Cameroun - Energie. La situation financière d’Eneo reste « critique » malgré un bénéfice de 11 milliards de FCFA en 2018

cameroun24.net Lundi le 21 Octobre 2019 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Selon son rapport annuel, publié le 16 octobre dernier, Eneo, entreprise chargée de la distribution de l’électricité au Cameroun, a réalisé un bénéfice net d’un peu plus de 11 milliards FCFA en 2018. Cette performance est en hausse de 155,4% rapportée à celle de l’année 2017.

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Pour y parvenir, la société, contrôlée à 51% par le fonds d’investissement britannique Actis, a porté son chiffre d’affaires de l’exercice à 298,5 milliards FCFA, soit une hausse de 4% par rapport à 2017. Ce résultat est soutenu par de solides ventes dans le domaine basse tension (167,3 milliards FCFA) qui regroupe environ 60% de la clientèle de l’entreprise. Il est aussi porté par une hausse des ventes dans le segment moyenne tension. Elles ont progressé de 6% pour atteindre 95,5 milliards FCFA en 2018 écrit IC.

Malgré ces résultats positifs, l’électricien qualifie, dans son rapport annuel, sa situation financière de « critique ». Approchée, une source interne explique que « le compte de résultat est purement comptables ». En réalité, à fin 2018, les 11 milliards de bénéfices réalisés n’étaient pas disponibles dans les caisses de l’entreprise. Sa trésorerie nette affichait plutôt un déficit de plus de 25 milliards de FCFA. Conséquence, il ne devrait pas, comme depuis 2007, avoir de partage de dividendes.

Pour comprendre, il faut savoir que le chiffre d’affaires ne représente pas de la liquidité, mais la somme des factures émises par Eneo à destination de ses clients au cours d’un exercice. Or, pour l’exercice sous revue, le taux de recouvrement auprès des clients basse et moyenne tension, qui ont consommé l’électricité pour près de 263 milliards de FCFA, est de 94%. Pour cette catégorie de consommateurs, Eneo devait donc encore recouvrer, au moment de la clôture des comptes, près de 25 milliards.

Crise de liquidité

Le recouvrement des créances est un défi pour Eneo. À la fin de l’exercice 2018, les dettes dues au distributeur de l’électricité par ses clients se chiffrent à un peu plus de 191 milliards de FCFA. Dans ce montant, le paiement de plus de 75,5 milliards est considéré comme hypothétique. L’entreprise estime que le risque pour qu’elle perde cet argent est élevé.

L’État est le plus gros débiteur avec une dette due à Eneo de près de 39 milliards FCFA dont un impayé de 11 milliards de la défunte Camerounaise des eaux (CDE) qu’il a endossé après la renationalisation du service de la distribution de l’eau potable. De grandes entreprises, telles qu’Alucam (près de 6 milliards) ou encore la Sonara (1,4 milliard), figurent aussi parmi les insolvables.

À fin 2018, Eneo était même techniquement en crise de liquidité. Son actif circulant (c’est-à-dire transformable en liquidité en moins de 12 mois) ne pouvait couvrir que 70% de sa dette à court terme d’un montant 306,7 milliards de FCFA dont 171 milliards de dettes fournisseurs et 49 milliards de dettes fiscale et sociale.

Mais la situation se serait même détériorée. « Nous venons de terminer la moitié de l’année 2019 au cours de laquelle notre situation financière s’est fortement dégradée », écrit le directeur général de l’entreprise, Joël Nana Kontchou (photo), dans un courrier adressé à ses directeurs, consulté par Investir au Cameroun.

Aboudi Ottou
 

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