Cameroun - Environnement. Cameroun - Abong-Mbang: Un trafiquant présumé de têtes d'éléphant aux arrêts
Il a été interpellé en possession de crânes et de mâchoires de ce pachyderme de plus en plus menacé.
Un homme dont l’identité n’a pas encore été dévoilée, a été arrêté le lundi 17 Mars 2014 à Mindourou, chef-lieu de l’arrondissement du Dja dans le département du Haut-Nyong, pour trafic de crânes d'éléphants. Il a été interpellé par les agents de la délégation départementale des forêts et de la faune du Haut-Nyong qui l’ont trouvé en possession de quatre crânes et de nombreuses mâchoires d'éléphants qu’il tentait de vendre. Ces crânes d'éléphants, selon des sources proches du dossier, « ont été récupérés à partir d’éléphants tués probablement pour leurs ivoires, dans la Réserve de biosphère du Dja entre Décembre 2013 et Janvier 2014. Pour parvenir à ses fins, le présumé trafiquant avait embauché quatre personnes pour transporter les produits hors de la réserve ».
Cette prise fait partie des résultats d’une série d'opérations de répression toutes visant à protéger les espèces sauvages et engagées depuis quelques mois par la délégation départementale des forêts et de la faune du Haut-Nyong. Et selon le délégué départemental, George Mouncharou, « tout est parti des informations que nous recevons sur l’abattage d’au moins un éléphant par jour au niveau du département. Le fait que le Haut-Nyong regorge de l’une des dernières poches des forêts intactes du Bassin du Congo, c’est chacun qui vient y mener des activités illégales notamment la décimation de la faune. Alors nous avons décidé donc de lancer une croisade contre ce braconnage de la faune particulièrement celui des grands mammifères. ».
Procès verbal
« Nous avons reçu des informations dignes de foi dans le cadre de la surveillance du territoire dans la zone du département plus précisément à Mindourou suite à une exploitation illégale des trophées d’espèce animale de la classe A donc intégralement protégée », déclare Gervais Mvondo en service à la délégation départementale. Par la suite, une équipe mixte d’écogardes et d’éléments de la gendarmerie s'est rendue à Mindourou, localité située à une soixantaine de kilomètres d’Abong-Mbang sur la route qui mène à Lomié. « Sur place, nous avons tendu une embuscade sachant que l’intéressé devrait y passer compte tenu de recoupement de l’information. Effectivement, quelques minutes après notre arrivée, nous avons aperçu le véhicule, un taxi brousse, que nous avons tout de suite interpellé et procédé à la fouille systématique des bagages dans lesquels nous avons rouvé 4 colis contenant des crânes d’éléphants et des mâchoires dissimulés dans les sacs », poursuit Gervais Mvondo. Ce dernier ajoute que « les gens sont intéressés par le braconnage parce qu’il génère beaucoup d'argent et ils utilisent de gros moyens pour abattre les éléphants. Les interpellations et autres incarcérations servent d’exemples pour ceux qui veulent s’engager dans la même voie. » Pour finir, le suspect qui a tenté de s'évader en découvrant qu'il était tombé dans un piège a été rapidement rattrapé et conduit dans les bureaux de la délégation départementale des forêts et de la faune du Haut-Nyong où un procès verbal de constatation d’infraction a été dressé contre lui. Il a été placé en garde à vue à Abong Mbang.
Peaux de panthère
Deux jours après, un autre présumé trafiquant de produits fauniques a été arrêté à Bangangté dans le département du Ndé suite à une tentative de vente d’une peau de panthère. C’est une équipe dirigée par le délégué départemental des Forêts et de la Faune du Ndé, M. Kankeu, qui est entrée récemment en action à Bangangté suivant des informations faisant état de ce qu’un homme était sur le point de vendre une peau de panthère dans la ville. En attendant son client au centre-ville de Bangangté, les écogardes qui travaillaient en collaboration avec les forces de maintien de l'ordre l’ont surpris transportant un sac. Interrogé sur le contenu de ce sac, il n’a pas pu donner des réponses appropriées. Son sac a été saisi, et après fouille, une peau de panthère a été découverte à l'intérieur. Ila été immédiatement arrêté conformément aux dispositions de la loi de 1994 qui stipule que « toute personne trouvée en possession d'une partie d'une espèce faunique protégée est réputée l’avoir tué ou capturé et est donc passible d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à 3 ans et/ou condamnée au paiement d’une amende dont le montant peut aller jusqu'à 10 millions de francs Cfa. »
Cette troisième opération menée contre les trafiquants de peaux de panthères dans la région de l'Ouest porte à un total de quatre les personnes arrêtées en l’espace de deux mois. Les opérations de Mindourou et de Banganté, ont été réalisées avec l'assistance technique de Laga, une Organisation non gouvernementale spécialisée dans l’application de la loi faunique.
La région de l'Ouest n’ayant pas de populations de panthères, l’intensité du trafic des peaux de cette espèce prouve que ces animaux sont probablement abattus dans d'autres régions du Cameroun telles que les régions du Sud et de l’Est.
Ange-Gabriel OLINGA B, à Abong-Mbang