Opération Epervier. Affaire Atangana Mebara : L’accusé Otele Essomba entendu comme témoin de l’accusation

Evariste Menounga | Mutations Lundi le 09 Mai 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’ex-Dga de Apm Cameroun accuse l’ex-Directeur de la Pj d’une tentative de retournement dirigée contre l’ex-Pm, Inoni Ephraïm et l’ex-Sgpr.

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Jeudi 05 mai 2011, salle d’audience du Tgi du Mfoundi siégeant en matières criminelles dans l’affaire ministère public et Etat du Cameroun contre Atangana Mebara, Otele Essomba et Kevin Walls, poursuivis pour tentative de détournements de deniers publics en coaction. On note la présence du Cardinal dans la salle. Mais la première curiosité de cette audience se trouve dans la déposition de l’accusé Otele Essomba, poursuivi par le tribunal de céans et qui comparaît comme témoin du ministère public, pour la circonstance.
Levant l’équivoque à l’entame de son examination in chief (interrogatoire du témoin), le procureur de la République précise : «vous allez être entendu comme témoin de l’accusation, ce n’est pas l’occasion de vous défendre». Ce à quoi le témoin rétorque «qu’il ne s’agit pas, non plus pour lui, de témoigner contre sa propre personne».
Le décor planté, l’interrogatoire peut commencer par la déclinaison de l’identité du témoin qui déclare être expert financier de formation, exerçant la profession d’administrateur des sociétés et interrogé en sa qualité de Dga de Apm Cameroun.

«Confirmez-vous, s’enquiert le procureur dela république, qu’une convention ait été signée le 15 janvier 2003 le Cameroun et la société Aircraft Portfolio Management (Apm) ?» «Je le confirme, mais avec la nuance que ledit contrat a plutôt été signé le 30 janvier 2003», répond le témoin.
Appelé à décliner l’objet de la convention, Otele Essomba résume : «Il s’agissait d’auditer tous les contrats de leasing des avions en location ou pas, contrats passés entre la Camair et les divers loueurs desdits avions. L’objet, précise-t-il, prévoyait une première phase consistant à analyser tous les coûts de leasing entre ces Sociétés et la Camair. Il fallait renégocier à la baisse le loyer des avions en location et en exploitation à la Camair, après un constat fait. Les deux Sociétés loueurs d’avions Ansetts et Gia détenaient 80 % du parc avions en location et pratiquaient des coûts de location exorbitants, 2 à 3 fois supérieurs à ceux pratiqués au niveau international.

Il fallait le faire pour que la Camair retrouve un équilibre d’exploitation, compte tenu de sa trésorerie exsangue, un endettement abyssal et une mauvaise décision dans le choix des avions devant être exploités par la Camair, en conformité avec la taille de la Camair, mais aussi des dessertes et de la qualité des clients».
Sur l’exécution de la convention par toutes les parties, le témoin révèle : «nous n’avons as tenu compte de toutes les obstructions qui empêchaient que les auditeurs prennent connaissance des documents relatifs au contrat de leasing et surtout de l’analyse dudit contrat, dans l’acquisition de l’avion présidentiel maquillée en tentative de détournement de deniers publics».
Question du procureur : «à quelle prestation précise correspondait le paiement à Apm de 287 millions Fcfa par le gouvernement camerounais ?». «Les 287 millions, explique le témoin, avaient été payés conformément au contrat signé entre les deux parties. C’était un engagement contractuel».

Tentative de Ateba Onguene
Profitant de sa qualité de témoin de l’accusation pour la circonstance, Otele Essomba fera des révélations sur les circonstances de son interpellation et dénoncera les différents abus ayant émaillé son inculpation et sa mise sous mandat de dépôt. Répondant aux questions de son conseil Me Monthe, Otele Essomba révèle : «J’ai été convoqué par l’antenne régionale de la Pj de Douala. La correspondance du Garde des Sceaux qui m’a été lue avait pour objet l’ouverture d’une enquête au sujet de l’achat d’un Boeing par l’Etat du Cameroun. Après une pseudo confrontation avec Yves Michel Fotso, ancien Dg de la Camair et qui dit clairement qu’il ne m’a jamais accusé d’avoir fait quoi que ce soit, j’ai été surpris de m’entendre dire que j’étais mis en garde à vue, en violation de l’article 122(1) Cpp.» Le Pv de notification de ma garde à vue précisait : «vues les indices graves retenues contre Otele et qui sont de nature à entraîner son inculpation pour détournement de deniers publics. La somme de 1,5 milliard Fcfa était mis à ma charge, montant versé par le gouvernement à la société Ansetts pour le loyer des avions à la Camair. Dans la soirée, M. Ateba Onguene, Directeur de la Pj est venu me voir pour me demander de collaborer avec lui en lui livrant l’ex-Sgpr, Atangana Mebara et le PM en poste, Inoni Ephraïm».

«Par ailleurs, je n’ai jamais été entendu sur ces faits de tentative de détournement de 31millions de dollars. J’ai découvert avec ahurissement, le 28 août 2003, que j’étais accusé de coaction de détournement de ladite somme versée par la Snh à la Société Ansetts».
«Qui a rédigé la fameuse lettre du 06 mai 2003 avec l’entête de Apm et par laquelle il est demandé la sauvegarde de l’argent détenu par la Société Gia destiné à l’acquisition de l’avion ?», s’enquiert Me Monthe. Réponse du témoin : «c’est M. Kevin walls, Pdg de Apm qui rédigé la lettre. Je n’ai ni participé, ni incité à la rédaction de cette lettre».
«Le Sgpr vous a-t-il consulté pour répondre à cette lettre ?». Réponse prosaïque de Otele : «Moi qui pour que le Sgpr, collaborateur du président de la république, me consulte dans le cadre d’une affaire d’Etat. D’ailleurs, précise-t-il, quand M. Mebara écrit cette lettre à Kevin, je n’étais pas au Cameroun. J’étais parti le 10 mai 2003, mon passeport en fait foi».
Concluant sa déposition, le témoin estime que, à travers cette lettre, il n’y avait aucune arrière pensée de détournement, de la part de Kevin Walls qui voulait sécuriser les fonds dans un compte de manière à s’assurer que la Société Gia ne pourra pas faire de compensation entre les loyers qui lui étaient dus par la Camair et l’argent destiné à l’achat de l’avion présidentiel. Suite des débats reprennent le 02 juin 2011.

 

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