Paris 2024. Emmanuel Eseme : « Le Sporting m'a proposé de venir m'entraîner, sans frais. Il fallait que je saisisse l'opportunité »
Le sprinter camerounais au micro de Tv5Monde ne corrobore pas les propos du MINSEP qui a affirmé à la télévision nationale que le gouvernement avait consenti d'importants moyens pour lui.
Le sprinteur camerounais Emmanuel Eseme a livré une grosse performance en séries du 100m ce matin lors des phases de qualifications au Stade de France. Il a couru la distance en 9’98 et est qualifié pour les demies-finales qui auront lieu dimanche 4 août. TV5 Monde l'a rencontré après sa course pour avoir ses impressions.
9'98" secondes, c'est un temps excellent que vous avez fait ce matin.
Je pense que c'est un temps qui me permettra d'aller en demi-finale, donc c’est un bon temps pour moi.
Comment s'est passé votre préparation ?
Je me prépare au Portugal, au Sporting Club. On fait l'essentiel pour être au top au bon moment. Là, on espère qu’on va pouvoir continuer en demi-finale puis la finale.
9,98, c’est un temps très proche de votre record personnel. C'est un temps que vous attendiez si tôt le matin ?
Je m'y attendais parce que les entraînements se passent bien. C’est un temps que j'ai pu courir aux entraînements donc je ne suis pas surpris de ma performance.
Vous ne cessez de progresser depuis deux ans. Comment vous expliquez cela ?
Ça fait juste sept ans que je fais de l’athlétisme. Aujourd’hui, c'est vrai que j'ai 30 ans mais ma marge de progression est large. Chaque jour, j'apprends quelque chose. Et je ne pense toujours pas être au maximum de mon potentiel. Avec le temps, je pense que je serais parmi les meilleurs.
Vous avez commencé en France vos entraînements d’athlétisme. Maintenant, c'est au Portugal. Ces changements ont été importants dans votre progression ?
Oui, ça a été important pour moi. Je n'avais pas assez de ressources pour pouvoir m'entraîner en France. Je n'avais pas de bourse, je n'avais aucun moyen de faire entrer de l’argent. Le Sporting m'a proposé de venir m'entraîner, sans frais. Il fallait que je saisisse l'opportunité et je pense que ça a été très bon pour moi.
La vie au Portugal vous aide énormément ?
Vous savez, ma vie, ce ne sont que les entrainements. Ce n’est pas comme avant, quand je partais au travail puis je m'entraînais. Au pays, j'avais des amis, la famille qui me rendait visite. Maintenant, c’est un peu ennuyeux et parfois je me sens seul, mais je pense que ça paie.
Qu’est-ce qu’il faudrait au Cameroun justement pour développer des athlètes locaux ?
Au Cameroun, il y a beaucoup de talents. On devrait mettre l’accent sur les infrastructures. Si on avait au Cameroun ce que je vois en Europe, je pense que les athlètes camerounais seraient peut-être parmi les meilleurs du monde.
TV5 Monde