Gabrielle Aboudi Onguene : « Ce prix va consoler toute l’équipe »

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On vous a vu effondrée après la défaite. Comment avez-vous passé la nuit de samedi à dimanche ?
Une nuit très longue. J’ai fermé l’œil un moment à un peu plus d’une heure du matin pour un sursaut à 3 heures. C’était très douloureux. J’ai vu tous ces mois, ces années de travail s’écrouler. A un moment je me suis dit qu’il vaut mieux perdre en demi-finale plutôt que de perdre en finale et avec quel score ! Un seul but encaissé pendant toute une compétition et tout est à l’eau. Si au moins, tu as perdu des matchs, tu te qualifies de justesse, c’est différent. C’était très difficile. Aujourd’hui (dimanche, ndlr), j’essaie peu à peu de reprendre. Mais c’est toujours comme un rêve. Je me sens énormément fatiguée. On dirait que j’ai joué pendant six mois. Physiquement et moralement, je suis fatiguée. Le coup que nous avons eu n’est pas facile à digérer. Mais, il faut penser à autre chose.

On a vu la première dame du Cameroun, Chantal Biya, vous tenir la main et vous parler. Que vous a-t-elle dit ?
La première dame m’a serré la main et elle m’a dit : arrête de pleurer, tu as très bien joué. Issa Hayatou a fait pareil. Je n’avais pas l’impression de saluer la première dame. Je ne sais pas si j’ai levé la tête à un moment pour voir que c’est elle que je saluais. J’étais très loin dans mes pensées.

Gabrielle Aboudi Onguéné, meilleure joueuse de la CAN.  Vous attendiez vous à cela ?
Cela ne me traversait pas l’esprit. Je jouais cette coupe d’Afrique pour la remporter. Je jouais pour une nation, un peuple, pour nous, footballeuses, pour que les choses changent au niveau du football féminin. Merci à ce peuple qui scandait mon nom quand je sortais du stade. Meilleure joueuse, c’est bien. Je ne peux que dire merci. Merci à l’équipe parce que c’est grâce à elle  que je reçois ce prix. Je suis coupée du monde donc je ne savais même pas que c’est arrivé. C’est au restaurant que le coach m’a annoncé la nouvelle. C’est le travail de tout un groupe. Les trophées individuels sont bien, mais c’est d’abord le collectif qui prime. Si j’avais gagné la coupe d’Afrique, cela aurait été exceptionnel. Nous ne crachons pas sur ce que Dieu nous donne. Il a voulu que nous ayons des récompenses individuelles. Je ne peux que lui dire merci. Je remercie le public fantastique que nous avons eu pendant cette compétition. Il était avec nous du premier au dernier match. Au Cameroun, lors des matchs, on vous jette souvent des bouteilles mais nous avons été soutenues jusqu’au bout. Ce prix va consoler toute l’équipe.

Un trophée manqué cette année, une année 2017 chargée…
De nombreuses compétitions vont se présenter : éliminatoires de la CAN 2018 et de la coupe du monde. Ce sont les éliminatoires qui qualifieront des équipes à la phase finale de la coupe du monde désormais. Nous allons travailler pour que certaines n’arrêtent pas leur carrière sans remporter le trophée de la coupe d’Afrique.