. Les 'intellectuels de la nourriture' démasqués : Le Synes dénonce la récupération politique

cameroun24.net Mardi le 22 Avril 2025 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le SYNES s'insurge contre l'instrumentalisation politique des universitaires : «L'Université pense, elle ne se prosterne pas»

Dans un droit de réponse aussi solennel que virulent dont cameroun24 a reçu copie, le Syndicat National des Enseignants du Supérieur du Cameroun (SYNES) a fermement dénoncé ce qu'il qualifie de "dérive opportuniste" orchestrée par certains intellectuels qu'il assimile à des "guetteurs d'avenir". En ligne de mire, l'appel républicain publié le 14 mars 2025 dans la presse nationale et présenté comme une initiative des universitaires en faveur de la candidature de Paul Biya à la présidentielle de 2025.

Un droit de réponse pour restaurer l'honneur universitaire

Dans son texte, le SYNES rappelle qu'il est le représentant légal des enseignants-chercheurs des universités publiques et qu'à ce titre, il ne saurait rester silencieux face à une tentative d'amalgamer la communauté universitaire à un soutien partisan. Le syndicat déplore que des universitaires, pourtant dotés de titres académiques respectables, se soient prêtés à une telle "instrumentalisation politique des institutions éducatives", en contradiction flagrante avec les missions fondamentales de l'université : produire un savoir critique, former des esprits libres et œuvrer pour l'édification sociale.

Une démarche dénuée de toute légitimité

Le SYNES dément formellement l'existence d'une quelconque consultation préalable dans les campus universitaires. Aucun débat, colloque ou assemblée générale n'a validé un soutien collectif à une candidature présidentielle. Les signataires, qu'ils soient recteurs, doyens ou conseillers techniques, auraient agi à titre individuel, souvent sous le poids de leurs liens hiérarchiques avec le pouvoir exécutif. Une situation qui, selon le syndicat, "crée un conflit d'intérêts manifeste" et met en évidence une ingérence politique flagrante dans les franchises académiques.

Le SYNES critique un contexte universitaire en souffrance

Loin de la vision embellie présentée dans l'appel à la candidature, le SYNES dresse un tableau alarmant de la situation universitaire au Cameroun :
 

  • Sous-équipement chronique des infrastructures pédagogiques
  • Recherche sous-financée et chercheurs abandonnés
  • Corruption dans l'attribution des bourses et logements universitaires
  • Suspension prolongée des sélections en thèse de Doctorat/PhD
  • Précarisation croissante des enseignants
  • Désengagement de l'État au profit des intérêts privés


Un contexte national ignoré par les "intellectuels de la nourriture"

Le SYNES fustige le silence complice des signataires face à des urgences majeures : la crise anglophone, le chômage massif des jeunes diplômés, la déliquescence des services publics et la répression des libertés académiques. L'appel à la candidature de Paul Biya apparaît ainsi comme un acte d'allégeance, dénué de toute analyse critique de la situation nationale.

Un plaidoyer pour une Université libre, critique et engagée

Le SYNES appelle à restaurer l'autonomie universitaire, à promouvoir un enseignement critique, et à réaffirmer le rôle de l'Université comme espace de savoir et non de servilité. Il propose l'élection des dirigeants académiques, la protection des syndicats et la valorisation de la recherche.

En conclusion, le SYNES réaffirme son credo : "La connaissance libère, l'allégeance asservit". L'Université camerounaise, dans une période où le pays fait face à des défis pluriels, doit redevenir un "phare d'espoir" et non "une chambre d'écho du pouvoir politique".

Sans liberté de critiquer, il n'est point d'éloge flatteur. – Beaumarchais
 


SYNES Denounces Political Instrumentalization of Academia: “The University Thinks, It Does Not Kneel”

In a scathing and solemn rejoinder, the National Union of Higher Education Teachers of Cameroon (SYNES) has strongly denounced what it describes as an "opportunistic drift" by a group of intellectuals it likens to "future-watchers." At the heart of the controversy: the so-called republican call, published in the national press on March 14, 2025, presented as an initiative of academics in support of President Paul Biya’s candidacy in the upcoming presidential election.

A Rejoinder to Restore Academic Integrity

SYNES, the legal representative of public university lecturers and researchers, asserts it cannot remain silent in the face of an attempt to portray the academic community as a partisan bloc. The union laments that some university figures, despite holding respectable academic titles, have allowed themselves to become pawns in a political game, compromising the very mission of universities — to produce critical knowledge, shape free minds, and promote social advancement.

An Illegitimate and Misleading Initiative

SYNES categorically denies any prior consultation across campuses. No general assembly, scientific symposium, or representative forum endorsed a collective endorsement of any presidential candidate. The signatories — including rectors, deans, and technical advisers — acted in their personal capacity, often under the shadow of executive influence. Such actions, the union argues, constitute a “clear conflict of interest” and reflect blatant political interference in academic affairs.

A Grim Picture of Higher Education

Contrary to the rosy narrative presented in the pro-Biya call, SYNES paints a dire picture of the Cameroonian university landscape:
 

  •     Chronic under-equipment of educational infrastructure
  •     Underfunded research and neglected researchers
  •     Corruption in scholarship and housing allocations
  •     Ongoing suspension of PhD selection processes
  •     Growing precarity of university staff
  •     Withdrawal of the state in favor of private interests


A Deafening Silence on National Crises

SYNES decries the silence of the signatories on key national challenges: the Anglophone crisis, mass youth unemployment, the decline of public services, and the repression of academic freedoms. For the union, this call in favor of Paul Biya amounts to a pledge of allegiance devoid of critical analysis of Cameroon’s current situation.

A Call for a Free, Critical, and Engaged University

SYNES is calling for:
 

  •     The restoration of university autonomy
  •     Promotion of critical and civic education
  •     The election of university leaders by their peers
  •     Legal protection for unions and guaranteed research funding


In conclusion, SYNES reaffirms its credo: “Knowledge Liberates, Allegiance Enslaves.” In the face of multifaceted national crises, Cameroon’s universities must once again become “beacons of hope” — not echo chambers for political power.

"Without the freedom to criticize, there is no flattering praise." – Beaumarchais


Ange NGO

 

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