Politique. Maurice KAMTO : «Il devient préoccupant de constater la récurrence des actes de violence haineuse contre les 'allogènes' dans la région natale de Paul Biya»

cameroun24.net Samedi le 22 Février 2025 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Dans une nouvelle déclaration parvenue à la rédaction de cameroun24, le leader du MRC exhorte le gouvernement à apporter toute l'aide nécessaire aux personnes qui ont subi des pertes matérielles dans la folie meurtrière de Meyo.

DECLARATION: HALTE AUX VIOLENCES RÉCURRENTES CONTRE LES "ALLOGÈNES" DANS LA RÉGION DU SUD, "SOCLE GRANITIQUE" DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE EN FONCTION, À LA VEILLE DU SCRUTIN PRÉSIDENTIEL DE 2025.

L'opinion reste sous le choc des images effroyables suite à des actes d'une rare violence survenus dans l'Arrondissement de Meyo, Département de la Vallée du Ntem, Région du Sud, le 20 février 2025, et largement diffusés sur les réseaux sociaux.

Sous toutes les réserves,  il semblerait que ces actes haineux et de vandalisme des commerces et autres biens des personnes dites " allogènes", considérées comme des étrangers dans leur propre pays aient eu pour origine un crime crapuleux qui serait d'ailleurs encore à élucider. Ce crime qui a causé́ la mort d'un habitant de la localité́ a été́ précèdé par le meurtre d'un premier habitant quelques jours seulement avant. Mais, curieusement, ce premier crime n'aurait pas suscité́ la fureur populaire que l'on a déplorée le 20 février après le second meurtre.

En mon nom personnel et au nom des militants et sympathisants du MRC, j'adresse aux familles des différentes victimes mes sincères condoléances. Aux blessés, j'adresse mes vœux de prompt rétablissement.
J'exhorte le Gouvernement à apporter toute l'aide nécessaire aux personnes qui ont subi des pertes matérielles pendant cette folie meurtrière.

Le MRC rappelle que le crime n'a pas de tribu ni d'ethnie, encore moins de langue.
Aucune tribu, aucune ethnie, aucun groupe linguistique ne peut être comptable ni pénalement, ni moralement d'un délit ou d'un crime commis par un de ses membres.
Par ailleurs, nul n'a le droit de se faire justice, même pas en cas de crimes crapuleux.

Il devient préoccupant de constater la récurrence des actes de violence haineuse contre les "allogènes' dans la Région du Sud, Région natale du Président de la République en fonction, sous divers motifs, notamment après chaque crime dont la victime est  présentée comme originaire de cette partie de notre pays. Il est révoltant de voir l'attitude tout à fait non professionnelle des forces de sécurité́ pendant ces différentes poussées de violence contre des Camerounais venus d'autres régions du pays, pour des actes qui ne sont rien d'autre que des crimes punis par la loi pénale.

Les autorités administratives et les forces de sécurité́ donnent l'impression que la Région du Sud est une région à part du Cameroun, où elles n'obéissent pas aux mêmes exigences de maintien de l'ordre que dans les autres régions de notre pays;  que le Code Pénal qui encadre les actes des officiers de police judiciaire y est différent de celui qui a cours dans le reste de la République.
 Le zèle avec lequel ces mêmes autorités administratives et sécuritaires répriment  les militants du MRC à travers le pays, notamment dans la Région du Sud, tranche avec leur attitude passive ou accommodante et coupable pendant ces actes de barbarie contre les "allogènes".

