Cameroun - Transports. Les chiffres de la discorde au Terminal à conteneurs de Douala

cameroun24.net Vendredi le 27 Septembre 2019 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le Port autonome de Douala parle d’une opération très fructueuse pour les caisses de l’Etat avec la venue de TIL au terminal à conteneurs. Le groupe Bolloré, gestionnaire de ce terminal depuis 2005, s’approprie les récentes analyses du FMI (Fonds monétaires international) pour étaler les incohérences du nouveau concessionnaire en passe de valider son partenariat avec les autorités camerounaises. Paul Biya déjà saisi de la situation rapporte le journal Intégration.

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C’est d’une plume exaltée que Cyrus Ngo’o  présente le résultat de la procédure d’appel d’offres sur le terminal à conteneurs de Douala. «La société Terminal Investment Limited (Til) qui a présenté l’offre économiquement la plus avantageuse, méritait d’être désignée comme adjudicataire provisoire de la concession, et de lancer avec cette dernière les négociations pour l’optimisation de son model financier, la finalisation des documents contractuels et la prise en charge en main progressive du terminal à conteneurs (Tac) en vue du démarrage effectif de sa gestion le 1er janvier 2020 », précise le directeur général du Port autonome de Douala (Pad), dans un communiqué repris par les médias en fin de semaine dernière.

Et depuis le 25 septembre dernier, le Pad et Til sont entrés dans des négociations devant aboutir à la signature d’une convention dans un avenir proche. « Les discussions sont menées sur la base des projets de documents contractuels transmis aux candidats dans le dossier de consultation restreinte et du modèle financier présenté par le soumissionnaire, suivant le chronogramme validé par le règlement de la consultation. Romain Simon, Directeur du Business Developement est à la tête des négociations de Til et Maurice Djoko conduit l’équipe du Port autonome de Douala », a indiqué sur les réseaux sociaux le 25 septembre 2019 Raoul Simplice Minlo’o, chargé de la communication du Pad. L’autorité portuaire mise sur l’offre alléchante présentée par son nouveau partenaire. Ce dernier, ont le sait, a brandi plusieurs avantages permettant plus de rentabilité au terminal à conteneurs et la mobilisation des gains nécessaires pour la poursuite de la modernisation du port. Selon des informations rendues publiques par le Pad, Til propose des droits d’entrée de 24,3 milliards de francs CFA payables une seule fois à la signature du contrat. Cette entreprise s’engage à payer une redevance fixe annuelle de 9,2 milliards FCFA. Au titre de la redevance variable, le nouveau concessionnaire provisoire du terminal à conteneurs de Douala offre 8 % du chiffre d’affaires les cinq première années, puis 12% les 5 années suivantes et 32 % les cinq dernières années. Le tout est assis sur le paiement de total des redevances de concession à hauteur de  357 milliards FCFA sur les 15 ans de contrat et un programme d’investissements de 153 milliards sur la même période.

Griefs

Passés au scalpel de la critique, ces chiffres constituent déjà un thème de débat dans certains cercles d’analyses économiques. Inspirés par des éléments comparaison actualisés (International Monetary Fund, Wortd Economic Outlook Data – April 2019), les uns y voient des erreurs de calcul et d’appréciation, en totale rupture avec la confiance affichée par d’autres. Dans leurs explications, les premiers disent avoir détecté au moins 8 erreurs dans la grille d’appréciation des seconds. Ils pointent notamment : « La comparaison de données passées à caractère certain ; une surévaluation manifeste des progressions de trafics sur la période 2020-2034 ; une mauvaise évaluation des retombées de la rentabilité du TAC sur l’économie nationale ; une interprétation et une négociation erronées du droit d’entrée ; une surévaluation du montant des redevances attendues ; la mise à l’écart des actionnaires nationaux; une diminution inquiétante du coût moyen d’exploitation par conteneur  et des gains illusoires ».

Par une argumentation chiffrée, ces analystes démontrent qu’alors que le Pad dit attendre de la part de TIL 357 Mds de redevances de concession, Til n’est prêt à s’engager que sur 146.7 Mds FCFA de redevances, c’est-à-dire à peine 41% des redevances promises. De même, ils dénoncent ceux qui arguent que le concessionnaire italo-suisse assurera la manutention de 9.139.000 TEU au cours des 15 prochaines années. « Pour être en mesure de réaliser cette performance, les trafics traités par TIL devraient progresser de façon continue et régulière de 7.5% par an. Or cette évaluation est manifestement surévaluée car au cours des 15 années d’exploitation de DIT (entre 2005 et 2019) les trafics ont progressé de 6.3% ; la progression étant principalement intervenue au cours des 7 premières années de la convention. Depuis 2012, les trafics du TAC tendent à stagner et le taux annuel de progression moyenne sur la période à baisser chaque année », rétorquent les spécialistes de la place portuaire de Douala, entre autres griefs.

Contre-attaque

De tous ces éléments, Dit (Douala international terminal) s’est approprié. Contre le top management du Pad qui se félicite « que le choix qui a été fait de remettre en compétition la concession du TAC a été judicieux, pertinent et salutaire pour l’industrie portuaire locale et l’économie nationale », la filiale portuaire de Bolloré répand une humeur de vive contestation. Sur son site internet le 25 septembre 2019, le magazine Jeune Afrique renseigne que Cyrille Bolloré, patron du groupe a porté la situation au président Paul Biya le 12 septembre dernier. A en croire le journal, à travers « un long courrier, conclu par une note manuscrite rappelant « les souvenirs très amicaux de Vincent Bolloré », le patron français demande au chef de l’État camerounais d’intervenir « pour que l’accord signé avec le port de Douala le 4 octobre 2017 [soit avant l’ouverture de l’appel d’offres et qui prévoyait une prolongation de quatre ans de la concession en cours] soit mis en œuvre ; de solder amiablement tous les différends opposants le PAD et DIT ; enfin de relancer sereinement un appel d’offres de la concession, sur des bases équitables ».

Ongoung Zong Bella

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