Politique. Claver Gatete : «L’esclavage et l'exploitation coloniale ont privé l'Afrique de ses ressources»

Le commerce transatlantique des esclaves et l'exploitation coloniale ont dépouillé le continent africain de son peuple, de ses ressources et de sa dignité.
C'est ce qu'a déclaré Claver Gatete, secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) des Nations unies, lors de la session d'ouverture du conseil exécutif (au niveau des ministres des Affaires étrangères) de l'Union africaine (UA) à Addis-Abeba, en Éthiopie.
"Le commerce transatlantique des esclaves et l'exploitation coloniale ont dépouillé l'Afrique de son peuple, de ses ressources et de sa dignité, lui laissant des inégalités qui se font encore sentir dans le système financier global, la structure des échanges commerciaux mondiaux et les institutions de gouvernance", a déclaré M. Gatete, cité par la station de radio éthiopienne Fana. "Il est donc essentiel qu'une compensation financière soit envisagée comme notre position dans les négociations sur les réparations."
Selon lui, les ressources naturelles de l'Afrique sont actuellement exploitées sans développement parallèle de l'industrie de transformation, les économies africaines sont sous-évaluées par les agences de notation mondiales et les obstacles au commerce et aux politiques d'investissement persistent. Le continent possède 30% des réserves minérales mondiales, dont 40% de l'or et jusqu'à 90% de la chromite et du platine. Il représente 65% des terres arables de la planète. Pourtant, l'Afrique ne participe qu'à 3% du commerce mondial et ne contribue qu'à 1% de la production manufacturière mondiale.
L'Éthiopie appelle à une réforme de la gouvernance mondiale
L'Afrique promeut des changements de la gouvernance mondiale pour renforcer la voix du Sud global, a déclaré le chef de la diplomatie éthiopienne Gedion Timothewos.
"L'Afrique doit appeler à un système financier international qui soutiendra sa croissance et réglera efficacement ses problèmes. Elle doit également demander l'accès aux technologies et au financement climatique", a-t-il lancé à l'ouverture de la 46e réunion du Conseil exécutif de l'Union africaine.
Selon lui, le multilatéralisme n'est pas simplement un choix, mais une nécessité pour l'Afrique et le Sud global, car la plupart des problèmes exigent des solutions conjointes. Il a souligné l'importance de l'unité et de la solidarité africaines et a déclaré que l'avenir du continent dépendait des actions collectives visant à régler des problèmes globaux. Ainsi, il est important d'utiliser dans ces efforts les organisations continentales comme l'Union africaine pour promouvoir des aspirations communes, notamment le projet de développement continental de l'Union africaine ou la Zone de libre-échange continentale africaine.
DCK
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