À quelques mois de l’élection présidentielle de 2025, le ton monte dans le paysage politique camerounais, a constaté cameroun24.

ADS

Le président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Me Maurice Kamto, a une nouvelle fois tiré la sonnette d’alarme dans une déclaration à forte portée symbolique et politique. Dans une réflexion empreinte de gravité, le leader de l’opposition n’a pas mâché ses mots :

    « Quand une société a été transformée en usine à gaz, malheur à celui qui frappe une allumette. Une telle usine n'est pas un terrain de jeu pour les plaisantins, les imbéciles ou les grands standing. Tout le monde doit être conscient que si une allumette est frappée dans une telle usine, personne ne s'échappera indemne. »

Ces paroles, loin d’être une simple métaphore, s’inscrivent dans le contexte d’une tension sociale, économique et sécuritaire palpable. Pour Maurice Kamto, la situation actuelle du Cameroun exige une lucidité collective, une conscience aiguisée des risques que fait peser un recours excessif à la force, à la répression et à la violence d’État.

    « La principale limite à l'emploi immodéré de la force est de prendre conscience de la certitude qu'elle détruira inévitablement aussi ceux qui y recourent », avertit-il.

Un avertissement aux gouvernants... et à l'opposition

Le message est clair : le Cameroun est sur une poudrière. Ce que Kamto dénonce, ce n’est pas seulement l’autoritarisme ou la gestion solitaire du pouvoir, c’est aussi l’irresponsabilité collective – du sommet à la base – face aux dangers d’un système verrouillé, crispé, insensible aux signaux du réel.

Dans un pays où la parole critique est souvent perçue comme une menace, l’ancien ministre délégué à la Justice s’adresse à la fois au régime et à la population. À l’heure des grandes manœuvres électorales, il invite à éviter les provocations, les manipulations et les jeux de pouvoir dangereux. Ce Cameroun-là, transformé en « usine à gaz », ne supportera pas l’étincelle de trop.

Un message lourd de sens dans un contexte préélectoral

Alors que la présidentielle approche, la sortie de Kamto sonne comme un rappel à l’ordre moral et politique. C’est aussi un appel à la responsabilité : celle des forces de l’ordre, des institutions, des partis politiques, mais aussi du citoyen lambda. L’homme politique, connu pour sa rigueur intellectuelle et sa modération dans le verbe, choisit ici une image forte pour secouer les consciences.

Au Cameroun, où les tensions ethno-politiques, les frustrations économiques et les conflits régionaux s’accumulent, cette parole pourrait bien sonner comme une prophétie... ou comme un ultime avertissement.
 

---

Maurice Kamto Warns: “When the State Becomes a Gas Plant, Beware the Matchstick!”

With the 2025 presidential election drawing near, the political temperature in Cameroon is rising. Maurice Kamto, President of the Cameroon Renaissance Movement (CRM) and a key opposition figure, has once again raised a stark warning. In a statement that is both symbolic and deeply political, Kamto paints a vivid picture of the country’s fragile state:

    “When a society has been turned into a gas plant, woe to the one who strikes a match. Such a plant is not a playground for jokers, fools, or big spenders. Everyone must understand that if a match is lit in such a place, no one will escape unharmed.”

This is no mere metaphor. It reflects the tense social, economic, and security atmosphere gripping the country. For Kamto, the urgency lies in national awareness—the need to realize that excessive use of force and repression is not only destructive to its targets, but ultimately to its perpetrators as well.

    “The main limit to the unrestrained use of force,” he stresses, “is the awareness that it will inevitably destroy those who wield it too.”

A Warning to Rulers... and the Opposition

Kamto’s message strikes at the heart of a national crisis. His warning is not limited to the ruling elite or security forces—it’s a wake-up call to the entire political class and to the people. The Cameroon he describes is a nation on edge, where every misstep could ignite disaster. He urges restraint, wisdom, and above all, responsibility.

In a country where dissenting voices are often treated as threats, Kamto’s statement walks the line between caution and defiance. His imagery is sharp, and the stakes are high: one reckless decision could plunge the nation into irreversible chaos.

A Thoughtful Alarm in a Heated Political Season

As the presidential race heats up, Kamto’s declaration stands out as a moral and political compass. It’s an appeal to police and military forces, to government institutions, to political parties—and to every Cameroonian. Known for his intellectual rigor and measured speech, Kamto doesn’t speak to provoke, but to awaken.

In a nation marked by ethno-political tensions, rising economic frustrations, and ongoing regional conflicts, his words may very well become prophecy—or serve as a final warning.

Ange NGO

 

Lire aussi : Cameroun : pourquoi un ministre ne sert (presque) à rien
Lire aussi : Après une présidentielle contestée, le RDPC relance déjà la machine pour les régionales du 30 novembre