AES. Confédération du Sahel : Les généraux de l’air en conclave stratégique à Bamako

Une nouvelle page de la coopération militaire régionale s’écrit ce mardi dans la capitale malienne, a appris cameroun24.
Les chefs d’état-major des armées de l’air des pays membres de la Confédération des États du Sahel (CES) sont réunis à Bamako pour une rencontre inédite, axée sur l’intégration des systèmes de défense aérienne et la consolidation des capacités de réponse rapide face aux menaces sécuritaires communes.
L’information est rapportée par Malijet, un média malien bien implanté dans le suivi des questions de défense et de sécurité.
Vers une défense aérienne unifiée
Au menu de cette réunion stratégique : le partage d'informations sensibles entre les forces aériennes, le développement de capacités conjointes de surveillance du territoire, et la planification d'opérations antiterroristes coordonnées. Des discussions techniques mais cruciales, au regard des défis sécuritaires qui continuent de secouer la région sahélienne.
Dans son allocution d’ouverture, le général Oumar Diarra, chef d’état-major de l’armée de l’air malienne, a insisté sur l’importance d’une coopération accrue. Il a salué les premiers résultats tangibles observés notamment dans la zone des trois frontières — carrefour sensible entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger — où les efforts conjoints auraient permis de freiner certaines incursions terroristes.
L’AES, un cadre d'intégration militaire assumée
Pour rappel, le 16 septembre 2023, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont signé à Bamako la Charte de l’Alliance des États du Sahel (AES). Celle-ci vise à poser les bases d’une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle. Un pas supplémentaire a été franchi le 6 juillet 2024, avec la proclamation de la Confédération des États du Sahel, entité chargée d’approfondir l’intégration politique, économique et militaire entre les trois pays sahéliens.
Tensions persistantes avec l’Algérie
Cependant, cette dynamique d’unité régionale s’inscrit dans un contexte diplomatique tendu. Le 6 avril dernier, les trois États de la CES ont rappelé leurs ambassadeurs en poste à Alger, après avoir accusé l’armée algérienne d’avoir abattu un drone malien entre le 31 mars et le 1er avril. Selon Bamako, l’incident s’est produit en territoire malien.
Une version vivement contestée par les autorités algériennes, qui affirment de leur côté que l’appareil aurait franchi leur espace aérien, justifiant ainsi son interception.
Une rencontre sous haute surveillance
Cette première réunion des chefs d’état-major de l’air intervient donc dans un climat régional délicat, mais elle illustre une volonté ferme de s’émanciper des schémas de dépendance sécuritaire extérieure. L’heure est à la mutualisation des moyens et à l’action collective, face à une menace terroriste transfrontalière toujours active.
Les regards sont désormais tournés vers les décisions concrètes qui émergeront de cette rencontre de Bamako, perçue comme un jalon décisif vers une souveraineté sécuritaire assumée dans l’espace sahélien.
Didier Cebas K.
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