France. La gauche qualifie Macron d'autocrate après la nomination de Barnier comme premier ministre
Plusieurs politiques de la gauche française ont accusé le président Emmanuel Macron de faire litière des résultats des élections législatives et des choix des électeurs après que l'Élysée eut annoncé la nomination de l'ancien commissaire européen Michel Barnier au poste de premier ministre.
"Après 52 jours d’un gouvernement battu dans les urnes, Macron continue de se vivre en autocrate. En nommant Michel Barnier, le président refuse de respecter la souveraineté populaire et le choix issu des urnes", a écrit dans ce contexte sur le réseau social X Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise-Nouveau Front populaire (LFI-NFP) à l'Assemblée nationale (chambre basse du parlement).
Le fondateur de LFI, Jean-Luc Mélenchon, a accusé le président de "déni de la démocratie". Il a dénoncé "une élection volée" et a appelé à manifester contre le premier ministre et la politique d’Emmanuel Macron le 7 septembre.
"Dans toutes les démocraties du monde, c'est la coalition arrivée en tête qui est appelée à former un gouvernement. Jamais le parti qui a perdu l’élection. Créer ce précédent serait dramatique et dangereux pour les institutions elles-mêmes", a écrit sur X le président du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, rappelant que Les Républicains de Michel Barnier avaient obtenu la 4e place lors des élections législatives anticipées de juillet.
Nouveau premier ministre
Le président français Emmanuel Macron a nommé au poste de premier ministre Michel Barnier, ancien commissaire européen et ancien ministre français des Affaires étrangères, a annoncé le service de presse de l’Élysée. "Il l’a chargé de constituer un gouvernement de rassemblement au service du pays et des Français."
Michel Barnier remplacera à la tête du gouvernement Gabriel Attal, 35 ans, nommé en janvier 2024 et devenu le plus jeune premier ministre de l'histoire de France.
Le Rassemblement national ne participera pas au nouveau gouvernement français
Le parti de droite Rassemblement national (RN) ne participera pas à la formation du nouveau gouvernement de la France sous la direction de Michel Barnier. C'est ce qu'a déclaré sur la chaîne de télévision LCI la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale (chambre basse du parlement), Marine Le Pen, soulignant que Michel Barnier "ne partage pas les idées" du Rassemblement national.
Mme Le Pen n'a pas indiqué que son parti exprimerait une motion de censure automatique à l'égard du nouveau premier ministre et a appelé à attendre qu'il annonce son programme politique. Selon elle, l'un des principaux critères du Rassemblement national sera "le respect [par Barnier] des électeurs" du parti de droite et de leurs attentes. On s'attend également à ce qu'il soit intéressé par une modification de la procédure de vote, à savoir le passage à un système proportionnel consistant à compter le nombre de voix pour chaque parti lors de l'attribution des sièges parlementaires, au lieu de compter le nombre de députés élus. Parmi les autres thèmes prioritaires du RN figurent la lutte contre "l'immigration incontrôlée", la hausse de la criminalité et la préservation du pouvoir d'achat des Français.
"Notre exigence première était que le nouveau premier ministre soit capable de s'adresser au Rassemblement national, premier groupe politique de l'Assemblée nationale. Nous jugerons sur pièce son discours de politique générale, ses arbitrages budgétaires et son action", a-t-elle ajouté.
Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l'Assemblée nationale et d’organiser des législatives après la défaite de la coalition présidentielle aux élections européennes relate Tass. Selon les résultats du second tour, tenu le 7 juillet, la majorité des sièges (182) a été remportée par la coalition de gauche Nouveau Front populaire, suivie de l'alliance au pouvoir Ensemble pour la République (168 sièges). Le Rassemblement national, favori à l’issue du premier tour des élections législatives, est arrivé troisième (143 sièges) avec ses alliés des Républicains. Pour obtenir la majorité absolue à la Chambre, un parti doit disposer de 289 sièges. Le 26 août, Emmanuel Macron a décliné la proposition du NFP de nommer l'économiste Lucie Castets à la tête du gouvernement.
AN