Cameroun - Economie. Change clandestin à Yaoundé et Douala : Le ministre Motaze monte au créneau contre une économie parallèle en plein essor

cameroun24.net Samedi le 17 Mai 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Face à la prolifération des «bureaux de change de rue», le gouvernement camerounais tire la sonnette d'alarme sur les risques financiers et sécuritaires.

Les rues de Yaoundé et Douala se sont transformées en une véritable bourse parallèle. Des opérateurs non agréés, installés aux abords des marchés, aux carrefours stratégiques et même devant les établissements bancaires, proposent des services de change à des taux "attractifs", siphonnant au passage les circuits financiers officiels. Un phénomène qui a poussé le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, à publier un communiqué ferme, mettant en garde contre ces pratiques illégales qui grignotent l'économie formelle.

Une économie de l’ombre en plein jour

Le constat est sans appel : à Douala, dans le quartier populaire de Ndokotti, ou à Yaoundé, autour du marché Central, à l'avenue Kenney, les "changeurs de rue" ont pignon sur rue. Armés de calculettes et de liasses de billets, ils attirent une clientèle variée – commerçants, voyageurs, mais aussi des sociétés – avec des promesses de transactions "rapides et sans paperasse".

Leur argument choc ? Des taux de change souvent plus avantageux que ceux des banques et des bureaux de change agréés. Une concurrence déloyale qui prive l’État de recettes fiscales et expose les usagers à des risques élevés : faux billets, vols, ou disparition pure et simple des "changeurs" après encaissement.

Motaze sort l’artillerie légale

Dans son communiqué, le ministre des Finances ne mâche pas ses mots : ces activités sont "illégales, dangereuses et sapent la stabilité du système financier national". Il rappelle que seules les institutions agréées par la COBAC (Commission Bancaire de l'Afrique Centrale) et la BEAC (Banque des États de l'Afrique Centrale) sont habilitées à effectuer des opérations de change.

Les sanctions prévues ?

  •     Saisie des fonds illégalement échangés
  •     Poursuites judiciaires pour blanchiment et fraude fiscale
  •     Fermeture administrative des points de vente informels


Pourquoi ce boom du marché noir des devises ?

Plusieurs facteurs expliquent cette flambée :

  •     La rigidité des banques : procédures longues, demandes de justificatifs contraignants
  •     La demande en devises fortes (dollars, euros) pour les importations et voyages
  •     Un contrôle étatique limité sur les flux financiers informels


Dr Kouam, un expert financier confie : "Ces réseaux prospèrent parce qu’ils répondent à un besoin réel. Tant que les banques ne seront pas plus flexibles et compétitives, la tentation du marché parallèle restera forte."

Quelles solutions durables ?

Au-delà de la répression, le Minsitère envisagerait :
 

  •     Une simplification des procédures bancaires pour les petites transactions
  •     Une campagne de sensibilisation sur les risques du change informel
  •     Un durcissement des contrôles aux frontières pour limiter l’entrée de devises en contrebande


En attendant, les autorités appellent les citoyens à privilégier les canaux officiels. "La facilité d’aujourd’hui peut devenir le cauchemar de demain", prévient le communiqué.

Une chose est sûre : le combat entre l’économie formelle et informelle vient de franchir un nouveau palier. Et cette fois, c’est l’État qui a décidé de riposter.
 


Cameroon Cracks Down on Illegal Street Forex Dealers in Yaoundé and Douala

Finance Minister Louis Paul Motaze sounds alarm over booming black market currency exchange threatening formal economy

The streets of Cameroon's economic hubs have become an open-air foreign exchange market. Unlicensed money changers now operate brazenly at major intersections, markets, and even outside bank branches in Yaoundé and Douala, offering "attractive rates" that undermine official financial channels. This shadow economy has prompted Finance Minister Louis Paul Motaze to issue a stern warning against these illegal operations that siphon millions from the formal sector.

The Rise of Sidewalk Banking

In Douala's Ndokotti district and around Yaoundé's Central Market, Avvenue Kennedy, illegal forex dealers have set up shop with calculators and stacks of cash. Their pitch? Faster transactions and better rates than banks - no paperwork required.

Why it's booming:
?? Bypasses bureaucratic bank procedures
?? Meets high demand for dollars/euros (imports/travel)
?? No taxes or transaction records

But risks include:
?? Fake currency circulation
?? Robberies and scams
?? Zero consumer protection

Government Fights Back

Minister Motaze's communique leaves no room for interpretation: These operations are "illegal, dangerous, and destabilizing to our financial system." Only COBAC and BEAC-licensed institutions may legally exchange currency.

Consequences for street dealers:

  •     Cash confiscation
  •     Money laundering charges
  •     Shutdown of operations

Why the Black Market Thrives

Banking insiders reveal:
1?? Onerous documentation requirements
2?? Limited forex access through official channels
3?? Weak enforcement against informal operators

"These dealers fill a real need," admits a Douala-based economist. "Until banks become more flexible, the temptation will remain."

Beyond Crackdowns: Proposed Solutions

The Ministry is considering:

  •     Streamlining small forex transactions
  •     Public awareness campaigns
  •     Tighter border controls on currency smuggling


For now, authorities urge citizens to use licensed operators. "Today's convenience could become tomorrow's nightmare," warns the statement.

The bottom line: Cameroon's financial shadow war has entered a new phase - and the government just drew first blood.

Ekanga Ekanga Fernand (Stagiaire)

 

Lire aussi : 80 milliards pour habiller la CEMAC en friperie : quand notre coton s’en va et que la misère s’habille importé !
Lire aussi : CDEC : milliards fantômes et banques rebelles, le grand sabotage silencieux !
Lire aussi : Recettes fiscales 2024 : le Minfi dépasse les attentes avec 2910 milliards FCFA collectés

Les plus récents

Rechercher un article