Affaire Durov. Le cofondateur de Telegram Pavel Dourov a été surpris par sa détention en France
Le cofondateur de Telegram Pavel Dourov a déclaré que son arrestation en France et les questions posées par les autorités françaises ont été une surprise pour lui.
"Le mois dernier, après mon arrivée à Paris, j'ai été interrogé par la police pendant quatre jours. On m'a dit que je pouvais être personnellement responsable de l'utilisation illégale de Telegram par d'autres, puisque les autorités françaises n'avaient pas reçu de réponses de Telegram. [Pour moi] c’était inattendu pour plusieurs raisons", a-t-il écrit sur sa chaîne Telegram.
Selon lui, les autorités françaises auraient dû poursuivre Telegram plutôt que son dirigeant.
"Si un pays est mécontent d'un service internet, la pratique établie est de porter plainte contre le service lui-même. Utiliser des lois antérieures à l'avènement des smartphones pour accuser le PDG de crimes commis par des tiers sur la plateforme qu'il gère est une approche erronée", a expliqué M. Dourov.
En outre, Telegram dispose d’un représentant officiel dans l'Union européenne, a-t-il souligné.
Dans le même temps, le cofondateur de l’application a reconnu que l'augmentation du nombre d'utilisateurs à 950 millions avait facilité la tâche de criminels de s’en servir. Cependant, les allégations de certains médias selon lesquelles Telegram est un "paradis anarchiste" sont absolument fausses, a indiqué M. Dourov.
"Les autorités françaises disposaient de plusieurs moyens pour me contacter et demander de l'aide. En tant que citoyen français, j’allais fréquemment au consulat de France à Dubaï. Il y a quelque temps, lorsqu'on me l'a demandé, je les ai personnellement aidés à mettre en place une ligne directe Telegram pour lutter contre la menace terroriste en France", a ajouté M. Dourov.
Le 24 août, Pavel Dourov a été arrêté à l’aéroport du Bourget à Paris. Dans la soirée du 28 août, sa détention provisoire a pris fin et l’entrepreneur a été renvoyé devant le tribunal, où un enquêteur a inculpé M. Dourov de six chefs d’accusation, dont complicité dans l’administration d’une plateforme de réseau pour permettre des transactions illégales dans le cadre d’un groupe criminel. Cette infraction, selon un communiqué du Tribunal de Paris, peut être punie d’une peine allant jusqu’à dix ans de prison et d’une amende de 500.000 euros. Selon la décision du juge d’instruction, l’entrepreneur a été placé sous contrôle judiciaire avec obligation de verser une caution de 5 millions d’euros. Il a également l’obligation de se présenter deux fois par semaine dans un commissariat de police et l’interdiction de quitter le territoire français.
Le Parquet de Paris a précédemment indiqué à TASS que la décision de terminer l’enquête était prise par les juges d’instruction. Le parquet devrait ensuite prendre des réquisitions de non-lieu ou de renvoi devant le tribunal correctionnel, avec requalification des infractions s’il l’estime nécessaire.
DCK