Cameroun - Finance. Les dépenses de personnel dans le secteur public resteront un casse-tête budgétaire au Cameroun pour les prochaines années

cameroun24.net Lundi le 21 Octobre 2019 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Selon un document du ministère des Finances, la gestion des dépenses de personnel dans le secteur public continuera d’être une source de préoccupation au cours des prochaines années au Cameroun. Malgré l’initiative d’épuration qui s’est déroulée dès le début d’année avec la suspension de paiement de plusieurs fonctionnaires jugés fictifs, le problème, encore plus profond, est loin d’être résolu.

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Dès 2016, l’ensemble des dépenses de personnel représentait déjà 41,3% des recettes fiscales. Un indicateur de soutenabilité de la masse salariale largement au-dessus de la norme communautaire (35,0%). Cette situation est le résultat d’une croissance de la masse salariale plus forte que celle des recettes fiscales, au cours de la dernière décennie. Selon les estimations officielles, entre 2006 et 2017, la masse des salaires dans la fonction publique a augmenté à un rythme annuel moyen de 7,8% contre 7,6% pour les recettes fiscales informe IC.

Depuis le pic de 2016, l’indicateur de soutenabilité de la masse salariale s’améliore. Il a été de 39,7% en 2017 et de 35,6 en 2018. L’objectif du gouvernement est de le maintenir à ce stade jusqu’à 2021. Mais des recrutements supplémentaires s’avèrent indispensables. L’étude menée en 2017 sur la soutenabilité de la masse salariale au Cameroun a, par exemple, mis en évidence un problème d’équilibre entre les effectifs recrutés par corps de la fonction publique ou plus spécifiquement par profil des recrutements. À titre d’exemple, alors que les effectifs des enseignants se sont multipliés ceux de la santé et des secteurs productifs (production rurale, minière, télécom, etc.) ont baissé.

Mais recruter de nouvelles personnes nécessitera de nombreux arbitrages et cela dépendra surtout de la capacité à mobiliser des ressources fiscales additionnelles. Il faudra aussi tenir compte de l’augmentation des charges salariales liée aux évolutions de carrière.

À cela, il faut ajouter les dépenses des personnels travaillant dans les établissements et les entreprises publics. Alors que très peu des 37 entreprises publiques ont généré des marges bénéficiaires au cours de cinq dernières années, les sommes dépensées pour le règlement des salaires de leurs employés ont dépassé la centaine de milliards à chaque fois.

Une solution proposée récemment par le bureau local de la Banque mondiale est de mieux rationaliser les dépenses de personnel, avec la mise en place d’un système de rémunération basé sur le rendement et la compétence. Mais les réformes dans ces domaines sont complexes et redessiner les acquis peut devenir très rapidement une tâche difficile à surmonter.

Idriss Linge
 

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