Can 2016. Abba Sadou : La Can n’est pas sucrée

Georges Parfait Owoundi | Mutations Vendredi le 05 Février 2016 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le ministre délégué aux Marchés publics vit les moments les plus difficiles de son magistère.

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Au début était l’Agence de régulation des marchés publics (Armp). Puis vint la période des grandes dénonciations sur la gestion et l’attribution pas toujours objective des marchés publics au Cameroun. Le grand décideur, tel dans les saintes écritures, décida de mettre fin à cet imbroglio en sifflant la fin de la récréation dans ce secteur sensible. Socle du lancement des grands chantiers dont le Cameroun allait bientôt devenir le réceptacle. Que la lumière soit… et l’étincelle vint par la nomination de Abba Sadou à la tête du ministère qui allait désormais, par délégation, s’occuper de la régularité des marchés publics au Cameroun. On appela la période précédente, « noire », et on accueilli la nouvelle, « transparente », dans un flot de discours propres à ceux qui savent distribuer l’espoir au peuple à doses homéopathiques. Mort à l’inertie et au favoritisme, place « aux marchés propres », contrôlés en haut lieu, avec méticulosité. La transformation du Cameroun en un vaste chantier méritait bien quelques attentions particulières.

Si depuis 2012 et le décret qui le plaçait à la tête de ce ministère stratégique n’ont pas mis ce natif de la région de l’Adamaoua devant des difficultés majeures, l’organisation des Coupes d’Afrique des nations que le Cameroun devrait abriter en 2016 et 2019 est un challenge apparemment lourd à porter pour cet administrateur civil principal. Les travaux y afférents connaissent un sérieux retard. Et le lauréat de la promotion 1982 de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) menace de procéder à la rupture des contrats passés avec des prestataires défaillants, à qui son département ministériel a donné, sans doute hâtivement, carte blanche.

En effet, pour le beau-fils de Hamadjoda Adjoudji, « les entreprises et les maîtres d’œuvre doivent savoir que le gouvernement ne va pas hésiter à rompre les contrats si nécessaire et recommencer avec d’autres ». Les entreprises devraient travailler jour et nuit s’il le faut selon le ministre, les enjeux sont énormes. « A quelle heure ? », s’écrierait « l’homme de la rue ».

Désolations

Sûrement Abba Sadou a-t-il omis de mentionner que son patron ne voudrait pour rien au monde manquer l’organisation de « ses coupes d’Afrique ». Et ceci n’était qu’un premier constat. L’ancien préfet (1983-1987) rebondi presque désarmé en reconnaissant l’imminence des évènements. « La date de l’évènement ne peut pas être repoussé, tout le monde est en retard, d’autres le sont plus », annonce-t-il le 02 février dernier.

Abba Sadou est voué au rafistolage et aux menaces sans effets. Ce fonctionnaire à qui on reconnait des vertus d’intégrité est pris entre la nébuleuse de l’administration qualifiée de lourde, et les atermoiements des entreprises adjudicataires manifestement inaptes. Nombre d’entre elles ont cédé les marchés à des sous-traitants dont l’expertise managériale et humaine a été surestimée. Le chargé de mission dans les services du Pm de 1991 à 2001 est engagé cette fois dans une mission qui risque lui coûter des nuits paisibles. Il avait déjà géré le dossier des instituteurs vacataires, à l’époque où il travaillait à la Primature avec heurts.

Réputé réservé et taiseux, Abba Sadou délie désormais sa langue, lui qui est devenu l’espace de quelques inquiétudes, le cœur de la réussite ou non des grands évènements sportifs à venir au Cameroun. Pendant ce temps, la très haute hiérarchie qui l’a délégué à la tâche attend. Le spectre de 1972 plane. Gare à la colère présidentielle !

Au rythme où vont les choses, la mission de cheville ouvrière des grandes réalisations des Can dont hérite Abba Sadou pourrait conduire le Cameroun vers de grandes désolations.


 

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