Cameroun - Politique. Le vivre ensemble au Cameroun: bilingues et fiers de l’être

cameroun24.net Mardi le 15 Mai 2018 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Avec deux langues officielles, des centaines de langues nationales et une multitude d’ethnies, le pays est un parangon du vivre-ensemble lit-on dans les colonnes de CT.

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Depuis des décennies, le Cameroun vogue entre francophilie et anglophilie. Le français et l’anglais, héritage de l’Histoire, sont en effet devenus les deux langues officielles du pays. Ce bilinguisme officiel du Cameroun est une particularité qui fait des envieux au-delà du pays.

Il est la conséquence d’un long processus historique. La France a exercé tour à tour le mandat, puis la tutelle sur le Cameroun de 1916 (date à laquelle ce territoire est arraché à l’Allemagne) jusqu’au 1er janvier 1960 (proclamation de l’indépendance du Cameroun oriental).

Et c’est tout naturellement que les dirigeants du Cameroun oriental français – qui représentait 70% du territoire – ont reconnu les symboles du parrain français, la langue y compris. Mais, la Grande Bretagne avait également son mot à dire sur une partie du territoire camerounais.

Le Cameroun occidental était en effet sous administration britannique et dans cette partie, c’est l’anglais qui était la langue de l’administration et des échanges. Une fois émancipé, le Cameroun a finalement adopté ces deux langues comme langues officielles.

Cet usage est ainsi consacré par la Constitution camerounaise. Toujours est-il que dans les faits, le Cameroun est divisé en deux zones linguistiques où l’une ou l’autre langue est prépondérante. Mais, cela ne change rien au caractère bilingue du pays. Tout est mis en oeuvre pour que sur le plan officiel, il n’y ait aucun déséquilibre entre les deux langues. La Constitution ayant prévu que l’anglais et le français sont les deux langues officielles « d’égale valeur ».

La tendance est si forte que, pour affirmer sa double appartenance aux structures politiques, administratives et linguistiques françaises et britanniques, le Cameroun appartient aussi bien à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) depuis le 19 novembre 1991, qu’au Commonwealth of Nations depuis novembre 1995. Autant pour le Commonwealth of Nations que pour l’OIF, le Cameroun assume convenablement son statut de membre.

Le Commonwealth s’investit dans la promotion des droits de l’homme et finance de nombreux projets socio-culturels et économiques à travers des mécanismes comme le Fonds du Commonwealth pour la coopération technique (CFTC). Au ministère des Relations extérieures du Cameroun, un ministre délégué en charge des relations avec le Commonwealth s’occupe du suivi de cette coopération.

Du reste, les relations avec le Commonwealth et l’OIF sont cordiales. Chief Emeka Onyaoku, Donald Mckinnon et plus récemment Patricia Scotland ayant tour à tour occupé le poste de secrétaire général du Commonwealth, ont séjourné au Cameroun. Le Secrétaire général actuel de l’OIF, Michaëlle Jean, a également visité le Cameroun, tout comme son prédécesseur Abdou Diouf.

Et assez régulièrement, les diplomates du Commonwealth et de l’OIF s’impliquent par exemple dans les questions relatives à l’instauration de l’Etat de droit et de la démocratie au Cameroun. D’une façon générale, le Cameroun et les Camerounais pensent et s’expriment en français et en anglais. Le bilinguisme officiel n’est pas le seul élément de la diversité qui est la marque du Cameroun.

Avec plus de 250 ethnies et autant de langues, le pays est un cas d’école pour apprécier l’expérience du vivre-ensemble. 250 ethnies, ou 250 langues, c’est un laboratoire de la cohabitation des sensibilités. Il est sans cesse question d’un pluralisme culturel dans lequel les différentes ethnies collaborent et dialoguent sans heurter leurs identités particulières. En effet, chaque ethnie ou tribu qui parle une langue a ses particularités sur le plan culturel.

Fort heureusement jusqu’alors, cette diversité linguistique et culturelle est perçue par les Camerounais euxmêmes comme une source de richesse et comme élément de complémentarité. Partout où ils vivent sur le territoire national, les Camerounais ont appris à s’adapter à leur environnement.

C’est un atout pour le pays. Et en créant la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme (CNPBM) en janvier 2017, le président de la République Paul Biya, a vu juste en indiquant que sa « mission sera de nous proposer des solutions pour maintenir la paix, consolider l’unité de notre pays et renforcer notre volonté et notre pratique quotidienne du vivre-ensemble ».

En effet, le multiculturalisme n’est rien d’autre que la coexistence de différents éléments ethniques, religieux, linguistiques etc. au sein d’un même ensemble. Et jusqu’à présent, ça se passe plutôt bien.

Simon Pierre ETOUNDI
 

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