Cameroun - Justice. L’Appel de Bordeaux au Premier Ministre S.E.M Joseph Dion NGUTE

cameroun24.net Vendredi le 13 Novembre 2020 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
D’urgence, les récriminations exprimées sur l’usage des moyens exceptionnels par les Forces de défense et de sécurité, pour le maintien de l’ordre au Tribunal de Première Instance à Douala, par les avocats du barreau du Cameroun méritent d'être examinées, avec la plus grande attention et sans préjugé, par le Premier Ministre S.E. Monsieur Dion NGUTE, Grand serviteur de l’Etat, dont les qualités d'écoute, la force de travail, ainsi que la capacité à prendre des décisions difficiles sont appréciés.

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Une réaction permettra de contribuer à apaiser et à réconcilier des positions parfois perçues comme antagonistes, mais condamnés à cohabiter, en tant que partenaires institutionnels.
A qui profitent ces débordements ?
L’image de la justice en sort abîmée.
Le barreau et ses dignes représentants se sentent bafoués au regard de l’opinion publique.

Il est temps d’agir et de réagir, parce que les relations entre les avocats et les Forces de défense et de sécurité ou de l’ordre, et celles avec les magistrats souffrent de l’urgence d’un apaisement qui leur échappe, sans doute à cause d’une absence de cadre de concertation, de dialogue apaisé et d’échanges renouvelés des différents acteurs dans la prévention des incidents.

Les hautes instructions du Premier Ministre sont souhaitées pour décrisper un climat qui se dégrade depuis quelques années, par la quasi généralisation des rebuffades et des arrestations d’avocats mis en cause dans des affaires de droit commun ou de criminalité organisée, en particulier ceux qui pratiquent la défense pénale.
Fortifier la justice par une volonté commune de recherche de solutions me semble plus efficace que justifier la force.

Sous la réserve des résultats de l’enquête, le jet de bombe lacrymogène, voire le tir potentiellement létal sur des organes non vitaux ou des tirs de désencerclement, sont autant d’actions que la loi permet aux policiers ou gendarmes d’effectuer dans des situations de maintien de l'ordre ou de grave danger, de légitime défense ou imminent en état de nécessité par un «usage de la force strictement nécessaire et proportionnée», de surcroît si l’intervention se fait en présence d’une profession réglementée avec à sa tête, le Bâtonnier, comme corps constitué.

Parce que l’avocat est un acteur incontournable de la cité, de la communauté judiciaire, que rien, absolument aucun texte n’octroie un permis de « fouler aux pieds tous les avocats», sans distinction de leur conduite individuelle, mais surtout si cela était avéré, sans au préalable tenter une médiation même par téléphone entre les tutelles ou leurs représentants de chaque corporation.

Bien sûr, les avocats ne sont pas insensibles aux contraintes de la mission des Forces de défense et de sécurité dans une société gagnée chaque jour par la violence.
Cependant, le recours à la force doit être proportionné et rendu strictement nécessaire, si des comportements répréhensibles sont constatés.

Il est regrettable de constater dans cette affaire, que les forces de police semblent avoir manqué de lucidité, pour prendre en compte toutes les circonstances pertinentes de l'opération menée.

Une enquête officielle effective indépendante et impartiale doit être ordonnée.
Le Conseil de l'Ordre du Barreau du Cameroun, pour ces raisons, doit sans délai, examiner l'éventualité de porter plainte contre X, pour activer l'enquête.

Il n'incombe pas aux autorités ordinales du barreau du Camerounais d'assumer seules l’initiative et la responsabilité d’une telle enquête, par voie de plainte.

L'enquête devra notamment répondre aux interrogations simples suivantes : les autorités de tutelle impliquées ont-elles fait ce que l’on pouvait raisonnablement attendre d’elles, pour prévenir la réalisation de ces incidents, qui auraient entraîné des sévices inacceptables et condamnables subis par des avocats.

Sans une telle enquête, avec une reconstitution des faits dans leur ensemble, pour déterminer ce qui s'est réellement (la réalité des faits matériels) et exactement passé et faire la lumière, chaque camp, corporation aura raison de son point de vue, avec des risques de réitération.
C'est au gouvernement et aux autorités de tutelle concernées à agir d'office, afin de rendre à la justice, à nos Forces de défense et de sécurité, aux magistrats, aux avocats le caractère exemplaire qui doit la vertu commune.

Parce que ces incidents répétés par leur ampleur et leur récurrence constituent une menace de notre édifice démocratique judiciaire, que la mise en place d’une Commission de dialogue apaisé entre tous les acteurs rendent impérieuse la création d’’un conseil consultatif de la déontologie des relations Avocats-Forces de l’ordre-Magistrats.

Elle aura pour objet d'encourager les  bonnes pratiques en privilégiant  les meilleurs moyens de ré-concilier les avocats, les Forces de défense et sécurité et magistrats
Contribuer à l’œuvre de justice dans l’intérêt du justiciable, c’est également rechercher des solutions de fond qui concernent le statut des jeunes avocats, leur rétrocession, leurs modalités d’exercice professionnel, parce qu’ils sont les plus exposés à une véritable paupérisation et donc à des pratiques de corruption. en renforçant la formation en déontologie.
Il est vrai qu’en ce domaine le vice n’est pas l’apanage de la jeunesse.
Rétablissons ensemble la confiance dans la justice et ses acteurs ou partenaires institutionnels.

« Nul n’est au-dessus des lois » et la règle est valable pour les avocats, les magistrats (siège-parquet) et les fonctionnaires de police, militaires ou gendarmes, en charge du maintien de l’ordre et de la paix publique.


Maître Martin LONGO
Avocat pénaliste aux barreaux de Bordeaux et du Cameroun
Doyen des Avocats camerounais au barreau de Bordeaux
Président de la Commission Politique de la Section RDPC France-Sud
Coordonnateur du Front des Biyaistes Indomptables Internationaux
Ancien Président de la sous-Section RDPC de Bordeaux  
Ancien Président de la Communauté camerounaise de Bordeaux(CCB)
Ancien Président de l’association Échanges Bordeaux-Cameroun
Ancien Premier Vice-Président du C.R.E.A.E.M (Cercle de Ressources et d’Échanges Euro-méditerranéens)
Ancien Président de la Commission relations-extérieures et co-développement

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