Cameroun - Politique. Augustin Tamba :Organiser les populations sous forme de mutualisation

Mutations Mardi le 22 Septembre 2015 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le maire de Yaoundé 5 présente le réseau local de l’économie sociale et solidaire (Reless) et les conseils de quartiers dont le lancement des activités aura lieu le 23 septembre à l’esplanade de la mairie.

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 Vous venez de mettre sur pied dans votre arrondissement, le réseau de l’économie sociale et les conseils de quartiers. De quoi s’agit-il exactement ?


Il s’agit d’organiser les populations de l’arrondissement de Yaoundé 7 autour des mêmes objectifs, à savoir  lutter contre la pauvreté et le chômage, également assurer leur bien-être par la promotion de l’hygiène intra et extra domiciliaire et l’assainissement.


Quand vous parlez d’hygiène intra et extra domiciliaire, à quoi faites-vous allusion ?


Nous avons observé qu’il y a beaucoup de problèmes d’inondation dans notre arrondissement ; il y a également de l’eau stagnante, siège des anophèles, vecteurs de la malaria. Et aujourd’hui, comme vous le savez, un enfant meurt toutes les 30 secondes dans le monde, de suite de paludisme, qui est une pandémie redoutable. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé d’assainir notre arrondissement, d’y participer avec le concours des pouvoirs publics. A cela, il faut ajouter la propreté par le débroussaillage, le nettoyage, l’enlèvement des ordures, et le recueillement des objets qui sont abandonnés par les populations. C’est pour cela qu’il y a un volet éducatif et sensibilisation dans cette hygiène extra domiciliaire


Tandis qu’en ce qui concerne l’hygiène intra domiciliaire, il s’agit de lutter contre les rats, les moustiques, les cafards. Nous pouvons également appuyer ce type d’initiative. D’ailleurs, nous avons les équipements nécessaires, qui ont été mis à notre disposition par le ministère de la Santé publique. Ainsi, il est possible de les déployer à travers la distribution des produits qui peuvent nous permettre d’engager une campagne pour l’hygiène intra domiciliaire.

 

D’où vous est venue l’initiative de mettre sur pied les conseils de quartiers ?


On ne peut faire que ce qui a réussi ailleurs. A travers le monde, il existe des initiatives relatives aux conseils de quartier. Je pense également que certaines communes camerounaises l’ont aussi adopté, mais chacun à sa manière. Nous avons inscrit cette campagne en bonne position dans notre plan de développement communal, qui est le guide, la boussole de toute action communale. Et au vu de l’actualité, des contraintes environnementales et des calamités naturelles que nous vivons ces derniers temps, nous avons jugé utile de faire quelque chose.

 

Comment se présentent-ils ?


Nous avons divisé l’arrondissement en 20 secteurs, qui correspondent à des quartiers, ou des regroupements de quartiers. Ce qui permet que chaque secteur est organisé en comité, qui dispose d’un bureau, élu. Toutefois, on y ajoute des personnes désignées ; nous essayons de mélanger l’ensemble des acteurs pour que tout le monde regarde vers une même direction. Et c’est ce bureau-là qui a la charge d’animer le conseil de quartier à l’intérieur de ce secteur en relation avec la mairie par l’intermédiaire du conseiller municipal, qui ne saurait être substitué. Le rôle du conseiller municipal est clair et demeure.

 

 

Vous êtes en partenariat avec le ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat dans le cadre du lancement de ces activités, dont celle du Réseau local de l’économie sociale et solidaire (Reless). Qu’est-ce qui justifie le choix de ce département ministériel ?   


Il s’agit également de l’animation d’un réseau d’économie sociale et solidaire, qu’on appelle Reless, qui est différent des conseils de quartier. Nous profitons tout simplement de l’opportunité du regroupement et de l’organisation de la société pour pouvoir animer et passer le message de ce réseau, qui en soi a une autre dimension, celle d’organiser les populations sous forme de mutualisation, en regardant vers des objectifs économiques. Qui nous permettent de lutter contre le chômage et la pauvreté.  C’est ainsi que nous avons ouvert au sein de notre commune, une cellule économique qui procède à l’enregistrement des coopératives et qui aide également à leur structuration ; et ce, par filière. Il y a des coopératives d’agriculteurs de manioc, de mais ; des éleveurs de porc ; de volaille, etc. C’est ce que nous essayons de faire ;  et ce ministère, qui a donc la charge de l’économie sociale et solidaire, a suivi ce que nous faisons. Nous les avons sollicités et ils ont décidé de nous accompagner de manière multiforme (matériel, financier, etc). C’est pour cela que cet évènement se déroule d’ailleurs sous leur patronage.

 

Comment luttez-vous contre le chômage à la mairie de Yaoundé 7 ?


Le chômage est endémique et ça pose un gros problème pour nos jeunes, parfois diplômés des écoles et de nos universités. Nous devons changer de culture ; en donnant une culture non de fonctionnariat, mais d’initiative économique. C’est pour cela que nous avons pensé dans notre plan communal de développement, qu’il faille mettre en place un pool d’encadrement communal, qui accompagne ceux qui sont aptes à ces initiatives. Nous militons pour former les enfants, les jeunes. Nous avons un centre de formation professionnelle en gestation et d’aide à l’insertion professionnelle. C’est quelque chose de très important pour nous, notamment en ce qui concerne les petits métiers, multisectoriels comme la menuiserie, coiffure, secrétariat bureautique, call box, vannerie, sculpture, etc. La commune a également beaucoup de possibilités de rechercher des financements au profit de ces populations et de ces coopératives déjà structurées.

 

Pourquoi vous investissez-vous aussi dans la recherche de financements ?


Ce volet financement est très sérieux. En effet, les coopératives et les banques pratiquent des taux prohibitifs que ne peuvent pas soutenir les petites coopératives et les débutants. C’est la raison pour laquelle nous pensons qu’il faille mettre à leur disposition d’autres types d’accompagnement. Nous soutenons d’ailleurs les Bayam Sellam avec les fonds revolving pour permettre qu’elles se retrouvent avec des intérêts à rembourser de 1% seulement. Ça permet qu’elles puissent se développer et s’épanouir. Nous sommes également à la recherche de financement au plan national et international au profit de notre commune. Il faut rappeler que le gouvernement a déjà mis en place un certain nombre d’instruments à l’instar du Pndp, du Piaasi ; le ministère de l’Economie et de la Planification et de l’Aménagement du territoire nous accompagne aussi régulièrement. Sans oublier le ministère des Pme. Tout ceci dans l’espoir de contribuer, à notre manière, à l’atteinte des objectifs fixés par le président de la République.


Propos recueillis par Priscille G. Moadougou

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