Le Gouvernement doit mettre fin de toute urgence à cette sauvagerie récurrente. Bien plus, les élites politiques, économiques, sociales, intellectuelles, traditionnelles et religieuses de la région concernée doivent dénoncer publiquement ces actes qui n'honorent pas les populations de la Région du Sud qui jouissent pourtant d'une vieille réputation d'accueil des autres Camerounais. Ces actes incompréhensibles mettent gravement à mal la cohésion nationale et le vivre-ensemble si chère à tous les Camerounais.
Leur prise de parole publique urgente est d'autant plus nécessaire que notre pays est à quelques mois d'une élection présidentielle cruciale pour son avenir. Le scrutin présidentiel à venir est déjà̀ largement pollué par une haine tribale et ethnique grandissante et décomplexée que le Gouvernement laissent des individus, bien identifiés, distiller à longueur de journée dans certains médias. Je l'ai dit ailleurs et le redis ici : aucune communauté́ ne sera jetée à la mer. Nous n'avons pas d'autre choix que de réfléchir ensemble aux conditions de notre coexistence dans la fraternité́ républicaine et la paix entre les communautés qui forment notre nation.

Fait à Yaoundé́ le 22 février 2025
Maurice KAMTO, Président National du MRC,
Candidat du MRC et de l'APC à l'élection présidentielle à venir



DECLARATION: STOP THE RECURRING VIOLENCE AGAINST ‘NON-NATIVES’ IN THE SOUTHERN REGION, THE ‘GRANITE BEDROCK’ OF THE PRESIDENT OF THE REPUBLIC IN FUNCTION, ON THE EVE OF THE PRESIDENTIAL ELECTIONS OF 2025.


Public opinion is still reeling from the shocking images of acts of rare violence that took place in the sub-division of Meyo, Ntem Valley division, Southern Region, on 20 February 2025, and which were widely circulated on social networks.
With all due respect, it would appear that these acts of hatred and vandalism against the businesses and other property of so-called ‘non-native’ people, considered to be foreigners in their own country, originated in a heinous crime that has yet to be solved. This crime which caused́ the death of a local resident́ waś preceded by the murder of a first resident only a few days before. But, curiously, this first crime would not have aroused́ the popular fury that was deplored on 20 February after the second murder.
On my own behalf and on behalf of the militants and sympathisers of the CRM, I send my sincere condolences to the families of the various victims. I wish the injured a speedy recovery.
I urge the Government to provide all necessary assistance to those who suffered material losses during this murderous madness.
The CRM recalls that crime has no tribe or ethnic group, still less language.
No tribe, ethnic group or linguistic group can be held criminally or morally accountable for an offence or crime committed by one of its members.
Moreover, no one has the right to take the law into their own hands, not even in the case of heinous crimes.
It is becoming worrying to note the recurrence of acts of hateful violence against ‘non-natives’ in the Sud region, the home region of the current President of the Republic, on various grounds, particularly after each crime in which the victim is presented as originating from this part of our country. It is appalling to see the totally unprofessional attitude of the security forceś during these various outbreaks of violence against Cameroonians from other parts of the country, for acts that are nothing other than crimes punishable under criminal law.
The administrative authorities and the security forceś give the impression that the Southern Region is a region apart from Cameroon, where they do not obey the same law and order requirements as in the other regions of our country; that the Penal Code which governs the actions of judicial police officers is different there from that which applies in the rest of the Republic.
 The zeal with which these same administrative and security authorities are repressing CRM militants across the country, particularly in the Southern Region, contrasts with their passive or accommodating and guilty attitude during these acts of barbarism against ‘non-natives’.
The government must put an urgent end to this recurring savagery. Moreover, the political, economic, social, intellectual, traditional and religious elites of the region concerned must publicly denounce these acts, which do no honour to the people of the Southern Region, who have a long-standing reputation for welcoming other Cameroonians. These incomprehensible acts seriously undermine national cohesion and the living together that is so dear to all Cameroonians.
Their urgent public statement is all the more necessary as our country is only a few months away from a presidential election that is crucial to its future. The forthcoming presidential election is alreadỳ largely polluted by a growing and unabashed tribal and ethnic hatred that the Government is allowing well-identified individuals to distil all day long in certain media. I've said it elsewhere and I'll say it again here: no communitý will be thrown into the sea. We have no choice but to reflect together on the conditions of our coexistence in republican fraternitý and peace between the communities that make up our nation.

Done in Yaoundé́ on 22 February 2025
Maurice KAMTO, National President of the CRM,
Candidate of the CRM and the PAC in the forthcoming presidential election

 

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