RDC. Est de la RDC : Alors que les combats font rage, la diplomatie accélère dans l'ombre

cameroun24.net Jeudi le 04 Septembre 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Deuxième réunion du Comité de suivi USA-RDC-Rwanda, tandis que les pourparlers de Doha avec le M23 patinent sur la question épineuse des prisonniers.

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 Dans un ballet diplomatique intense mais fragile, les acteurs de la crise dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) multiplient les réunions pour tenter de contenir une escalade militaire qui, elle, ne faiblit pas. Tandis que les populations civiles du Nord-Kivu subissent des attaques quasi quotidiennes, les canaux de négociation, de Washington à Doha, sont en surchauffe.

La dernière initiative en date : la deuxième réunion du Comité conjoint de suivi de l'accord de paix signé fin juin entre la RDC et le Rwanda sous médiation américano-qatarienne. Selon un communiqué du département d'État américain, cette session a rassemblé des représentants de Kinshasa, Kigali, mais aussi des États-Unis, de l'Union africaine, du Qatar et du Togo. L'objectif affiché : briser la "lenteur dans la mise en œuvre" de l'accord et élaborer des "mesures pratiques" pour son application, notamment en neutralisant le soutien au groupe armé FDLR, ennemi historique du Rwanda.

Un double front diplomatique

En parallèle, un autre front diplomatique, tout aussi tendu, se joue à Doha entre le gouvernement congolais et la rébellion du M23. Après la signature d’une déclaration de principes le 19 juillet, qui engageait les parties à signer un accord de paix avant le 18 août, l'échéance est passée sans résultat. La raison de l'impasse ? La libération des prisonniers.

Les rebelles accusent Kinshasa de faire traîner les négociations en refusant de libérer 700 de leurs partisans. De son côté, le vice-Premier ministre congolais de l'Intérieur, Jacquemain Shabani, a réaffirmé la "résolution" de son gouvernement à mener à bien le processus de Doha. Il a annoncé la création d'un groupe d'experts chargé de trouver des "approches juridiques" pour débloquer cette question épineuse, sans céder aux ultimatums.

Un terrain qui contredit la table des négociations

Sur le terrain, cependant, le langage est celui des armes. Les autorités congolaises dénoncent des attaques rebelles incessantes contre l'armée et les civils. Le M23, qui contrôle d'importants territoires dans le Nord et Sud-Kivu, accuse de son côté l'armée congolaise de préparer une offensive majeure. Et en filigrane de ce conflit, l'ombre de Kigali plane toujours : Kinshasa accuse sans relâche le Rwanda de soutenir logistiquement et militairement la rébellion.

Alors que le Qatar a transmis un nouveau projet d'accord de paix le 17 août, les discussions à Doha butent toujours sur les mêmes désaccords. La communauté internationale, par la voix des États-Unis et de l'Union Africaine, presse les parties à cesser les hostilités et à honorer leurs engagements. Mais sur les collines de l’est congolais, le silence des armes se fait toujours attendre, laissant une population civile en otage d’une paix qui n'arrive jamais.
 


Eastern DRC: As Fighting Rages, Diplomacy Intensifies Behind the Scenes

Second meeting of US-DRC-Rwanda Monitoring Committee, while Doha talks with M23 stall over the thorny issue of prisoners.

 In an intense yet fragile diplomatic ballet, the actors of the crisis in the eastern Democratic Republic of Congo (DRC) are multiplying meetings to try and contain a military escalation that shows no signs of abating. While civilians in North Kivu face near-daily attacks, negotiation channels, from Washington to Doha, are overheating.

The latest development: the second meeting of the joint monitoring committee for the peace agreement signed in late June between the DRC and Rwanda under American-Qatari mediation. According to a U.S. State Department statement, this session brought together representatives from Kinshasa, Kigali, as well as the United States, the African Union, Qatar, and Togo. The stated goal: to break the "slowness in the implementation" of the agreement and develop "practical measures" for its application, particularly in neutralizing support for the armed group FDLR, Rwanda's historical enemy.

A Dual Diplomatic Front

Simultaneously, another tense diplomatic front is playing out in Doha between the Congolese government and the M23 rebellion. After signing a declaration of principles on July 19th, which committed the parties to signing a peace deal by August 18th, the deadline passed without result. The reason for the deadlock? Prisoner release.

The rebels accuse Kinshasa of dragging out negotiations by refusing to release 700 of their supporters. For its part, the Congolese Vice-Prime Minister of the Interior, Jacquemain Shabani, reaffirmed his government's "determination" to see the Doha process through. He announced the creation of a group of experts tasked with finding "legal approaches" to unblock this thorny issue, without yielding to ultimatums.

A Reality on the Ground that Contradicts the Negotiating Table

On the ground, however, the language is that of weapons. Congolese authorities denounce relentless rebel attacks against the army and civilians. The M23, which controls significant territories in North and South Kivu, in turn accuses the Congolese army of preparing a major offensive. And underlying this conflict, the shadow of Kigali always looms: Kinshasa relentlessly accuses Rwanda of providing logistical and military support to the rebellion.

As Qatar submitted a new draft peace agreement on August 17th, discussions in Doha remain stuck on the same disagreements. The international community, through the voices of the United States and the African Union, is pressing the parties to cease hostilities and honor their commitments. But on the hills of eastern Congo, the silence of guns is still awaited, leaving a civilian population hostage to a peace that never comes.
 

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Didier Cebas K.

 

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