Brésil 2014. Débâcle des Lions indomptables : les Camerounais ne croient pas en la commission d’enquête

La Météo Lundi le 30 Juin 2014 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Selon un sondage effectué par votre journal, les supporters de l’équipe nationale fanion, dans leur écrasante majorité, estiment que la mission confiée au Premier ministre par le chef de l’État est vouée à l’échec.

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«A quoi servira l’enquête ordonnée par le président de la République ? Je crois qu’il s’agit d’une erreur stratégique qui visent simplement à distraire les fonds publics une fois de plus». Le point de vue de Simplice Abanda, étudiant à l’Université de Yaoundé II – Soa peut paraître excessif. Et pourtant, ce fervent supporter des Lions indomptables soutient ses déclarations avec des arguments forts. «Combien d’enquêtes a-t-on déjà menées dans ce pays, sans qu’aucune d’elle ne rende sa copie où qu’elle aboutisse à des solutions concrètes visant à améliorer le fonctionnement de notre société», poursuit notre interlocuteur, visiblement en colère.

A l’image de ce jeune camerounais de 23 ans, qui ne souhaite plus entendre parler des joueurs de la sélection nationale, qu’il qualifie par ailleurs de «bande de voyous», d’autres citoyens camerounais mécontents de la débâcle des Lions indomptables au Brésil,crachent leur venin.

«Où sont passés les résultats de l’enquête ordonnée au sujet des sœurs assassinées à Djoum ? Où est passée la copie de l’enquête des neuf de Bepanda, où les résultats des investigations menées il y a plus d’une décennie sur l’assassinat du père Engelbert Mveng?», questionne Henriette Tchounkeu, agent comptable dans une société financière basée à Douala, dans la capitale économique camerounaise.

Plusieurs centaines d’autres personnes indignées par la prestation lamentable des Lions indomptables au Brésil soutiennent mordicus qu’une commission d’enquête ne ferait que distraire les Camerounais qui étaient prêts à descendre dans la rue pour en découdre avec la bande à Samuel Eto’o qui a déshonoré le pays de Roger Milla. «Les responsables de la débâcle sont bien connus. Il s’agit de Joseph Owona qui a tout fait pour aller au Brésil au lieu de faire ce pour quoi il avait été nommé à la Fecafoot, à savoir normaliser le football au Cameroun. Ensuite, il y a le ministre des Sports Adoum Garoua qui fait la navigation à vue depuis 2011, l’encadrement technique qui brille par une incompétence notoire et les joueurs qui se sont comportés comme une bande de gamins mal élevés», indique sous anonymat un président de club de première division au Cameroun. Celui-ci regrette que le football à la base soit abandonné à lui-même «pendant que certains responsables de la Fecafoot et du ministère des Sports se remplissent impunément les poches avec l’argent du football.

Un raz-le bol qu’exprime, dans une interview accordée au site internet camfoot, l’ancien capitaine des Lions indomptables, Emmanuel Kundé. Présent lors de l’expédition de 1990 en Italie, quand l’équipe du Cameroun, au sein de laquelle évoluaient des joueurs emblématiques comme Thomas Nkono, Roger Milla, Stephen Tataw, Cyrille Makanaky ou les frères Biyik, avait créé la sensation en atteignant les quarts de finale (battue par l’Angleterre 2-3), un record pour une sélection africaine à cette époque, Emmanuel Kundé, aujourd’hui entraîneur de football, pense que «le changement de staff doit être radical». L’ancien Lion indomptable, déçu par la participation du Cameroun à la coupe du monde brésilienne, estime qu’il faut un vrai coup de bistouri au football camerounais depuis la base, mais surtout des personnes qu’il faut à la place qu’il faut pour redorer le blason de ce football, et par ailleurs des Lions indomptables, quitte à observer une période sabbatique.

Tous ces points de vue, et bien d’autres démontrent que les Camerounais ne croient pas en cette commission d’enquête. Ils souhaitent voir les joueurs rembourser la totalité de la prime spéciale du gouvernement perçue avant le départ pour le Brésil, 50 millions de Fcfa, soit 5 millions de plus que lors de la participation au Mondial 2010 en Afrique du Sud, quand Eto’o et ses coéquipiers avaient terminé à l’avant-dernière place du classement général.

Des propositions concrètes attendues

Pour leur 7e participation à la phase finale de Coupe du monde de football, après Espagne 1982, Italie 1990, Usa 1994, France 1998, Corée-Japon 2002 et Afrique du Sud 2010, les Lions indomptables ont été éliminés dès le premier tour de la compétition. L’équipe nationale a été battue tour à tour par le Mexique (0-1) le 13 juin, la Croatie (0-4) cinq jours après et le Brésil (1-4) le 23 juin dans le cadre du groupe A.

Le président Paul Biya a alors demandé au Premier ministre Philemon Yang, de lui soumettre dans un délai d’un mois, le résultat de ses investigations sur les causes de l’humiliante campagne des Lions indomptables, à la 20e édition de la Coupe du monde de football qui se déroule actuellement au Brésil, selon un communiqué du ministre, secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, rendu public le 25 juin à Yaoundé. Ledit rapport d’enquête devra être accompagné «des propositions en vue d’une restructuration profonde et urgente du football camerounais». La sortie médiatique du ministre, secrétaire général de la présidence de la République est intervenue quelques heures seulement après le retour à Yaoundé, en compte gouttes, de la délégation camerounaise ayant pris part au Mondial brésilien.

Sur les 23 joueurs présents au Brésil, seuls douze d’entre eux, parmi lesquels le capitaine Samuel Eto’o, sont revenus à Yaoundé, accompagnés du ministre des Sports Adoum Garoua et du président du comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football, Joseph Owona. L’entraîneur principal Volker Finke est, quant à lui, resté au Brésil pour des raisons jusqu’ici inconnues, alors que plusieurs autres joueurs professionnels ont rejoint leurs familles respectives en Europe. Au vu des opinions émises par des Camerounais en colère, on ne devrait pas s’attendre à grand-chose de cette enquête.

Il faudrait plutôt mettre en application les résultats de certaines rencontres organisées depuis 2010, au lendemain du fiasco sud-africain. Il s’agit des résolutions du forum national sur le football organisé du 25 au 27 mai 2010 par Michel Zoa, alors ministre des Sports. Les conclusions de ces importantes assises tenues à Yaoundé sont jusqu’ici restées dans les tiroirs. De même, des résolutions avaient été prises lors du forum national du le football camerounais auquel ont pris part plusieurs acteurs de cette discipline, du 25 au 27 mai 2010. Malheureusement, pour des raisons inconnues, elles n’ont jamais été mises en œuvre.

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