quoi, ils sont capables ! Notre gouvernement est assez vieux et c’est l’une des raisons pour lesquelles les réformes n’aboutissent pas », explique celle qui se vante d’êtremembre du directoire national du Mrc.

Selon Sandrine Essoh, le président national,Maurice Kamto, a toutes les chances d’être un jour à la tête de l’Etat. « Je le dis au regard de son background, mais aussi de la personne qu’il incarne ». Elle poursuit, « je crois que les Camerounais l’ont compris ! Les dernières expériences électorales du 30 septembre parlent pour nous. Notre parti politique qui n’a pas de moyens a attiré le vote et la sympathie de nombreux camerounais. N’eût été les nombreuses fraudes orchestrées par le Rdpc, le Mrc aurait un meilleur positionnement dans l’univers politique camerounais ». Pour elle, il n’est pas facile de concilier étude et politique, mais il suffit d’être rangé. « Je suis la preuve vivante que c’est possible. Je milite au sein duMrc depuis trois ans ». Interrogée sur son style politique, style harangueuse comme Françoise Foning, elle dit être réservée. « Je préfère m’exprimer avec les moyens de communication comme les conférences et les réunions politiques.

Chacun a son style. Si elle haranguait les foules, on peut faire la politique autrement », tranche-t-elle. A propos des jeunes, elle trouve que l’une des choses qui décourage les jeunes, c’est l’absence de modèles contemporains. Elle hésite à parler du différend observé lors de la dernière session parlementaire, qui avait suscité le rappel à l’ordre du député du Mrc, Lazare Souop, par la hiérarchie du parti, au sujet de la responsabilité de la France, mais note que « cela relève des débats internes au sein du parti et participe de la démocratie ». A la question de savoir si elle est prête à coopérer avec la France si elle est dirigeante ou présidente du Cameroun, elle explique : « Aucun pays ne peut vivre en autarcie et il n’en demeure pas moins que l’on devrait choisir ses alliés. Par conséquent, si la France contribue à l’édification du Cameroun sans supercherie, je coopérerai avec elle ».  

La chancelière allemande comme modèle

Ce rayonnement, Sandrine Mpessa Essoh puise son inspiration auprès d’une dame qui a marqué le monde, Hilary Clinton dont elle suit le parcours et l’itinéraire en matière de leadership. Elle évoque surtout les modèles féminins. D’après elle, les jeunes nationalistes ont marqué leur temps et, aujourd’hui, il y a comme un vide. « Moi, j’apprécie beaucoup la chancelière allemande et une femme comme Condoleeza Rice. J’ai aussi été très impressionné par Rama Yade, cette Africaine qui s’est retrouvée dans le gouvernement français. Mais la chancelière allemande est une grande dame : c’est est un modèle en tout ». Quand on évoque Kah Walla au plan local, elle affirme que celle-ci est une femme politique qu’on respecte de par son courage, sa détermination à faire adhérer le plus grand nombre à son idéologie. « Je ne la connais pas personnellement », déclare Sandrine Essoh.

Féministe et ambitieuse

D’après Sandrine Mpessa Essoh, pour que les femmes deviennent des « sexes faibles forts », elles doivent cultiver les qualités d’un leader. « J’ai toujours étudié les sciences politiques et aujourd’hui, je suis à l’université panafricaine où on nous apprend à être les leaders de l’Afrique de demain ». Pour elle, un leader c’est d’abord quelqu’un qui est charismatique, le mot vient d’ailleurs de l’anglais, to lead, diriger, s’imposer. Un leader, c’est aussi quelqu’un qui a la capacité de satisfaire le grand nombre et qui aime le travail. « Mon ambition, c’est d’aller le plus loin possible, je ne peux pas pour l’instant dire que je seraimaire, député ou quoi que ce soit. Mon souhait est d’aller le plus loin possible, peu importe par où je vais commencer », tranche-t-elle. Malheureusement, précise-t-elle, « dans notre culture, on a tendance à réduire la femme à un décor, objet sexuel, celle qui doit passer par la promotion canapé !

Je suis contre de pareilles interprétations et les filles doivent se mettre au travail. Il y a même plusieurs femmes chefs d’Etats sur le continent aujourd’hui ». S’agissant de l’actualité liée à Boko Haram, la présidente nationale des jeunes duMrc a sa petite idée. « Je ne saurais pointer un doigt accusateur sur qui que ce soit. Toutefois, j’ai le sentiment que ce mouvement veut déstabiliser le Cameroun. Sous ce rapport, s’il s’agit d’un groupe terroriste, nous devons tous contribuer à le mettre hors d’état de nuire, tout le monde peut être victime de ce groupe terroriste et je saisis votre tribune pour saluer le courage, la détermination des forces de défense ainsi que la force alliée. »

Au sujet des universités, Sandrine Essoh avoue que notre système éducatif a des problèmes. « C’est vrai qu’aujourd’hui, j’appartiens à une autre université, mais les problèmes majeurs sont connus. Au niveau du Mrc, nous avons fait des propositions qui ont été plagiées par le ministère de l’Enseignement supérieur. Je fais ainsi allusion aux nouvelles filières professionnalisantes implémentées à l’université de Soa. Nous avons, dans nos propositions, parlé des passerelles, et cela fait plaisir qu’on soit plagié, même si la source n’est pas citée ». Sous sa timidité apparente, se cache une muse responsable, opiniâtre, ambitieuse. C’est également une sportive et un fan de football. Relativement à la Can, elle affirme : « Je suis une fan de football comme tous les Camerounais normaux. J’ai eu l’impression que l’équipe nationale du Cameroun n’était pas rodée. Ce n’était pas les mêmes combinaisons que nous avons eu pendant les éliminatoires et je me demande pourquoi on a changé l’équipe qui gagne. Il y a quelques rares individualitésmais le collectif, ce n’était pas ça ».
 

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